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Barry au Musée d'Histoire Naturelle à Berne

Barry au Musée d'Histoire Naturelle à Berne

Photo : Sylvie Bazzanella
Sylvie Bazzanella

Barry, le fameux saint-bernard, le plus populaire des chiens, n'était encore qu'un chiot lors du passage des troupes napoléoniennes, en mai 1800, au col du Grand-Saint-Bernard. Le Général Berthier voulu l'emmener, mais le maître chien Julius Genoud, s'y opposa fermement, reconnaissant déjà en Barry des dispositions extraordinaires. Né à l'Hospice d'une lignée de chiens sauveteurs exceptionnellement doués, un léger dressage en fit un chien remarquable. Son doux caractère, son odorat ultrasensible, son infaillible dévouement, allaient faire de ce chien, au cours de son existence, un être de légende; sa renommée est universelle. Il apercevait les voyageurs à une très grande distance et en sauva un grand nombre. Parmi les épisodes les plus célèbres, il faut citer le sauvetage d'un petit garçon qu'il trouva dans la neige et qu'il porta sur son dos jusqu'à l'Hospice, après qu'il lui eût fait comprendre de s'accrocher à lui par on ne sait quelle mimique. Ce chien avait la singulière manie d'obliger tous les soldats qu'il trouvait ou rencontrait seuls, à mettre l'arme au bras, sinon il se plaçait sur leur chemin et les empêchait d'avancer jusqu'à ce qu'ils se fussent conformés à sa volonté.

Meissner, écrit dans l'Alpenrose, en 1816 : "Le zèle qu'il déployait était extraordinaire. On n'eut jamais besoin de l'exhorter au travail. Sentait-il un homme en danger, aussitôt il courait à son aide, s'il ne pouvait rien faire, il retournait au couvent et réclamait du secours par ses aboiements et son attitude".

Il fut un fort digne représentant de sa race. Son nom est régulièrement donné aujourd'hui, au meilleur chien de la meute, ou au plus beau. Barry a vécu au col de 1800 à 1812. En sauvant la vie à plus de quarante sinistrés, il a largement contribué à l'oeuvre de secours de l'Hospice. Vieux et devenu inapte au service, il fut emmené à Berne ou il mourut paisiblement en 1814. De par le désir du prieur de l'Hospice, il fut confié au Musée d'Histoire naturelle à Berne, et là, dûment empaillé, en position tête basse. Son naturaliste lui donna une attitude plutôt humble et douce. Vers le commencement du 20e siècle, le spécimen s'était fortement détérioré et il ne restait guère aucune trace du splendide animal de naguère. De nouvelles techniques permirent de le restaurer. En 1923, le vieux Barry fut désagrégé. C'est le professeur Ruprecht qui rectifia cette attitude. Le nouveau Barry, non plus empaillé, mais modelé d'après nature, reçut une place d'honneur dans le hall d'entrée, exposé au grand public. Tel qu'on le voit là, imposant, puissant, mais bénin aussi; il est équipé d'un collier à pointes de fer pour parer aux loups. Ainsi vit-il dans la pensée de tous ceux qui connaissent son histoire et admirent ses exploits de sauvetage.

Sources et réf : Musée d'Histoire Naturelle - Berne

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  • Albin Salamin

    Une histoire magnifique. Dommage que cette race de chien ne serve plus comme chien pour les avalanches. Trop grand pour être héliporté?

  • Sylvie Bazzanella

    Oui, c'est une des raisons qui fait que l'on ne l'emploie plus comme chien d'avalanche, et c'est très dommage, car le saint-bernard a gardé intact son instinct de sauveteur et sa capacité d'apprentissage est excellente. Quelques uns d'entre eux, suivent tout de même une formation, juste pour perpétuer la tradition.