Richard WAGNER, Idylle de Siegfried, WWW 103, OCL, Paul KLETKI, 1971
Richard WAGNER, Idylle de Siegfried, WWW 103, OCL, Paul KLETKI, 1971
Richard Wagner composa l'Idylle de Siegfried, WWV 103, en 1870, pour son épouse Cosima. L'oeuvre fut donnée en première audition pour le 33e anniversaire de celle-ci, le jour de Noël 1870, année de leur mariage, alors que leur fils Siegfried était agé de dix-huit mois.
le chef d’orchestre Hans Richter avait secrètement dirigé les répétitions avec un groupe de musiciens, lui-même jouant la partie de trompette, afin que ceci reste une surpise pour Cosima. Le matin de l’anniversaire, ils se rassemblèrent dans l’escalier conduisant à l’étage supérieur de Tribschen, la villa de Wagner au bord du lac des Quatre-Cantons, et ravirent Cosima avec cette exquise aubade. Elle fut encore jouée deux fois ce jour-la, à chaque fois sous la baguette du compositeur.
L’oeuvre était à l’origine écrite pour flûte, hautbois, deux clarinettes, trompette, deux cors, basson et quelques cordes, le compositeur l’orchestra pour un plus grand ensemble que plus tard.
Quelques-uns des thèmes proviennent d’un quatuor à cordes inachevé de 1864 (année du début de sa liaison avec Cosima) qu’il avait incorporé dans le duo d’amour de l’acte trois de Siegfried en 1869. Les autres sont des citations de Siegfried, y compris le motif de l’oiseau de la forét (à la trompette), et une berceuse composée pour son jeune fils et introduite au hautbois. La dédicace originale déclarait: «Tribschen Idyll, avec gazouillis de Fidi et lever de soleil orange, offert en guise de voeux d’anniversaire symphoniques à sa Cosima par son Richard, 1870». Fidi était le surnom de leur fils Siegfried, le lever de soleil orange un souvenir du jour de sa naissance, où le soleil avait éclairé le papier peint orange. C’est donc d'une „suite de confidences domestiques“ (Ernest Newman) que fut créé ce chef d’oeuvre: ce n’avait jamais été l’intention du compositeur de publier l’Idylle ni de la jouer en public. Cosima et lui furent navrés lorsque leurs difficultés financières à la suite du premier festival de Bayreuth en 1876 l’obligea à vendre le manuscrit à Schott l’année suivante.
Présentée sur cette page, une splendide perles des archives de la Radio Télévision Suisse RTS provenant d'un concert donné dans le cadre du Festival International de Lausanne (programme ci-dessus) le 15 juin 1971 par l'Orchestre de Chambre de Lausanne sous la direction de Paul KLETZKI. Paul Kletzki venait en voisin, ayant dirigé l'Orchestre de la Suisse Romande de 1967 à 1970. Ce concert avec l'Orchestre de Chambre de Lausanne fut hélas l'un de ses derniers, il décèdera à peine une année plus tard.
Le compte-rendu publié le samedi suivant dans la „Tribune - Le Matin“ en page 19, signé Henri JATON:
"[...] Le Théâtre de Beaulieu, au cours de ces vingt dernières années, a accueilli les ensembles les plus illustres de musique de chambre. L’Orchestre qu’a fondé Victor Desarzens et qui était, mardi dernier, l’invité du Festival international de Lausanne, sous la direction de Paul Klecki avait donc sa place toute indiquée à l’estrade où sont intervenues des formations instrumentales dont la renommée est répandue dans la plupart des pays du monde. Tel que nous venons de l’entendre, l'Orchestre de Chambre de Lausanne nous a démontré sa véritable valeur, qui a été consacrée par de nombreuses tournées à l’étranger et que les auditeurs du Festival de Monton pourront apprécier une nouvelle fois en ce prochain été, Arpad Gerecz présidant cette future ambassade de l’OCL.
Mardi, Paul Klecki se trouvait donc à la tête de l’OCL. L’illustre chef qui vient de triompher à Beaulieu en compagnie de l'Orchestre National de Paris, dans l’exécution de la 1re Symphonie de Gustav Mahler, nous a prouvé éloquemment que la musique de chambre était tout autant son domaine. L’interprétation que Klecki nous offrit de la Symphonie en mi bémol majeur KV 543 fut admirable, à tous égards. Bois et cordes de l’OCL y déployèrent une sonorité d’un raffinement exceptionnel, tous les registres de l'Orchestre atteignant à une parfaite homogénéité.
À la suite de la Symphonie de Mozart, Paul Klecki avait pris l’initiative de nous faire entendre la Siegfried-Idyll dans les conditions où Richard Wagner, auteur de ce poétique ouvrage, la dirigea et l’offrit en hommage à son épouse Cosima pour le premier anniversaire de leur fils Siegfried. Réalisée avec l’effectif instrumental original extrêmement réduit, l’exécution de la Siegfried-Idyll est des plus délicates. L'Orchestre de Chambre de Lausanne nous offrit de cette page historique une traduction parfaite, Paul Klecki animant de toute la sensibilité et l’expression désirables l’exposé d’un ouvrage lui convenant à merveille.
Nathan Milstein assumait la responsabilité de la deuxième partie du programme et nous ménageait, tout d’abord, la révélation d’un Concerto en la majeur d’Antonio Vivaldi. On sait la part prépondérante que le compositeur vénitien a prise dans la consécration de la forme du concerto. La partition qui nous était révélée revêt un aspect d’originalité par la vigueur de sa substance thématique et par le merveilleux équilibre que Vivaldi réussit à établir, en posant ainsi les bases du futur concerto classique.
Ayant imposé magistralement le Concerto en la majeur de Vivaldi, Nathan Milstein déployait ensuite, dans le Concerto en ré majeur KV 218 de Mozart, son impeccable virtuosité et sa musicalité insurpassable, toutes deux qualités qui placent l’éminent artiste que nous applaudissions à Beaulieu, au tout premier rang des violonistes de notre époque. Nathan Milstein fut applaudi inlassablement par un public enchanté. Et la présence de nombreux auditeurs nous fait bien augurer de la réussite des prochains concerts que l'Orchestre de Chambre donnera désormais au Théâtre de Beaulieu. [...]"
Le concert fut diffusé en différé sur Sottens le vendredi 23 juillet 1971.
Présenté sur cette page:
Richard Wagner, Idylle de Siegfried, WWW 103, Orchestre de Chambre de Lausanne, Paul Kletki, 15 juin 1971
Ruhig bewegt....................................................................................19:09
Provenance: Radiodiffusion, Archives de la Radio Télévision Suisse
Histoire des jeux vidéo en Suisse romande
Vous souvenez-vous de votre première partie de PONG, Mario ou Freecell? Ces souvenirs font partie d'une histoire proche que le GameLab de l'UNIL-EPFL cherche à documenter. Guillaume Guenat nous explique pourquoi les jeux électroniques sont aujourd'hui sous la loupe des chercheurs.