La route ou Jean et la circulation
La route ou Jean et la circulation
- Photo ; classe de l'école Croix d'Ouchy 1930 environs.
Ce film "Jean et la circulation" tourné en 1936 par la direction de police de la ville de Lausanne en collaboration de Pro juventute avait pour but de sensibiliser la jeunesse aux dangers de la circulation.
Parmi les films de commande qu'il réalisa dans les années trente avant de partir pour les Etats-Unis, Jacques Boolski mit en images les préceptes de la prévention routière dans une bande intitulée "Jean et la Circulation" ou simplement "La circulation", Commande de la Direction de la Police lausannoise et Pro Juventute. Le film, qui recourt aux éclaireurs de Morges et de Lausanne pour la figuration, était destiné aux écoles-l'action de Pro Juventute passait par distinction annuelle parmi les écoliers d'un ou deux Chevaliers de la circulation. Le père de jean est interprété dans ce film muet par une des plus célèbres voix de la Radio de l'époque, M. Mayor, alias l'Oncle Maurice des émisssions pour enfants de Radio-Lausanne. Réalisation Jacques Boolsky
http://www.musee-yverdon-region.ch/pdf-fr/expot/Paillard-Bolex-compresse.pdfA l'école de Montriond (Place Milan), un retardataire traverse la rue sans regarder, une voiture le renverse; il est conduit à l'infirmerie. Apparition du blessé en classe. Il reçoit une brochure de son professeur et rentre à la maison. Midi sortie des classes en pagaille.
Le début du film commence à l'Ecole de Montriond, puis à l'école la Croix d'Ouchy.
Ne manquez pas l'interview de Jean 60 ans après le tournage.....génial témoignage.
Durée 1: 26: 23
Audio : Muet
Domaine : Scolarité /sécurité/( santé
Localisé; av. d'Apples et av. d'Ouche
Dossier en accompagnement du film lire ci-dessous :
La Tribune de Lausanne, titre le Jeudi 19 mars 1936 : Un film pour les écoles
Travaillant en collaboration, la Direction de police de la ville de Lausanne et l'organisation Pro Juventute viennent de réaliser un film sur la circulation, oeuvre éducative destinée aux jeunes écoliers de la Suisse romande.
La première représentation de ce film a eu lieu hier soir au Foyer du théâtre municipal,en présence de nombreux invités et collaborateurs des organisateurs.
C'est à M. Jaques Boolsky, président de la Fédération suisse des ciné-amateurs, qu'a été confiée la réalisation de cette bande, intitulée « La Route ». Un scénario très vivant en même temps que fort ingénieux, une histoire où abondent les détails intéressants et les scènes divertissantes, une réalisation technique très satisfaisante, telles sont les caractéristiques de « La Route ». Le film est divisé en trois parties, qui peuvent d'ailleurs former, chacune, le programme d'une séance de projection. Le problème de la circulation est examiné, d'une manière neuve et intelligente, d'abord au point de vue du piéton, puis de l'automobiliste et enfin du cycliste. Dans les trois parties du film, l'enfant est amené tout naturellement à comprendre l'utilité des règles de la circulation, qui seules apportent de l'ordre dans la rue et garantissent la sécurité de ceux qui y circulent.
Le film comprend six bobines pour appareils d'une largeur « sous-standard », soit le modèle au dessous du film de format normal, lequel aurait été trop coûteux.
Un accueil chaleureux a été fait à « La Route » : il faut souhaiter que cette bande soit largement diffusée dans les écoles du pays. Les organisateurs, tout particulièrement la Direction de police et Pro Juventute ont droit à de sincères félicitations.
Ajoutons que le film a été présenté par M. Brunner, commandant de police qui salua la présence de M. le conseiller d'Etat Paul Perret. MM. J.H. Graz, au nom de Pro Juventute, et Boolsky, ingénieur, donnèrent quelques explications d'ordre technique. » Z.
