Le cyclone du 23 août 1934, série de 8 cartes éditée au profit des sinistrés
Le cyclone du 23 août 1934, série de 8 cartes éditée au profit des sinistrés
Carton de la série de 8 cartes publiées au profit des sinistrés du cyclone du 23 août 1934 dans la région de La Chaux-de-Fonds.
Voici ce qu’en dit La Suisse Libérale dans son édition du 30 août 1934 :
« Quelques précisions sur les ravages du cyclone du 23 août
Les premières mensurations viennent d’être faites en même temps que les expertises visant à établir le montant des dégâts. C’est ainsi qu’on a pu se rendre compte que la tornade avait débuté derrière le Col-des-Roches, sur territoire français, et qu’elle s’est propagée ensuite en ligne droite jusqu’au-delà du Pâquier (Val-de-Ruz) soit sur une longueur de 20 km. En certains endroits, elle mesure une largeur de 1300 mètres, en d’autres, la zone de dévastation est plus étroite. C’est dans ces endroits que la tornade a provoqué le plus de dégâts, le déplacement giratoire déterminant un tourbillon particulièrement destructeur. Le cône rotatif aspirait les matériaux avec une vitesse qu’on évalue de 30 à 40 mètres à la seconde. Quant à la marche en avant du cyclone, elle s’effectuait de 30 à 40 km à l’heure.
On estime que ce sont les hautes et basses pressions existant entre le Plateau et le Jura qui ont provoqué l’éclosion du cyclone. Quant à la pression de la tornade sur les vitres, les parois, les toits, on estime qu’elle s’élevait à près de 100 kg par mètre carré. On comprend qu’à ce taux-là, les vitres aient volé en éclats et les toits aient été martelés comme sur l’enclume. On a observé également que, cette année-ci, la tornade avait été canalisée sur les Grandes Crosettes et les Convers, tandis qu’en 1926, elle avait passé de Pouillerel sur les Breuleux en ricochant de l’autre côté de la Chaux-de-Fonds. Il se pourrait que, pour la troisième fois, le sens du vent passât entre la ligne de 1926 et celle de 1934. On aurait alors à déplorer des dégâts encore bien plus graves, puisque la Chaux-de-Fonds se trouverait à ce moment juste sur le tracé du cyclone. Souhaitons que cette éventualité ne se réalise jamais. Il y a 1OO ans le cyclone qui vient de ravager le Jura neuchâtelois et bernois évoque le souvenir de catastrophes semblables. Rappelons entre autres ce qui s’est passé, il y a tout juste un siècle, les 26 et 27 août derniers, où un ouragan dévasta le versant sud des Alpes, semant la désolation dans les cantons des Grisons, Tessin, Uri et Valais. Au soir du 27 août 1834, écrit le «Freie Rätier», dans le val Poschiavo, la rivière rompit ses digues et se déversa en mugissant dans les villages, détruisant les ponts, démolissant les maisons. Pendant des jours et des jours, la Valteline fut complètement privée de communications avec l’extérieur et souffrit de la pénurie des denrées alimentaires. Il fallut des semaines pour rétablir les communications entre Coire et l’ltalie. Le Tessin présentait également l’image de la désolation. La région de Bellinzone ressemblait à un fond de lac à moitié desséché. Toutes les rivières étaient sorties de leur lit, recouvrant les champs et les prés d’éboulis et de sable dans lequel on enfonçait jusqu’aux genoux. L’orage coûta la vie à nombre de personnes et à une quantité considérable de têtes de bétail. Le canton d’Uri offrait un spectacle semblable. Entre Altdorf et Amsteg, la vallée était devenue un lac, d’où émergeaient, comme des îlots, les arbres et les maisons. La zone dévastée s’étendait au sud jusqu’à Gênes et au Piémont, à l’ouest jusqu’au Rhône. Du mont Cenis à l’Inn, tous les passages des Alpes furent coupés ou rendus quasi infranchissables. Inutile de dire que dès l’annonce de la catastrophe, on organisa immédiatement une vaste action de secours, à laquelle le pays tout entier prit part. Rappelons que l’un des experts envoyés dans les régions dévastées fut Arnold Escher de la Linth. »
Il est à remarquer que dans cet article on trouve cette réflexion :
« Il se pourrait que, pour la troisième fois, le sens du vent passât entre la ligne de 1926 et celle de 1934. On aurait alors à déplorer des dégâts encore bien plus graves, puisque la Chaux-de-Fonds se trouverait à ce moment juste sur le tracé du cyclone. Souhaitons que cette éventualité ne se réalise jamais. »
C’est malheureusement ce scénario qui s’est réalisé le 24 juillet 2023. La tempête est passée entre les lignes des cyclones de 1926 et de 1934 et a déferlé sur la ville de La Chaux-de-Fonds.
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