Visages de l'OSR - Fernand CLOSSET, 1er violon, second chef d'orchestre, dès 1918
Visages de l'OSR - Fernand CLOSSET, 1er violon, second chef d'orchestre, dès 1918
Ci-dessus, de gauche à droite: portraits de Fernand CLOSSET publiés en 1923, 1926, 1931 et 1963 dans les revues Le Radio du 27.12.1923, page 623, revue L'Illustré du 4.11.1926, No 44, page 19, revue Le Radio du 11.05.1928, page 151 et revue Radio TV Je vois tout du 12.09.1963, No 37, page 36.
Fernand CLOSSET, violoniste, chef d'orchestre, compositeur et pédagogue de nationalité belge
27.01.1886, Liège (Belgique) - 13 septembre 1962, Genève
Fernand Closset a effectué toutes ses études au Conservatoire Royal de Liège; il obtient son diplôme de violon en 1906. Il fut ensuite violon solo au Théâtre de Poitiers, à Biarritz, à Angers et au Casino d'Aix-les-Bains.
En 1910 Fernand Closset s'établit à Genève, engagé comme premier violon solo du Grand Théâtre et des Concerts d'abonnement.
Dès la fondation de l'Orchestre de la Suisse romande, il en est le premier violon solo et le second chef. En 1912, il commence d'enseigner au Conservatoire de Genève en classe supérieure de violon (nommé professeur en 1913), puis en musique de chambre. Il dirige en été l'orchestre du Kursaal et joue dans de petits orchestres de brasserie, anime même une saison de musique de chambre au Café du Nord entre 1908 et 1909. Très actif en formation de chambre - il fonda par exemple le Quatuor romand - ainsi qu'en soliste - en Hollande, en France et en Suisse. Il commence de composer, entre autres le ballet en un acte «Visions d'Orient» qui fut créé au Théâtre de Genève en 1927.
Fernand Closset en 1932, un portrait Photo Jullien publié entre autres dans la revue Le Radio du 22 janvier 1932, No 459, page 108
Une vue d'ensemble de l'Orchestre de la Suisse Romande avec Ernest Ansermet et Fernand Closset, 1er violon, une photo prise par Photo Bacchetta, Genève, publiée dans la revue L'Illustré du 26 mars 1931 en page 351
En 1932, il quitte le Conservatoire et son poste de premier violon de l'OSR (remplacé par Edmond Appia, également violon à l'OSR depuis sa fondation, puis en 1937 par François Capoulade) - tout en conservant encore celui de second chef de l'orchestre - pour former sa propre classe de violon à l'École Sociale de Musique ESM (fondée le 30 septembre 1932 à Genève, établie ensuite à la Rue Malatrex 14, puis à partir de 1962 au No 36 du Boulevard Saint-Georges). En 1937 il est nommé directeur de l'ESM, qu'il dirigera jusqu'à son décès. En même temps il prit la direction de l'harmonie ouvrière «La Lyre» (fondée en 1902 comme «Harmonie du Grütli»).
"[...] Fernand Closset [...] voua toute son énergie et sa foi en la jeunesse à ses nouvelles charges de directeur d'une institution populaire de musique.
Sous sa direction, l'E.S.M. accomplit des progrès considérables: groupant autour de lui une trentaine de maîtres qui lui étaient parfaitement dévoués, ouvrant des classes nouvelles de tous instruments à des enfants de conditions modestes (environ 100 en 1932, près de 350 en 1942) et parfois sans exiger d'écolage de ceux qui étaient les plus démunis, organisant chaque semaine des «auditions d'élèves» au local de l'école et chaque année en fin d'études des «auditions publiques» au Victoria-Hall qui étaient de vraies fêtes de famille où l'on pouvait constater la qualité de l'enseignement qui y était dispensé, Fernand Closset fit de l'E.S.M., où toutes les disciplines étaient enseignées, un véritable «Conservatoire populaire de musique».
En effet, Fernand Closset n'était pas seulement un musicien et un maître éminent, mais encore un pédagogue-né qui savait susciter des vocations aussi bien auprès de ses collègues que de ses élèves: il devait fonder un «bébé-orchestre», une chorale enfantine (sur le modèle de la Chorale pour adultes), des flûtistes en herbe, et une nombreuse équipe de tambours (pour le Corps des Cadets) qu'il appelait familièrement ses «petits lapins»... «C'est dire combien la classe ouvrière, écrit le chroniqueur musical du Journal du Parti du Travail à Genève, est redevable à Fernand Closset des efforts qu'il a accomplis pour donner le goût de la bonne musique à ses enfants.» [...]" cité de l'ouvrage de Willy Tappolet «La vie musicale à Genève au vingtième siècle», Vol. I, 1918-1968, page 100 (voir les pages 136-137 et 218-219 pour plus de détails sur l'ESM)
Fernand CLOSSET, une photo publiée entre autres dans la revue Radio Actualités du 11 juillet 1947, page 869
Fernand Closset écrivit de nombreuses partitions musicales, notamment six opérettes comme «Dolorès», «le plus Beau Jour de sa Vie», etc, deux grandes fresques musicales «Vers la Paix», le Festspiel «Hans Buezer», et il a composé tout au long de sa vie de la musique de chambre, des sonates, des quatuors pour un et deux violons, cor et alto. Le 26 mai 1961 - pour ses 75 ans - il reçoit la médaille de reconnaissance de la ville de Genève.
