Dufaux - la démolition de Pertit
Dufaux - la démolition de Pertit
Contribution au concours faite par Marguerite Dufaux.
Photo prise par Marguerite Dufaux (juillet 1967) : la démolition de la partie supérieure de Pertit.
La construction de l'autoroute A9 durant les années 1960
La hauteur du tracée de l'autoroute a été déterminée par les conditions géologiques du Glion, permettant de percer le tunnel. Une partie des immeubles de Pertit devait être sacrifiée. Selon le témoignages oraux de Jean-François et Pierre Monnet (les fils de Pierrot Monnet, alors propriétaire de la ferme), les premiers pourparlers entre l'Etat et les propriétaires concernant les besoins de l'autoroute ont commencé vers 1962. Le 28 janvier 1966, le Conseil fédéral a donné son feu vert pour la construction du tronçon entre Lausanne et Villeneuve et c'est quelques jours plus tard, le 4 février, que les terrains entrent en possession de l'Etat après l'achat ou après expropriation[1].
Les familles concernées à Pertit ont alors vendu pour ne pas subir une expropriation. Après avoir vendu leurs maisons, les familles ont quitté Pertit pour s'installer plus haut. En mai 1966 sont alors apparus les baraquements à Chernex[2]. Parmi les anciens de Pertit, c'est Marguerite Dufaux qui se souvient le mieux de la date précise de la démolition de la partie supérieure de Pertit. Selon son témoignage, sa famille était la dernière (des concernées) à quitter le hameau pour s'installer en Sottex dans leur nouvelle maison à peine achevée. Sitôt après en juillet 1967 la démolition de la partie supérieure de Pertit a été exécutée par l'entreprise lausannoise Vonlanden.
En novembre 1970 le tronçon entre Vevey et Rennaz était ouvert[3].
[1] Gazette de Lausanne (le 29 janvier 1966). Georges Duplain. « Les routes nationales en 1966 ».
[2] Journal de Montreux (le 6 mai 1966) « De nouvelles habitations ont surgi : il s'agit des baraquements qui abriteront, pendant plusieurs années sans doute, les ouvriers ».
[3] Gazette de Lausanne (le 6 avril 1970). « Que se passe-t-il sur la nationale 9 ? »
Cette photo est une contribution au concours faite par Marguerite Dufaux, la photographe
En passant avec nos voitures sur l'autoroute, nous ne pouvons nous rendre compte des dégâts et de la tristesse pour les familles qui ont perdu leur maison. Merci
L'un des Monnet habitant maintenant à Chernex, plus précisément au dessus de Fontanivent, presque à Brent, a nommé sa maison "Sainte-Hélène", faisant ainsi référence à Napoléon Bonaparte qui, lui aussi, avait dû s'exiler!!
Cette destruction n'est pas loin du crime contre le patrimoine!