Voici le portrait d'une famille, celle de la famille Bonstein à Lausanne. Herbert Bonstein, un médecin lausannois est au cœur d'une saga familiale étonnante. Dans cet entretien audio en trois parties, il nous transporte dans un récit captivant mêlant des convictions, un idéal de paix entre les communautés et une recherche du bien permanent à l’image de son père Nahum. Dans cette quête incessante de faire le bien, le Lausannois issu d'une lignée juive aux racines lointaines, s'ancre dans le tissu culturel, politique et vivant de la ville de Lausanne grâce à son père Nahum. Ce dernier, descendant d'un pionnier juif en Palestine originaire d'Europe de l'Est, Mordechaï Krasenstein, est un héros de l'histoire sioniste, anobli par l'autorité turque et devenu "Bonstein" après un échange linguistique fortuit avec le baron Edmond de Rothschild.
L'histoire de Nahum Bonstein prend un tournant décisif lorsqu'il choisit Lausanne pour poursuivre ses études de pharmacie. Un essai qui deviendra une vie dédiée à la médecine et au bien-être des Lausannois. Le destin de Nahum s'entremêle avec celui de la Délivrance, une organisation sioniste qu'il fonde, unissant ses forces avec le pasteur Théophile Grin et le gynécologue Lévy-du-Pan. Leur mission audacieuse : sauver les Juifs persécutés par le nazisme, les soutenir financièrement, et les convaincre de rejoindre la terre promise, la Palestine.
Herbert Bonstein, porteur de cet héritage, raconte avec émotion les épisodes clandestins de la Délivrance. La pharmacie Morin et Bonstein devient le repaire secret où s'organise l'accueil des Juifs fuyant le régime hitlérien. Des complicités se tissent avec des figures lausannoises, telles que le capitaine Galopin, la police municipale, et le préfet Prodhom, tous unis pour contrer les ordres stricts de refoulement.
Parmi les moments marquants, la famille Bonstein évoque une amitié indéfectible avec les personnes qui constituent l'Armée du Salut lausannoise, née d'une détention temporaire de Sara Bonstein, épouse de Nahum, en son quartier général. Cette amitié s'étend à Melle Galland de la banque familiale, facilitant le passage des militaires évadés.
La saga familiale prend une dimension émouvante avec le récit de Mordechaï Bonstein, pionnier juif en Palestine. Né en Ukraine en 1856, Mordechai devient un agriculteur prospère à Tantura malgré les défis. Sa vision audacieuse de faire de Tantura une ville prospère et industrielle préfigure malheureusement son destin tragique, emporté par le paludisme.
Avec ce récit, Herbert Bonstein peint un tableau vivant de vies dévouées au bien, de luttes contre l'adversité, et de passerelles entre communautés. La richesse de cette histoire, généreuse en détails et en anecdotes, parle d’un passé foisonnant dans la capitale vaudoise Lausanne principalement. Une sorte d’ode à l'altruisme et à la résilience. La saga des Bonstein résonne comme un héritage précieux et inspirant en cette période mortifère au Moyen-Orient, à Gaza et en Israël plus particulièrement mais aussi en Ukraine d'où sont originaires Mordechaï et Haya Bonstein. Notez enfin que Herbert et Maryse se sont battus toute leur vie pour créer des liens entre jeunes palestiniens, jeunes israéliens et la Suisse pour permettre à cette jeunesse du Moyen-Orient de vivre des expériences positives professionnelles, éducatives et tout simplement humaines en Suisse.
Photo de Nahum Bonstein avec des confrères pharmaciens (famille Bonstein)
"Dis voir", l'appli
Les Romands batoillent, mais de Sierre à Saignelégier leur accent varie. Le chercheur Mathieu Avanzi lance une application mobile pour étudier la diversité du parler romand. Le projet « Dis voir » invite les utilisateurs à enregistrer leur voix sur leur smartphone, à deviner des mots typiquement romands, et à tester leurs connaissances des accents régionaux.