L'ancien palais épiscopal de Genève
L'ancien palais épiscopal de Genève
La date importante de 1034 marque l’histoire de Genève, qui appartenait au royaume du Bourgogne. Rodolphe III, le dernier roi de ce pays désigna l’Empereur d’Allemagne, Conrad le Salique, comme son successeur. Ce dernier vint avec son armée pour soumettre tous les seigneurs qui voulaient s’y opposer et pris possession de ses nouveaux États.
Genève devint ainsi une ville impériale et comme les empereurs n’avaient pas le temps d’exercer leur autorité sur la ville, ils la confièrent aux mains des évêques qui prirent le nom de princes de Genève. Cette double souveraineté est rappelée dans les armoiries de la ville, l’aigle étant l’emblème de l’empereur et la clef, celle de l’évêque.
Les évêques s’installèrent dans le palais épiscopal situé entre l’abside de la cathédrale Saint Pierre et les escarpements qui dominent une partie de la ville au-dessus de la place du Bourg-de-Four et de la rue de la Fontaine.
Une autre vue de la cathédrale en 1909:
Des documents du 12ᵉ siècle mentionnent cette demeure qui fut incendiée en 1334 et en 1430. Reconstruite en 1430, elle resta ainsi jusqu’en 1840, comme nous pouvons le voir sur le document de la Bibliothèque de Genève. Ce « palais » de l’évêché n’avait rien d’une demeure princière, ni d’artistique. L’ensemble des bâtiments étaient divisés en plusieurs corps de logis, séparés par des cours et des jardins.
Du jardin particulier de l’évêque situé à l’extrémité nord du palais, partait un petit escalier couvert dont l’issue se trouvait dans le passage du Muret. C’est par cet escalier que le dernier évêque de Genève, Pierre de Baume quitta la ville en 1553 et pris le bateau à Longemalle, pour ne plus jamais revenir. Après son départ suivi de la réforme, les Conseils de la République décidèrent que la demeure de l’évêque devint une prison, la chambre à coucher de l’évêque étant transformée en réfectoire pour le geôlier et les gardiens.
L’ancienne résidence des princes-évêques, convertie en prison à la Réforme, réussira tant bien que mal à remplir son rôle jusqu’à l’entrée de Genève dans la Confédération en 1816. Mal entretenus, les bâtiments se dégradèrent au cours du temps et en 1840, l’ancien Évêché fut démoli et remplacer par une prison nouvelle, rectangulaire avec cinq étages de cellules.
Elle a rempli son rôle jusqu’en 1911 et fut démolie, sans regret en 1919. Actuellement, on y trouve la terrasse « Agrippa-d’Aubigné » articulée sur deux niveaux qui relient le haut de la Vieille-Ville aux rues-basses. Son nom est dédié à un homme de guerre, calviniste, écrivain et poète, mort à Genève en 1630.
La terrasse lors de la démolition de la prison:
En dessous de l’ancienne enceinte de l’Évêché, à l’angle de la rue de La Fontaine et de la rue Toutes-Ames, il y avait un groupe compact d’immeubles vétustes, que les services d’hygiène considéraient comme inhabitables, sans valeur artistique, ni architecturale, ni archéologique et ils furent démolis en 1940
(À droite, en bas, le temple de la Madeleine)
Une vue actuelle (2022)
Sources:
* Patrimoine 1940 (35)
* Bibliothèque de Genève
* L'auteur: Henri Sylvestre (1842 - 1900)
Images modifiées ou générées par l'IA
Depuis peu, l’intelligence artificielle arrive dans nos vies, pour le meilleur comme pour le pire. Elle permet de déflouter, coloriser et optimiser les témoignages historiques parfois de manière bluffante. Dans ce contexte, notreHistoire.ch et sa webédition a pris position pour défendre l'authenticité et la sincérité des documents publiés sur la plateforme.