Eléments de biographie de la Famille Champendal_17

10 mars 2010
La Chaux-de-Fonds
Claire Bärtschi-Flohr
Claire Bärtschi-Flohr

Eléments de biographie de mes grands-parents maternels, écrits d'une part, d'après mes propres souvenirs et d'autre part, d'après des notes de Renée Flohr-Champendal (1913-1990), ma mère.

Claire Bärtschi-Flohr / mars 2010

Emile Champendal, né à Lagnieu, près d'Ambérieu, dans l'Ain, (France) le 16 janvier 1884, mort à Vernier, Genève (Suisse) le 2 février 1938, habitait le village de Vernier et travaillait comme monteur électricien à la Centrale téléphonique du Stand à Genève.

Attiré par la musique, il savait jouer de différents instruments.

Son père Jacques François Champendal (né le 22 juillet 1858 à Lancy, Genève, décédé le 6 septembre 1902, à Vernier, Genève), conducteur de locomotive sur le PLM Paris Lyon Méditerranée est décédé alors que son fils avait 19 ans et terminait l'école des Arts et Métiers de Genève. La famille n'ayant plus aucun moyen d'existence, Emile dut aussitôt chercher du travail car il était l'aîné de quatre enfants et devenait ainsi chef de famille.

Sa mère, Marie Clotilde dite Antoinette Champendal-Rémond (née le 12 octobre 1862 à Lagnieu, Ain, France), décédée à Vernier, Genève, le 27 octobre 1935, était catholique. Elle s'est éprise de mon arrière grand-père, de confession protestante et l'a épousé, au grand dam de sa famille. Un de ses oncles était curé. Ses parents ne lui ont jamais pardonné cette « mésalliance ».

La femme d'Emile, Charlotte Champendal-Glayre (née le 21 mai 1882 à Bofflens, près de Romainmôtier, Vaud), décédée à Genève le 28 janvier 1968, a passé son enfance à Bofflens où il lui arriva de garder le troupeau de vaches familial dès son plus jeune âge. Puis, la famille est venue habiter Morges, car le père de Charlotte, Charles Henri Samuel Glayre (né à Orny, Vaud, le 21 janvier 1848, décédé à Ballaigues, Vaud, le 8 janvier 1927), ayant accepté de cautionner des emprunts effectués par des amis, a dû vendre son domaine pour honorer sa caution, lesdits amis ayant fait faillite. Il fut syndic de Bofflens, je crois.

Comme beaucoup de jeunes filles de l'époque qui n'apprenaient pas de métier, mais que l'on préparait au sacro-saint mariage, Charlotte fut envoyée comme aide familiale pendant quatre ans dans une famille à Berthoud (Burgdorf, Berne). Mais elle eut bien de la peine à apprendre quelques mots de Swytzerdutch.

« Au début du siècle, pour se distraire le dimanche, les jeunes gens se rendaient dans les villages où avaient lieu des fêtes, des « vogues », des foires, etc.

Charlotte et Emile se rencontrèrent en 1904, lors d'un bal à la Vogue de Vernier. Charlotte était venue en train de Morges avec une amie. Emile, lui, jouait dans l'orchestre villageois. Ce fut un grand amour. Leur mariage n'eut lieu que le 6 juin 1906 car Emile dut entretenir son frère et ses deux sœurs jusqu'à ce qu'ils aient trouvé du travail. Il a versé à sa mère une pension mensuelle jusqu'au décès de celle-ci. L'AVS n'existait pas alors. Et mon arrière grand-mère ne touchait pas de rente de veuve.

*« Emile travaillait comme monteur au « téléphone ». De la station téléphonique du Stand, il a passé à celle de la rue du Mont-Blanc, dans un immeuble neuf. Il y avait une immense salle où s'agitaient de nombreuses téléphonistes, obligatoirement célibataires. Elles répétaient inlassablement « allo » en plantant leurs fiches pour passer les communications. Emile Champendal a étudié courageusement la création des installations du « téléphone automatique » en bouquinant et en faisant des stages à Bâle et Zürich. Il a créé la nouvelle centrale automatique de Châtelaine, installée dans les combles de l'école. S'il y avait des pannes, jour et nuit, il pouvait être appelé. C'est pourquoi nous avons été dans les premiers à avoir le téléphone ». (*Renée Flohr)

Mes grands-parents, ma mère, son frère et sa sœur ont d'abord habité dans l'ancienne mairie de Vernier, puis ils ont fait construire une petite maison, tout au bout du village, chemin des Vidollets, 57. En 1926, je crois.