Sur son intense activité en «musique, vie sociale et loisirs ouvriers», un compte-rendu d'une conférence-audition tenue en mai 1952 dans l'aula de l'Université de Genève, publié dans Le Peuple du 16 mai 1952 en page 3, signé Samuel Dumtschin**:**
"[...] Voici quelques passages de son exposé:
De tout temps, la musique fut l'un des moyens de contact dont bénéficiait, à titres différents, tout être humain. Les distractions sont de deux ordres: physiques et intellectuelles. Pour les uns comme pour les autres, les parents ne doivent pas entraver les dons artistiques de leurs enfants, et la société devrait donner les moyens à tous les êtres ayant des capacités de les développer.
La musique est le trait d'union dans la joie et le malheur dans une langue universelle. On retrouve, trente siècles avant J.-C., une harpe en Chaldée.
C'est au 9e siècle que l'art choral débute. Au 12e siècle apparaît le motet et c'est la naissance de la musique instrumentale qui amène le déclin choral. C'est dans le vieux monde, chez les gens du Nord, qu'a été créé l'art choral en tant que loisir. Le nouveau monde, inspiré de l'ancien, souffre de l'importation du jazz, qui a rapidement supplanté la tradition. Les chorales d'hommes apparaissent les premières, auxquelles se mêlent, au fur et à mesure de leur émancipation, les voix de femmes. L'ouvrier a toujours chanté et dansé. Le peuple est un grand artiste inconscient qui a créé son style, puisque tous les corps de métier sont chantés.
M. Closset cite ensuite Baudelaire: «Le chant est un rapprochement entre l'artiste et le peuple», et Balzac: «Précieux trésor que le chant, qui permet un rapprochement entre tous.» Puis il évoque les lieder de Schubert, comme exemple frappant, qui sont tous des louanges à la mélodie populaire et qui ne lassent jamais. Il fait un appel à la classe ouvrière pour qu'elle adhère au chant choral qui est à la portée de tous. Le répertoire actuel permet de la bonne musique. Il cite en exemple l'«Ave Maria» de Gounod, interprété par Benjamino Gigli, et ensuite il donne un exemple de la mauvaise musique, sur un air de danse espagnol, «Avec son tra-la-la», en s'excusant de la comparaison.
Quant à la radio, M. Closset affirme qu'elle a également place dans les coutumes actuelles. En ce qui concerne les fanfares et les harmonies, on en trouve des traces déjà chez les Hébreux et les Egyptiens. On parlait déjà d'instruments pour faire fuir l'ennemi (!) (la musique adoucit les moeurs) chez les Noirs.
Passant aux questions pratiques, le conférencier indique quelques moyens d'apprendre la musique. Il existe des cours du soir pour tout, sauf pour la musique et la danse. Pourquoi ne pas donner des cours du soir? Du même coup, les orchestres d'amateurs prendraient un essor après une formation élémentaire de solfège. En terminant son brillant exposé, M. Closset cite en exemple la manifestation qui s'est déroulée à Paris en 1859, où 8000 chanteurs-travailleurs se sont produits. Il cite également l'une des dernières grandioses manifestations, donnée à Genève en 1948, par la Fédération des chorales ouvrières. L'an prochain aura lieu la Fête fédérale ouvrière de chant, à Lucerne, ainsi qu'à Genève, la Fête fédérale des musiques ouvrières, dont la Lyre est l'organisatrice.
Avec de la volonté, on peut aller de l'avant, car nous pouvons et nous devons, avec l'harmonie des battements du coeur de tous les peuples, aller au-devant de la vie et du bonheur. C'est sur ces paroles que M. Closset termina son exposé. [...]"
"Dis voir", l'appli
Les Romands batoillent, mais de Sierre à Saignelégier leur accent varie. Le chercheur Mathieu Avanzi lance une application mobile pour étudier la diversité du parler romand. Le projet « Dis voir » invite les utilisateurs à enregistrer leur voix sur leur smartphone, à deviner des mots typiquement romands, et à tester leurs connaissances des accents régionaux.