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Maurice RAVEL, Valses nobles et sentimentales, M 61, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest ANSERMET, mai/juin 1953, Victoria-Hall, Genève

mai, 1953
Disques Decca / London
René Gagnaux

Maurice Ravel composa ses Valses nobles et sentimentales pour le piano en 1911. Le titre fut choisi en hommage à Franz Schubert, auteur vers 1823 de deux recueils intitulés respectivement Valses nobles (D 969) et Valses sentimentales (D 779): «Le titre de Valses nobles et sentimentales indique assez mon intention de composer une chaîne de valses à l'exemple de Schubert. À la virtuosité qui faisait le fond de Gaspard de la nuit succède une écriture nettement plus clarifiée, qui durcit l'harmonie et accuse les reliefs de la musique.» Maurice Ravel, 1938

L' oeuvre fut donnée en première audition le 8 mai 1911, au cours d'une soirée privée, par le compositeur et pianiste Louis Aubert, auxquelles elles sont dédicacées.

Maurice Ravel orchestra l'oeuvre peu après, en 1912: "[...] Une chaîne de sept valses est suivie d'un épilogue qui renvoie l'écho des thèmes principaux et s'évapore dans l'air. L'écriture est d'une intelligence, d'une subtilité et d'une sophistication extrêmes, et d'un élan et un sens de la mesure à vous couper le souffle. Il n'est donc pas surprenant d'apprendre que Ravel arrangera l'oeuvre pour orchestre. Cette fois pourtant, il ajoute une histoire pour un ballet. L'ensemble est incroyablement à l'eau de rose. Rien que le titre, Adélaïde, ou le langage des fleurs, est très sentimental. Certes, il est facile de trouver des pages plus brillantes et accessibles dans l'oeuvre pour piano de Ravel, mais aucune n'est aussi ravissante pour l'oreille exercée. [...]" cité d'un texte de Angela Hewitt publié chez Hyperion en 2002, dans une traduction de Marie Lucchetta.

Une quinzaine d'années plus tard, dans le programme de son concert du samedi 17 décembre 1927 avec cette oeuvre en fin de concert, Ernest ANSERMET présentait Maurice Ravel et ses Valses nobles et sentimentales en ces termes:

"[...] La notoriété acquise en ces dernières années par ce compositeur qui, après bien des luttes, a pris la place de premier plan qu'il méritait dans l'école française contemporaine, nous dispense de revenir sur sa biographie. On a essayé de définir la nature si personnelle de son oeuvre en parlant de l'«esprit de finesse», de cette atmosphère , particulière où «la curiosité attendrie, l'ironie, la délicatesse, la préciosité même , par moments, décrivent sans faux mouvements leurs spirituelles arabesques». Ces vertus de son art lui ont permis de faire revivre, en des images tout à la fois typiques et personnelles, les musiques populaires, exotiques ou anciennes, qui l'ont particulièrement touché. C'est ainsi que l'esprit de la musique de clavecin revit dans ses mélodies sur des vers de Clément Marot. On connaît ses nombreuses inspirations de musique espagnole.

Mais on sait moins l'attrait qu'exerça sur son esprit l'atmosphère musicale si particulière à Vienne, et dont les Valses nobles et sentimentales ne sont que le premier indice. Sous ce titre emprunté à Schubert, Maurice Ravel a écrit sept courts mouvements de valse et un épilogue ramenant tous leurs motifs, qui, par leur fantaisie, leur charme, leur finesse, ne se bornent pas à faire revivre que le titre de l'oeuvre de Schubert. Cette musique a servi de matière à un ballet donné à l'Opéra de Paris, sous le titre d'Adélaïde ou le Langage des fleurs. On y remarquera les premières manifestations chez Ravel de ce style harmonique nouveau, élargissant la notion de tonalité, et auquel se vouent la plupart des compositeurs contemporains. Mais rien ne saurait mieux préparer à l'esprit de ces petits morceaux à la fois précieux et légers, que ces mots d'Henri de Régnier que l'auteur a mis en épigraphe à son oeuvre: «Le plaisir délicieux et toujours nouveau d'une occupation inutile...» [...]"

Pour une analyse très approfondie des Valses Nobles et Sentimentales voir «Valses Nobles et Sentimentales pour piano de Maurice Ravel: une étude de la complexité de l'interprétation d'une vision» de Aura Strohschein, présenté comme «Honors Thesis» à la Ball State University de Muncie, Indiana, en juin 2002.

Ce portrait d'Ernest Ansermet est extrait de la pochette du disque LL 795.

Ernest ANSERMET a enregistré cette oeuvre deux fois pour le disque: en mai/juin 1953, en mono, et en 1960, en stéréo.

L'enregistrement en mono - SAR769-72, Pr: Victor Olof Eng: Gil Went - est paru en septembre 1953 sur Decca LXT 2821, puis en octobre 1953 sur London LL 795, couplé avec Le Tombeau de Couperin.

L' enregistrement que vous écoutez...

Maurice Ravel, Valses nobles et sentimentales, M 61, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, mai/juin 1953, Victoria-Hall, Genève

1. Modéré, très franc 01:20 (-> 01:20)

2. Assez lent, avec une expression intense 02:20 (-> 03:40)

3. Modéré 01:41:120 (-> 05:21:120)

4. Assez animé 01:20:880 (-> 06:42)

5. Presque lent, dans un sentiment intime 01:11 (-> 07:53)

6. Assez vif 01:03 (-> 08:56)

7. Moins vif 03:03 (-> 11:59)

8. Epilogue. Lent 03:22 (-> 15:21)

Provenance: London LL 795

Si vous désirez avoir cet enregistrement en format FLAC - donc comprimé sans pertes - voir cette page de mon site.

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René Gagnaux
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29 octobre 2017
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