Du 20 au 29 marsr 1936, XIIIe salon de l'automobile
La Tribune de Lausanne du 21 mars 1936 écrit :
Le capital investi dans l'industrie et le commerce suisse de l'automobile dépasse 500 millions et le nombre des personnes occupées dans cette branche est de plus de 50'000.
On conçoit donc que des cercles étendus s'intéressent à la grande manifestation genevoise et que le chef du département fédéral de l'économie publique, en personne, accepte d'assister à la journée officielle, comme il a participé, rappelons-le - puisque l'Automobile revue l'a oublié - au Comptoir suisse de Lausanne, au mois de septembre dernier. »
Souligne les insatisfactions de l'industrie envers le politique :
Chiffres à l'appui, on affirme que le renchérissement de l'essence a eu des conséquences catastrophiques pour le développement de l'automobile qui n'est plus, depuis longtemps, un objet de luxe, mais un instrument de travail au premier chef. On paraît trop l'oublier à Berne.
[ne dit-on pas que …]si l'on additionnait la totalité des charges que supportent directement et indirectement les automobilistes, sous la forme de droit d'entrée, de permis de circulation et de taxe sur les carburants, on dépasserait le coût de l'entretien normal de toutes les routes suisses ?
Et les pays qui nous entourent, la France, l'Allemagne et l'Autriche, en particulier, n'ont-ils pas par des dégrèvements, augmenté finalement le rendement de l'impôt sur les carburants pour le plus grand bien des finances de l'Etat ?
Le discours de Dechevrensm président du comité d'organisation, attaque la politique fédérale d'équilibrage du budget par augmentation des recettes uniquement.
« dans le domaine de l'automobile et spécialement dans la branche des carburants, nous sommes les premiers qui avons essayé une collaboration loyale avec le Gouvernement fédéral, soutenant une action de déflation des marges commerciales pour arriver à une réduction des prix au consommateur.
Nous avons fait un marché de dupes, puisque notre effort n'a servi qu'à rendre plus facile à l'Etat l'augmentation des taux de douane sur la benzine. »
Menace l'existence de la branche qui doit demander des secours publics.
Message du conseil fédéral du 21 février 1936 sur gestion de la régie des alcools.
Automobile devra supporter la perte de 21 millions…
Dénonce l'imposition d'un « mélange carburant instable » [alcool-benzine. Une alcool à 2 francs le litre qui se paie 22 à 23 centimes à la frontière pour dissimuler une subvention selon les automobilistes ] dans un pays traversé par les véhicules étrangers, entrave au développement touristique.
De plus : « Est-il juste de faire supporter à une seule catégorie de citoyens, qui finalement constitue une minorité, ce que nous appellerons en termes protocolaires les erreurs d'une administration d'Etat qui a laissé accumuler le déficit mentionné plus haut. »
Endettement fort sur les eaux de vie… et soutien dissimulé à l'agriculture
Obrecht rétorque que le protectionnisme ambiant limite la vie économique de même que les prix élevés de production en Suisse.
« renoncer pour un temps à une partie de votre bien-être, faites ce sacrifice de bon coeur »
Sur la récente augmentation du droit de douane sur les carburants pour moteurs (art. 44 du prg financier approuvé le 31.1.36) : droit sur la benzine et le benzol est porté de 20 à 28 francs par 100 kilos.
En tant qu'automobiliste, on paie benzine 43ctes le litre. En 1927-28, le prix variait de 46 à55 centimes.
Le prix d'aujourd'hui ne sera pas catastrophique.
Etrangers peuvent avoir benzine à prix réduit (25000 touristes en ont bénéficié depuis le 28.6.1935) : mesure prorogée au 31.12.36.
