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L'ancien foyer St-Joseph et l'école des Buissonnets

L'ancien foyer St-Joseph et l'école des Buissonnets

Etablissements graphiques Jonneret, Martigny
Pierre-Marie Epiney

Pour lire l'historique de ce qui se nomme aujourd'hui le "Foyer St-Joseph" qui s'appelait d'abord "Asile de Sierre" puis "Asile St-Joseph", consultez ce document :

Au sujet de l'école voisine "les Buissonnets" :

notrehistoire.imgix.net/photos...

Entre 2007 et 2010, Rose Bünter-Salamin (1927-2012) a tenu un blog sur romandie.com. En février 2012, l'année de son décès, les blogs gratuits ont été effacés. Celui de Rose aurait aussi disparu mais c'était sans compter sur sa petite-fille Ivana Bayard qui a eu l'excellente idée de les retrouver et de les mettre en forme pour leur donner une seconde vie. Une troisième vie est possible à travers ce site élargissant le public touché.

Le 16 octobre 2010, elle évoque sa fréquentation de l'école des Buissonnets :

La villa Flora, la descente vers le foyer Saint Joseph, la maison de Pia Haengi, jolie blondinette, vive, regard pétillant, voisine de mon quartier, et me voilà devant mon école « Les BUISSONNETS ». Que de souvenirs !

C'est une bâtisse dédiée à Sainte Thérèse de Lisieux dont la statue orne l’entrée du vestibule. Sœur Thérèse, de taille petite, joviale, est notre Sœur Supérieure. Elle est championne des mathématiques, de l’économie et fait preuve de grande compétences dans la gestion de l’établissement. Elle est à la fois professeure et mère pour nous….. Adolescente de santé fragile, elle est spécialement attentive à mon égard. A la récréation de dix heures le matin, j’avais en cuisine, droit à un bol de lait bien chaud, également elle contrôlait si j’étais habillée chaudement, genoux couverts, longues manches etc… son audition parfois un peu défectueuse nous permettait de lui faire des farces…. pas bien méchantes mais qui nous divertissaient…

Sœur Maurice, professeure de littérature et de français. Ses cours : un vrai bonheur… elle nous sensibilisait à la poésie : « les sanglots longs des violons….. » de Verlaine, « Le ciel est par-dessus le toit…. » : tant de découvertes que nous savions apprécier. Pour certaines élèves, elle se montrait parfois sévère…. il lui fallait un souffre-douleur, (Olivette Genoud).

Notre cher curé-doyen Jérémie Mayor rendait nos leçons de religion très captivantes. Je l’appréciais beaucoup. Avec humour, lorsqu’il me rencontrait , il m’interpellait : « salut beauté g**recque »…

Notre professeure très affectionnée, Sœur Valérie, l’anglais, le français, le chant, mais surtout la gymnastique sur le trottoir face à l’école. Un disque 33 tours, fenêtre ouverte, les élèves sur la route (il y avait peu de circulation -temps de guerre oblige), Sœur Valérie gesticulant, battant le rythme…. Avec Yvette, mon amie basse et moi-même soprano, elle nous initiait à chanter pour les fêtes, chansons en anglais, en allemand… opérettes, lieds… (Max und Moritz).

C’est Sœur Marie-Laurent qui a composé la chanson des Buissonnets que nous entonnions avec vigueur. « Nous sommes des Buissonnets, les élèves modèles… coiffés de noirs bérets comme des hirondelles… » etc.

Sœur Rose nous faisait découvrir de bons plats au cours de cuisine, une fois dans la semaine, pendant l’année secondaire. Ce jour-là, nous mangions à l’école. Je ressens encore le bon goût des carottes Vichy…

Du 16 août 2011 :

Sauvée par l'oncle Pierre

Eh oui : en 1945, j’ai obtenu mon diplôme fédéral de l’école de commerce de notre ville.

Le contexte de l’époque était bien différent de celui d’aujourd’hui. C’était une faveur de pouvoir étudier afin de devenir diplômée. De nos jours, les études sont ouvertes à toute la jeunesse; pour nous, c’était bien souvent une faveur.

La journée de l’examen, nous étions onze candidates à nous présenter. Petite volée, mais volée fort sympathique, un peu une famille. Des professeurs de qualité, dans l’ensemble des élèves motivées.

Personnellement, j’étais assez meneuse du groupe, j’avais donc droit à un certain isolement. Ma place, au fond de la salle de classe, afin de calmer mes fantaisies… J’incitais mes compagnes à chahuter (fermer la porte à clef lorsque la maîtresse sortait pour une raison ou autre), je prenais alors sa place et faisais mes recommandations et commentaires. Retour de notre enseignante… J’avais alors droit à « Rose arrêtez de singer les maîtresses… ».

Nous recevions par avance les questions de l’examen afin de nous permettre de bien les étudier. Il me souvient que j’ai décidé de passer en revue le programme en laissant à l’abandon deux questions qui ne pouvaient me perturber : « Les grandes voies interocéaniques », « Suez et Panama ».

Le jour « J », les experts sont là, MM. Maquignat et surtout mon cher oncle avocat Pierre Tabin. En apprenant la venue de sa présence, j’ai eu la bonne idée de m’exclamer… « je serai toute émotionnée de le savoir me juger »… Le moment fatidique….. je tire mon billet… « les grandes voies inter…. ». Muette comme une carpe, il me fallait réagir. Je recours à des larmes… Je suis trop impressionnée par la présence de mon oncle. Notre professeure, Révérende Sœur Maurice, vient à mon secours.

« Je puis certifier que Rose connaît bien sa géographie mais elle est trop émotive. » J’ai tout de même obtenu la note 5… Plus tard, j’ai remercié M. Tabin… sa présence m’avait sauvée…

Petite nature physiquement, j’avais droit au moment de la récréation de me rendre en cuisine afin de savourer une tasse de chocolat bien chaud. Je pense que j’étais aimée et appréciée dans cette institution.

Un autre souvenir de cette même école par Odile Crettol-Antille :

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  • Albin Salamin

    Ciel, durant huit ans, quatre fois par jour, j'ai usé mes chaussures sur ce chemin de l'école que nous appelions de "Pradegg", aujourd'hui appelé la "Montée du château" puis plus haut le "chemin des Cyprès". Effectivement ce dernier nom est approprié car il est bordé d'une très grande allée de Cyprès, avec ses odeurs si caractéristiques. Je me souviens qu'on passait devant ce lieu qu'on appelait "l'asile Saint-Joseph" pour les personnes âgées. Un nom très mal choisi car nous étions persuadés qu'il s'agissait de personnes un peu problématiques du point de vue psychiatrique. Ce n'était pas le cas. Bien heureusement, le terme EMS, est plus convenable. Je n'ai jamais osé entrer en ces lieux jusqu'au jour où ma mère a dû si rendre. Combien les informations étaient erronées à l'époque. Que de souvenirs....

  • Pierre-Marie Epiney

    Excellent témoignage. Merci Albin.

  • Albin Salamin

    Merci, j'ajouterais que la maison en face de Saint-Joseph, était une école pour les classes enfantines 5 et 6 ans avec comme maîtresse Melle Hermine Pont. Voir la salle de classe: notrehistoire.ch/entries/V6aW3...