Le Quatuor de Lausanne
Le Quatuor de Lausanne
Portrait fait par Germaine Martin, photographe à Lausanne, publié entre autres dans L'Illustré du 2 février 1939, No 5, page 135
De gauche à droite: René Rüdlinger, premier violon, Rose Dumur, second violon, Paul Burger, violoncelle, Henry Baud, alto
Sur la fondation du Quatuor de Lausanne: "[...] Le 9 octobre dernier s'est constituée à Lausanne la «Société du Quatuor de Lausanne», sous le patronage de MM. P. Perret et Ed. Fazan, conseillers d'Etat; Georges Bridel, conseiller municipal; Dr Marc Amsler, professeur; J. Binet, compositeur; Roger de Cérenville, consul de Belgique à Lausanne; Auguste Ernst, juge fédéral; E. Heubi, L. Monay, W. Pfund, avocat; Alfred Pochon, violoniste à Lutry; H. Stierlin-Vallon, professeur au Conservatoire; Fr. Studer, juge fédéral; Félix Weingartner, chef d'orchestre. Le Quatuor de Lausanne se compose de M. René Rüdlinger, premier violon; Mlle Rose Dumur, second violon; MM. Henry Baud, alto; Paul Burger, violoncelle. [...]" cité de la Gazette de Lausanne du 12 octobre 1938, page 2
Après une première saison 1938-1939 très prometteuse, avec même déjà quelques concerts à l'étranger, l'activité du quatuor fut abruptement interrompue par la guerre et la mobilisation générale en résultant:
"[...] Les membres de la Société du Quatuor de Lausanne se sont trouvés réunis vendredi soir à l'Hôtel de la Paix pour une cérémonie assez affligeante, autour d'une personne morale en catalepsie.
En l'absence de M. le prof. Amsler, l'assemblée a été présidée par M. Cosandey qui a présenté le rapport. Puis on a donné lecture des comptes, se soldant par un actif de 1600 fr. Le rapport fort bien tourné a rappelé dans quelles conditions le Quatuor avait été fondé par M. Henri Baud, comment il avait démarré à fond de train et comment il s'a rêtait «avec l'orgueil du coureur de marathon». Comme ce dernier est mort après la course, les assistants ont bien espéré que la comparaison s'arrêterait là. La guerre est forcément pour quelque chose dans la catastrophe. Tout le monde étant mobilisé et l'Olympe a suivi le mouvement et les dieux aimables comme Eros et Apollon ont été engagés par Mars.
En fait il reste un espoir de renflouer cette nef musicale, mais il faut remettre ce projet à des jours meilleurs. Dans ses débuts tout au moins, un quatuor ne peut vivre de ses recettes, or chez nous, les mécènes sont peu nombreux et l'on aurait tort de dire qu'on ne meurt qu'une fois puisque ce sont toujours les mêmes qui se font tuer.
Le rapport a rendu hommage à l'activité du professeur Amsler, aux conseils d'Alfred Pochon et à l'appui des divers souscripteurs. Il a même détaché des couronnes quelques fleurs pour la critique. C'est grâce à eux tous, a-t-il dit, que Lausanne a eu de si belles soirées de musique de chambre. Avec de beaux souvenirs il en reste un Livre d'or qui a circulé dans l'assemblée. On y a retrouvé les programmes de nombreux concerts à Leysin, à Vevey, à Bienne, à Venise, à Milan et à l'Exposition de Zurich et les témoignages sympathiques rendus par des solistes tels que Marguerite Rosset, Elise Faller, Denise Bidal, Marcel Moïse, Cheremewsky et Valentin.
En résumé, l'assemblée a décidé de suspendre l'activité du Quatuor et de le laisser en sommeil, veillé par le comité dévoué qui lui vouera tous ses soins. On peut espérer le voir surmonter une crise de croissance. Qu'on se le dise, le Quatuor de Lausanne n'est pas mort! R. de C. [...]" cité de la Gazette de Lausanne du 13 novembre 1939, page 3.
Et effectivement, le quatuor put être reconstitué l'année suivante:
"[...] Le comité de la Société du Quatuor de Lausanne annonce que le Quatuor de Lausanne s'est ainsi reconstitué: André de Ribaupierre, premier violon; Rose Dumur, second violon; Henry Baud alto; Jean Décosterd, violoncelle, et qu'il donnera à Lausanne trois ou quatre concerts au cours de la saison qui vient. [...]" cité de la Gazette de Lausanne du 29 septembre 1940, page 1.
Pour quelques précisions sur cette nouvelle formation, lire le descriptif de cette photo:
À noter que...
- le quatuor de Hermann Hertel, le Quatuor Hertel, avec Sonia Roubakine puis Magda Lavanchy et Rose Dumur, Henri Baud, actif de 1923 à la guerre, fut parfois aussi nommé Quatuor de Lausanne
- le Quatuor Romand des frères Desarzens porta au début aussi le nom de Quatuor de Lausanne
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