Dans le journal La Tribune de Lausanne du 23 mars 1936 on peut lire: Film de la circulation
Tous les membres de la section automobile vaudoise du T.C.S. sont convoqué, mardi 24 mars, à 20h30, au locaux du club alpin suisse (rue Charles Monnard), Lausanne pour la présentation du nouveau film sur la circulation « La Route », avec causerie introductive du major Brunner, commandant de la police de Lausanne, sur « une nouvelle croisade contre les accidents de la route. » Les membres du TCS peuvent inviter leurs amis et connaissances. Entrée gratuite.
Ce communiqué est repris dans la colonne « Chronique locale ».
Il précise :
« Il s'agit d'une bande remarquablement instructive pour les parents et leurs enfants, d'un film fort éducatif en matière de circulation, qui doit être vu et médité non seulement par tous les « piétons » et tous nos « conducteurs ». La SAV du TCS est heureuse de pouvoir offrir cette primeur à ses sociétaires et à leurs amis. La soirée est naturellement gratuite.
Tribune du 24 mars 1936, informe : Nouveau communiqué pour la séance du soir du TCS.
Tribune du 25 mars 1936 écrit : « Croisade contre les accidents de la route »
Les accidents se multiplient. Ne cherchons pas à savoir s'ils sont dus aux piétons ou aux automobilistes. Mais louons ceux qui s'occupent d'en diminuer le nombre et tâchent à faire en sorte qu'à la fin de l'année les statistiques n'impliquent pas un « laisser faire et laisser aller ».
La discipline de la route est malaisée à établir et cependant il importe que l'on étudie les moyens de la rendre efficace. Plaignons ceux qu s'en occupent : mais, par ailleurs, rendons-leur hommage. Ils ne veulent que le bien de leur prochain et cela moyennant quelque attention, moyennant quelque bonne volonté. En effet, combien d'accidents eussent été évités, si ceux qui les ont causés ou en furent victimes avaient observé certaines règles élémentaires… de la circulation.
Mardi soir, la confortable salle du Club alpin de la rue Charles Monnard était comble. On y parlait d'une « Nouvelle croisade contre les accidents de la route » sous les auspices de la « section automobile vaudoise du Touring-Club suisse ».
M. André Bussy, président, introduisit le sujet, en termes précis et nets. Puis il donna la parole au major Brunner, commandant du corps de la police lausannoise. M. Brunner va à la jeunesse et il a raison. C'est elle qu'il veut discipliner du point de vue giratoire ; c'est à elle qu'il s'adresse ; il sait qu'un homme « habitué dans une habitude dont il ne peut se déshabituer » ne saurait circuler selon les règles nouvellement établies. Non aps que ces hommes-là marquassent une mauvaise volonté évidente, mais simplement parce que ces hommes-là ont quelque difficulté compréhensible à s'adapter à des règlements modernes.
M. Brunner commenta ensuite les prises de vues du film inédit tourné dans les rues de notre ville. Il marqua les difficultés de ces « prises » e les incidents divers, variés, nombreux auxquels elles donnèrent lieu. L'essentiel est que l'opérateur, M. Boolsky, président de l'Association des amateurs suisses de cinéma un technicien du film 16mm, n'ait pas été victime d'un de ces accidents, né de circonstances que, dans les journaux, on qualifie d'inéluctables…
L'assemblée vit, en effet, défiler sur l'écran des images suggestives. Non sans pittoresques notations, ces images destinées aux écoliers, autrement dit à ceux qui seront appelés à circuler correctement dans l'avenir, accusent de façon valable les cas typiques ou le piéton, comme l'automobiliste, est appelé à redoubler d'attention.
Le scénario de ce film est simple. Il emprunte à la vie quotidienne ces « moments essentiels » et à la circulation les « instants » dont on doit tirer profit pour apprendre à bien circuler.
Une leçon utile : une leçon tirée de l'expérience ; une leçon qui peut pédagogiquement, servir à prolonger la vie des imprudents et des inattentifs.