Du temps de ma grand-mère, il y avait un grand jardin d'agrément, un poulailler, une cabane à lapins, et un grand potager, avec, entre autres, des cardons épineux. Je revois encore les doigts noircis et pleins de piqûres de ma grand-mère, à cause de l'épluchage. A côté`de la propriété, se trouvait un grand champ où poussait de la luzerne. Au-delà, un immense champ de blé ondoyait sous le vent jusqu'à la forêt. Dans la côte, au-dessus du Rhône, poussait une vigne qu'il fallait vendanger. Maintenant, les petites villas ont envahi toutes les terres autrefois agricoles.

Mon grand-père faisait partie du club alpin et participa à beaucoup de courses en montagne avec des copains. Voir album « Emile champendal Montagne » :

http://www.notrehistoire.ch/member/claire-bartschi-flohr/albums/#848

Il était trompette à l'armée, dirigeait la fanfare de Vernier. Il était aussi capitaine des pompiers de ce village. Il semble d'ailleurs que ce soit à la suite d'une chute sur une échelle, lors d'un incendie, que s'est déclarée la tumeur cancéreuse de l'abdomen qui le tua en 1938, à 54 ans.

Il adorait jouer des tours à sa femme : Il suspendait des vipères mortes au portail du jardin, ce qui ne plaisait guère à sa douce moitié. (Il y avait alors énormément de serpents à la lisière de la forêt toute proche et celui qui en tuait un recevait une somme d'argent. Quand j'étais enfant, il n'était pas rare de voir une vipère se chauffer au soleil sur le chemin de terre qui menait au bois, non loin de la maison).

Quand ma grand-mère lisait le journal, elle faisait la sourde oreille quand son mari lui adressait la parole. Alors, il y mettait le feu et tout-à-coup ma grand-mère se levait horrifiée, le journal enflammé entre les mains. Plaisanteries un peu douteuses, je trouve….

D'après ma mère, son père était sévère avec ses enfants, surtout avec ses filles.

Dans les années 2010, grâce à des correspondants, j’ai fait une découverte surprenante.J’ai reçu la fiche matricule de mon grand-père dans l’armée française. Sur cette fiche, on voit qu’il ne s’est pas présenté au recrutement en France, en 1904, alors qu’il fêtait ses vingt-ans. Il devait donc avoir la nationalité française d’office par naissance et la nationalité suisse par son père. Pourquoi ne s’est-il pas présenté ? Il est noté comme insoumis et rayé de l’insoumission en 1937 seulement ! Cela a-t-il signifié pour lui l’impossibilité de voyager en France, risquant d’être arrêté ? Ce n’est pas le refus du service militaire qui l’a décidé : il a fait son service militaire en Suisse et était très fier de faire partie de l’armée. Je n’avais jamais entendu parler de ces problèmes avant de lire cette fiche matricule. C’est d’autant plus étonnant que son frère Louis Georges, d’un an son cadet, a rempli en bonne et due forme une renonciation à la nationalité française. Il fut dès lors considéré comme « étranger » par l’armée française.

Voir des photos dans l'album « Famille Champendal » :

http://www.notrehistoire.ch/member/claire-bartschi-flohr/albums/#802

Origine des Champendal de Ballens avec reconstitution d'armoiries. J'ai retrouvé l'article de journal (Construire ou Coopération ?) ci-dessous dans l'album de ma mère, sans aucune mention des sources, malheureusement (voir plus bas).

En 2020, je peux ajouter que selon Didier Barrilliet, un descendant Champendal, Paillac n'existe pas, il existe deux Paulhac, l'un en Haute-Loire, l'autre dans le Cantal. D'autre part, je viens de retrouver un article paru en janvier 2013 dans "Paroisses Vivantes", mensuel catholique, sous la plume de Jean-Luc Wermeille, qui indique que les Champendal seraient originaires du Puy de Dôme et confirme qu'ils auraient émigré à la suite de la Révocation de l'Edit de Nantes.

En ce mois de novembre 2020, Didier vient de découvrir le village de PAILHAT, France, Puy-de-Dôme, sur wikipedia, avec mention de la famille Champendal.

fr.wikipedia.org/wiki/Pailhat

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  • Martine Desarzens

    Merci pour ce voyage de vie de vos grands-parents . Je lis combien la mésalliance du mariage protestant/ catholique de Marie Clothilde a dû peser pour ce jeune couple. Merci chère Claire.