Christian de Weck (1909-1972)
Christian de Weck (1909-1972)
Christian de Weck est né le 20 mars 1909 à Fribourg. Son père Maurice est alors inspecteur des arsenaux. Après l'école primaire, il fréquente sans grand succès pendant quatre ans le Collège Saint-Michel mais trouve sa voie à l'École pratique d'agriculture de Grangeneuve d'où il sort diplômé en 1929. Il effectue un stage sur le domaine agricole du pénitencier de Bellechasse de 1929 à 1930.
Victime de la crise de déflation qui sévit aussi en Suisse, il part gérer un domaine de 600 hectares à Madagascar, qui produit du café, des arachides, du manioc et des plantes à parfum. Il y reste trois ans, de 1930 à 1933. Il fonctionne en 1934 comme conseiller technique d'un domaine en Dordogne, puis exploite un autre domaine dans les Alpes marittimes avec Antoine de Weck avant de partir en Algérie rejoindre son frère Max, ingénieur,qui travaille à la construction du port de Nemours.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Christian se trouve en Suisse; il effectue entre 1939 et 1941 des périodes de service actif à la compagnie de mitrailleurs de montagne IV/16, dite des "Diables-Verts", où il acquiert le grade de sergent. Il est alors engagé à la Section de la production agricole de l'Office de guerre pour l'alimentation. Il s'occupe des plantations industrielles, soit plus de dix mille hectares, dont la moitié a été gagnée pendant le conflit sur des marais à litière, des forêts, des alpages et autres terrains jusque là incultes. Comme expert, Christian cherche des terrains, prépare et surveille les travaux d'amélioration exécutés par des internés civils et militaires, avant que ces terres ne soient remises à des exploitants.
Le 30 avril 1942, il épouse Germaine Delacoste, une Valaisanne de Monthey, née à Passo Fundo au Brésil le 5 janvier 1910. Le couple aura deux garçons, Hervé, né le 4 février 1943 et Laurent, né le 14 décembre 1947.
A la fin de l'année 1944, Christian passe au Bureau d'acquisition de terrains du Département militaire fédéral comme chef de l'antenne d'Yverdon qui traite toutes les acquisitions en Suisse romande. Son salaire net mensuel s'élève à 775.30 francs, un beau traitement pour l'époque... Il expertise des terrains dans la région d'Aigle où Berne cherche à établir une place d'armes pour blindés (le projet échoue), il participe aux travaux en vue de l'établissement de batteries à l'extérieur de la place d'armes de Bière et à l'agrandissement de la place d'armes de Sion. En 1955, le Bureau d'acquisitions de terrains est supprimé et Christian licencié.
Après de multiples démarches, il se retrouve, entre 1956 et 1959, sous-traitant (contractuel) du Commissariat central des guerres. Il expertise des terrains dans le Jura bernois en Ajoie, où il y a un nouveau projet de terrain d'exercice pour blindés. Entre 1955 et 1968, il vit tous les événements plus ou moins violents en relation avec la réalisation de la Place d'armes, inaugurée en avril 1968. En 1959, Christian, qui vient de retrouver son statut de fonctionnaire fédéral, s'établit à Porrentruy avec son épouse et ses deux fils. Jusqu'à sa retraite, il travaille à l'intendance de la place d'armes de Bure, faisant encore des expertises et des acquisitions de terrains en Suisse romande.
A l'occasion de son décès, le 2 mars 1972, on lit dans le Journal du Jura l'hommage écrit par l'un de ses amis qui ne signe pas: Christian s'était dépensé sans compter pour faire démarer la place d'armes de Bure. Recevant des coups au sens propre et figuré, il avait su, au plus fort de la tempête, garder son calme. Il s'était fait de solides amitiés, même chez les adversaires inéluctables de la place d'armes. Son courage et son abnégation dans toutes les circonstances de sa vie doivent servir d'exemple. Hervé de Weck
beau commentaire et complet Merci