Ce film propose un « ordre » : celui « chevalier de la circulation ». Et pourquoi pas ? On nomme bien partout ailleurs des reines. Pourquoi ne nommerait-on pas à Lausanne un roi, un roi (sans y) des piétons ! »
R. Ms.
Tribune de Lausanne, 26 masr 1936, page 1. Rubrique « choses et autres » « Au siècle de l'auto ». Billet souriant sur les « connaisseurs » visiteurs du salon de l'auto.
Tribune de Lausanne, 27 mars 1936. Addition d'alcool de fruits à la benzine
La Suisse a besoin de 2 millions 500000 hl. De benzine en chiffre rond.
Pour écouler 60000hl d'alcool comme carburant, il faudrait que l'importateur achète un wagon d'alcool pour 40 wagons de benzine.
Comme pris de l'alcool est à 2fr le litre, à 100% (déshydratation, épuration et transport compris) renchérirair le carburant de 3 centimes et demi.
Opposition donc des milieux intéressés au trafic, vu les récentes augmentations déjà intervenues.
Le journal Chronique locale écrit :**« le film lausannois sur la circulation »
La section vaudoise de l'ACS rappelle la présentation publique et gratuite du film contre les accidents, intitulé « La Route », qu'elle organise ce vendredi soir, à 20h 30, dans les salons du Lausanne-Palace, spécialement à l'intention du personnel enseignant de la ville de Lausanne. Ce film, réalisé par M. Brunner, commandant de police, avec la collaboration de Pro Juventute, présente un grand intérêt pour tous les usagers de la route.
Les cas typiques, les accidents caractéristiques sont inscrits sur la pellicule et démontrent de façon suggestive les erreurs courantes et dangereuses qu'il faut éviter.
C'est un des éléments les plus intéressants de la croisade contre les accidents de la route. »
*Le journal La Tribune du 14 avril 1936 informe: ..."*Fin 1935, on comptait 44 cinématographes dans le canton dont 13 dans le district de Lausanne et 8 dans le district de Vevey".....
Total des patentes payées : 38738 fr 65 ctes
33 patentes pour cinématographes temporaires ou ambulants
Rien d'autre sur le film de Boolsky jusqu'au 15 avril 1936 dans la Tribune.
Merci Martine d'avoir mis ce merveilleux document en lumière, accompagné en plus, d'explications très intéressantes de votre part! Je connais bien l'interviewer, il s'appelle Pascal Gander. C'est l'un de mes anciens collègues policier-sanitaire, passé au Service de l'Audio-vision du Corps de police. Très bonne prestation! C'est effectivement émouvant ce témoignage de "Jean", sympa!
Cher Nicolas bonjour, Comme je suis contente de vous lire ! J'ai trouvé ce documentaire exceptionnel par ce regard dans le rétroviseur de effecteur cet interview ! Le film si "touchant" et bravo à Monsieur Pascal Gander qui a su avec beaucoup de respect tendre le micro à M. Mayor ...... Ces films "mémoire lausannoise" nous font remonter le temps avec délice !
Oui Martine! Je connaissais ce film depuis longtemps et je suis content qu'il soit grâce à vous maintenant sur NH.CH! Il est chargé d'informations intéressantes sur la vie quotidienne et la structure de Notre Ville en 1936! St-François, Grand-Pont, Petit-Chêne et bien d'autres rues et monuments; puis les trams, la foule, les policiers lausannois et leur tenue de l'époque, même un gendarme dans ce village en dehors de Lausanne (Ecublens, St Sulpice???)! Bref un document exceptionnel, vraiment! Amitiés!
Comme vous avez raison, beaucoup de ces merveilleux films nous renseignent sur les trams, la circulation, les piétons, des rues, des voitures anciennes, l'urbanisme, l' habillement des gens..... j'ai adoré découvrir ces films et d'avoir obtenu l'autorisation de les montrer dans NH !!!!
La voiture de police dans le film : Chevrolet Superior V Touring 1926