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Ludwig van BEETHOVEN, Concerto pour piano en sol majeur No 4, op. 58, Youra GULLER, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest ANSERMET, mercredi 15 janvier 1958, Victoria-Hall, Genève

15 janvier 1958
Radio Suisse Romande
Radio Suisse Romande, R.Gagnaux, sources indiquées dans le texte

Illustrant ce fichier:

Ernest Ansermet: extrait d'un portrait fait en février 1925 par Frank Henri Jullien (20/08/1882 - 1938), Collection Bibliothèque de Genève, Creative Commons BY-NC-ND

Youra Guller, 1926: extrait d'une photo de la Fondation André Gide / Archives Pontigny Cerisy (représentant André GIDE et Youra GULLER)

Les premières esquisses de ce concerto datent de février 1804, Ludwig van Beethoven en termine la composition en 1806 - année des Quatuors Razoumovsky, du Concerto pour violon, de la Quatrième Symphonie et de l'«Appassionata». Il dédie ce concerto à l'archiduc Rodolphe d'Autriche, son élève, dédicataire également de son cinquième concerto.

La première audition a lieu en 1807, en privé, au palace du Prince Lobkowitz. L'oeuvre est donnée en première audition en public le 22 décembre 1808 au Theater an der Wien, avec au programme, outre cette pièce, les premières auditions de sa cinquième et de sa sixième symphonie, ainsi que de sa fantaisie chorale. Le soliste en était le compositeur lui-même.

Ce concerto comporte deux cadences, une vers la fin du premier mouvement, et l'autre vers la fin du dernier mouvement. Beethoven a composé ses propres cadences, de nombreux compositeurs ou interprètes ont écrit leurs cadences, dont par exemple Eugen d'Albert, Hans von Bülow, Ferruccio Busoni, Samuil Feinberg, Leopold Godowsky, Nikolai Medtner, Ignaz Moscheles, Anton Rubinstein, Camille Saint-Saëns, Clara Schumann.

Une courte description citée d'un texte de François LILIENFELD publié dans ce programme d'un concert de l'Orchestre de Chambre de Lausanne (OCL) à la Chaux-de-Fonds (5 février 2016):

"[...] Après la mélancolie du Troisième et avant le majestueux Cinquième concerto, l'opus 58 est plutôt lumineux, à part le mouvement lent. L'Allegro moderato initial commence par une surprise: cinq mesures du piano seul, avant le tutti orchestral (Mozart avait déjà utilisé ce genre de début, dans le Concerto KV 271, avec toutefois une mesure orchestrale en alternance avec le soliste. Et Beethoven allait commencer son Cinquième Concerto avec une immense cadence du piano, ponctuée seulement par des accords du tutti). À l'instar de tout le mouvement, le thème principal est empli de tendresse, de lyrisme. La troisième mesure surprend par une brève excursion en la mineur. Comme souvent chez Beethoven, le soliste présente un nouveau thème après l'introduction orchestrale.

Le mouvement lent est un morceau unique en son genre: un dialogue entre le piano et les cordes, deux partenaires qui ne jouent jamais ensemble - sauf pour les quatre dernières mesures - mais se confrontent.

L'orchestre (sans les vents) est menaçant, le soliste, angoissé, répond par des complaintes, un appel à la pitié. Il n'est pas étonnant que Liszt ait entendu dans ce conflit les implorations d'Orphée face aux forces des ténèbres. Dans l'édition originale, Beethoven note, en tête de ce mouvement: «Dan (sic) tout cet Andante on tient levée la Pédale, qui ne fait sonner qu'une corde. Au signe Ped, on lève outre cela les étouffoirs». Ce n'est que dans la brève cadence finale que le compositeur déroge à cette règle.

Le Rondo final est une sorte de marche joyeuse, avec cette fois un dialogue heureux entre le piano et l'orchestre au complet. Il est intéressant de noter que Beethoven avait d'abord prévu un troisième mouvement basé sur une mélodie beaucoup moins exubérante, mélodie qu'il a finalement reprise dans l'introduction du choeur des prisonniers de «Fidelio». [...]"

Le mercredi 15 janvier 1958 Ernest ANSERMET dirigeait "son" Orchestre de la Suisse Romande dans un concert donné au Victoria-Hall de Genève, avec Youra GULLER en soliste, retransmis en direct sur l'émetteur de Sottens - ci-dessous un extrait du programme radio publié dans la Gazette de Lausanne du mercredi 15 janvier 1958 en page 4:

"[...] 20.30 (Sottens) Concert symphonique, par l'Orchestre de la Suisse romande (Septième de l'abonnement). Direction Ernest Ansermet. Soliste Youra Guller, pianiste.

1. Ouverture du Freischuetz, Carl-Maria von Weber, 2. Concerto N° 4, op. 58, en sol maj., pour piano et orchestre, Ludwig van Beethoven, 3. Etudes pour orchestre à cordes, Frank Martin, 4. Jeux, poème dansé, Claude Debussy, 5. Marche joyeuse, Emmanuel Chabrier [...]"

Youra Guller connaissait Ernest Ansermet depuis longtemps, ayant donné son premier concert avec lui le 10 janvier 1919 déjà, âgée de 24 ans, alors qu'elle était encore connue sous le prénom de Georgette:

Extrait de la Gazette de Lausanne du 12 janvier 1919, extrait du compte-rendu du premier concert donné par Youra Guller avec Ernest Ansermet (voir au bas de cette page pour le compte-rendu complet).

Youra GULLER entre Clara HASKIL et Georges AURIC

Montredon, La Cerisaie, domaine PASTRÉ, années 1940...1945

Le concert donné le 15 janvier 1958 avec Ernest Ansermet à Genève... Un extrait du compte-rendu de Franz Walter, paru dans le Journal de Genève du 16 janvier 1958, en page 6:

(voir au bas de cette page pour le compte-rendu complet)

Ces extraits du Journal de Genève et de la Gazette de Lausanne sont rendus accessibles grâce à l'admirable banque de données «LE TEMPS Archives Historiques», qui est en accès libre sur la toile, une générosité à souligner!

L'enregistrement que vous écoutez...

Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano en sol majeur No 4, op. 58, Youra Guller, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 15 janvier 1958, Victoria-Hall, Genève

1. Allegro 19:31 (-> 19:31)

2. Andante con moto 04:50 (-> 24:21)

3. Rondo Vivace 10:38 (-> 34:59)

Provenance: Radiodiffusion, Archives de la Radio Suisse Romande

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René Gagnaux
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5 septembre 2017
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