L'instituteur Fortuné Ridoux sur la photo. ( 45 élèves une même classe.)

Un bon régent, mais avec la main leste

Lentigny, Treytorrens Ferdinand Rossier fils ce souvient. Son papa, Eugène Rossier venu d'Avry sur Matran, va louer un domaine de dix hectares à Lentigny. Ferdinand poursuit son école primaire chez un instituteur, Fortuné Ridoux. Un bon régent, mais avec la main leste, comme la plupart des maîtres d'école de cette époque. Fortuné Ridoux, lieutenant, dirige une jeune troupe paramilitaire nommée les Cadets, dont fait partie Ferdinand. Equipés de longs fusils, d'une tunique bleue, d'un ceinturon, de cartouchières, d'une baïonnette, les Cadets apprennent les rudiments du métier de soldat et s'exercent au tir au stand de Lentigny, situé en direction de Villarimboud. Mais, l'école et les Cadets ne sont que des à-côtés. Ferdinand, l'aîné des enfants, est non seulement astreint aux multiples travaux de la ferme, il exécute en plus de nombreux transports de gravier et de bois destinés soit aux chemins communaux, soit aux scieries de Chénens et de Corserey.

A Lentigny, la famille s'agrandit. Et l'horizon s'obscurcit. Années de crise avec des difficultés financières qui conduisent la famille Rossier à la faillite. Il faut s'en aller. Ferdinand se souvient que le 22 février 1932 - année de ses 17 ans - il effectue plusieurs transports avec leurs deux chevaux en direction de Treytorrens, village vaudois proche de Murist où un domaine de dix-huit hectares a pu être loué.

Ferdinand fréquentera les cours complémentaires - cours destinés aux jeunes gens entre 16 et 19 ans - à Combremont-le-Grand, tandis que ses frères et sœurs iront à l'école à Treytorrens. L'un d'eux, Alexis, tombe gravement malade et, après une longue hospitalisation, il revient à la maison paralysé et presque aveugle. Il demeurera avec Ferdinand pendant une quarantaine d'années, jusqu'à son décès survenu en 1973.

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