Premières répétions: brouillon "Blanc sur Blanc"
Pour notre groupe de la Noce, qui aura le privilège de faire la fête dans la Fête, ce sont les toutes premières répétitions dans la tente de la Veyre. Il Signore Finzi Pasca mène la danse depuis un échafaudage de fortune qui lui permet d’observer la troupe d’en haut. Comme nous sommes un très grand groupe d’environ cinq cent personnes, beaucoup de temps se perd dans des détails d’organisation : listes de présence, retrait des oreillettes, distribution des « gilets jaunes », formation des équipes.
Sur l’échafaudage, il y a le metteur en scène, le chorégraphe et quelques personnes de leur garde rapprochée. En haut c’est le « piano nobile », alors qu’en bas, c’est le gros de la troupe, le peuple, la matière vivante avec laquelle se modèle le spectacle.
Le peuple attend patiemment les instructions de l’équipe d’en haut. Le temps passe lentement, il faut être attentif aux informations qui passent par les oreillettes. On fait des exercices de déplacement, des exercices de danse, des figures, et on les reprend encore et encore, parce que le Signore Finzi Pasca n’est pas satisfait, parce que nous sommes tous des acteurs très amateurs et que nous ne savons pas que marcher en cadence ou faire semblant de connaître nos voisins donne un tout autre résultat pour celui qui regarde.
On s’exécute, on obéit. On fait confiance aussi. Comment savoir à quoi aboutiront ces exercices, ces mouvements de foule ? Il semble que le metteur en scène lui-même ne le sache pas encore. Bien que familier de cette matière vivante qu’est la foule, il a besoin d’un temps pour l’apprivoiser, il lui faut essayer de modeler cette masse tout en testant sur elle ses propres idées. Il dessine avec nous le brouillon « blanc sur blanc » de ce qui deviendra le spectacle. Il travaille avec le vivant et avec ce qui n’est encore visible que pour lui. Il regarde ce qui se passe quand les gens se déplacent, il donne des indications, il tente de communiquer le fil rouge de la scène qui existe déjà dans son imagination, il essaie et il rature.
Il travaille les détails et ces détails prennent un temps infini. C’est évident qu’il a une grande expérience des foules. N’importe qui à sa place se serait déjà énervé et aurait monté le ton. Mais lui, non. Il reste calme. Il recommence les mêmes choses avec tous les groupes jusqu’à ce qu’il obtienne exactement ce qu’il recherche.
Pendant qu’il travaille avec un des groupes, les autres se dispersent. Les vignerons sont venus avec des cartons de verres à blanc et des bouteilles du terroir. C’est la Fête, ils distribuent généreusement les verres et le vin blanc pour faire passer le temps, pour commencer cette période de partage qui prend forme au fil des répétitions, pour faire fondre la glace entre les figurants.
Les enfants grignotent leurs « quatre-heure » à même le sol, les mères les font boire. Ils courent dans tous les sens dans l’immense salle de répétition. Ils se sont fait des copains et des copines et ils ne pensent qu’à s’amuser. Pour eux le mouvement est si naturel qu’ils ont vite fait de trouver à s’occuper pendant les temps morts. Ils sont la partie du brouillon la plus brouillonne, la plus vivante et la plus remuante. De temps en temps le metteur en scène les rappelle à l’ordre lorsqu’ils s’approchent de trop près de l’échafaudage. Son ton reste cependant toujours aimable.
On sent une irrésistible connivence entre lui et les enfants, leurs mouvements et leur exubérance. Si les adultes sont la matière à modeler du spectacle en devenir, les enfants, eux, en sont la source d’inspiration.
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