Cet entretien rare et émouvant avec le médecin lausannois Herbert Bonstein révèle la riche histoire d'une lignée familiale pas comme les autres. Parsemé d'anecdotes amusantes, Herbert, assisté de son épouse Maryse, révèle la vision humaniste qu'il a héritée de ses parents. Le couple s'est souvent rendu en Israël et en Palestine, patries du père d'Herbert, Nahum. Cette figure importante de l'histoire lausannoise, qui reprend une pharmacie quelques années après son arrivée dans la canton de Vaud, avait pour habitude de vendre des médicaments à bas prix pour n'exclure personne. Il a tout fait pour sauver des juifs menacés de mort dans les pays envahis par l'Allemagne nazie, et a tenté de tisser des liens forts entre une Palestine agricole qui vivait sous mandat britannique (une terre plus paisible pour les juifs et les musulmans à l'époque) et la Suisse. Né en 1930, Herbert incarne cette Suisse humaniste qui pense aux plus faibles. Il est animé par cette quête incessante de bienveillance, de partage et de justice, ancrée dans une lignée juive aux racines lointaines et particulièrement touchée par le malheur des pogroms et de l'exil. A travers les souvenirs émouvants de ses grands-parents Mordechaï et Haya Bonstein, pionniers en Palestine, c'est un héritage de "vivre ensemble" et de résilience qui se dessine, donnant une image positive de cette Suisse qui a joué un rôle précieux dans le maintien - ou la tentative de maintien - de la paix à travers les continents et depuis près de 200 ans. Notez que du côté de Maryse Bloch-Bonstein, les grands-parents et parents étaient aussi aventureux, des descendants de juifs d'Alsace venus chercher une vie plus sereine du côté de la Chaux-de-Fonds. Un grand merci à Nicolas Bonstein et Danièle Schneeberger pour leur aide précieuse.
"Dis voir", l'appli
Les Romands batoillent, mais de Sierre à Saignelégier leur accent varie. Le chercheur Mathieu Avanzi lance une application mobile pour étudier la diversité du parler romand. Le projet « Dis voir » invite les utilisateurs à enregistrer leur voix sur leur smartphone, à deviner des mots typiquement romands, et à tester leurs connaissances des accents régionaux.