Boutons...
Certains nacrés, d'autres dorés, avec des blasons, lion ou licorne, sans rien dessus, juste la couleur. A quatre trous, ou deux. Grands et ronds, petits, carrés aussi, avec un bord lisse ou en pyramide, brillants, opaques, plastique ou bois, cuir parfois, pour veste ou manteau, corsage ou costume. Boutons allemands, anglais, italiens… lots de boutons en vrac, solitaires, par paire sur papier ou tenus par une ficelle dans une boîte à cigares...
La boîte à boutons... précieux coffre dans lequel les doigts plongent comme dans un butin de pièces d'or, de rubis et de saphirs, amas de couleurs bigarrées, opalines, bleu, rouge, vert, au son feutrée d'une vague finissant sur la grève… Je m'en souviens maintenant, le plus beau des boutons, le plus rare, le plus précieux, celui qui se repérait au premier coup d'œil, c'était le bouton de deuil, grosse pastille lissée d'un fin tissu noir et munie d'une pression que les veufs portaient au revers de la veste. Celui-là valait tous les autres; fallait-il être un enfant heureux pour imaginer un trésor dans ce point de malheur.
J'aime ce regard sur le deuil....merci !