"On va inaugurer le monument d'Urbain Olivier à Gryon"

"On va inaugurer le monument d'Urbain Olivier à Gryon"

31 juillet 1907
Pierre-Marie Epiney

Cette carte a été envoyée de Vaulion en juillet 1907 à destination de Marseille.

L'autrice de la carte, une certaine Louisa, se dit sur le départ pour la vallée [de Joux]. Elle précise : "On va inaugurer le monument d'Urbain Olivier à Gryon samedi [soit le 3 août]. Ce sera imposant."

Urbain Olivier (1810-1888) est un auteur et romancier suisse, frère de Juste Olivier. Il a écrit plus de 30 romans et nouvelles décrivant la Côte vaudoise et ses habitants.

Dans le dictionnaire historique de la Suisse, on peut lire cet article sur Urbain Olivier.

3 monuments pour les frères Olivier

Contrairement à l'affirmation de l'autrice de la carte, le journal "la Suisse libérale" du 5 août 1907 affirme que le monument en question célèbre le centième anniversaire de la naissance de Juste Olivier (1807-1876) . Il s'agit d'un haut relief en bronze montrant les époux Juste et Caroline Olivier. Ce n'est que le 5 octobre de la même année, à Eysins sur Nyon qu'Urbain sera montré aux côtés de son frère. Plus tard, à Lausanne, un troisième monument sera édifié à la gloire des 2 écrivains vaudois.
Voici l'article :

notrehistoire.imgix.net/photos...

Hommage aux frères Olivier

Dans la Tribune de Genève du 7 octobre 1907, il est écrit qu'au nom de l'Association Juste Olivier, le docteur Jean Bonnard, professeur à l'Université de Lausanne et vice-président du comité a tracé un judicieux parallèle entre les deux frères.

« Tous deux ils ont aimé profondément le sol natal ; ils ont été des patriotes au sens le plus élevé du mot. Si Juste a donné à ce sentiment une forme plus éclatante et plus artistique, il transparaît cependant dans toutes les œuvres d'Urbain. Ou sent partout une sympathie profonde pour le peuple au milieu duquel il vit et qu'il voudrait toujours plus fort et toujours meilleur.

Tous deux aussi ils ont pris plaisir à peindre notre nature vaudoise, à noter les nuances de sa beauté et les aspects divers dont elle se revêt. Le cadre des peintures de l'aîné est plus vaste. Le cadet ne regarde que le petit coin de terre qui l'environne mais son talent d'observation lui permet de le décrire minutieusement et de la faire voir à ses lecteurs.

L'un et l'autre ont visé à exercer sur leurs concitoyens une influence morale. Rien n'est plus éloigné de leur pensée que la théorie de l'art pour l'art. Sans doute ce désir est beaucoup moins apparent chez Juste que chez Urbain et il est loin d'inspirer toutes ses œuvres. »

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Pierre-Marie Epiney
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