Ernest Ansermet, une note biographique
Ernest Ansermet (1883 - 1969) est né à Vevey, dans une famille de musiciens amateurs. Attiré dès son plus jeune âge par la musique, il se tourne pourtant vers des études de mathématique approfondies. En 1903, il obtient une licence en sciences mathématiques et physique à l'Université de Lausanne. Souhaitant faire un doctorat, il poursuit ses études à la Sorbonne tout en suivant les cours du Conservatoire de Paris. De retour en Suisse, il se décide finalement à entrer dans une carrière musicale. En 1909, il passe une année à Berlin où il assiste aux répétitions de la Philharmonie, dirigées par Nikisch, R. Strauss, Mottl, Muck, entre autres.
En 1910, Ernest Ansermet commence à diriger des concerts à Lausanne, puis obtient, sur concours, la direction du Kursaal de Montreux. On le voit déjà diriger des oeuvres de Debussy, qu'il rencontre pour la première fois à Paris. S'étant lié d'amitié avec Charles-Ferdinand Ramuz, il se lie aussi avec Igor Stravinsky: "Un certain jeudi après-midi, comme j'étais déjà féru de musique russe (j'en donnais souvent), j'ai vu arriver dans ma chambre un petit bonhomme qui s'est présenté, c'était Igor Stravinsky.» Du compositeur, il vit la genèse du Sacre du Printemps, de Petrouchka, de l'Histoire du Soldat.
En même temps que Genève offre à Ernest Ansermet la direction des concerts d'abonnement, Serge de Diaghilev lui propose la direction de l'Orchestre des Ballets Russes. Le chef se partage alors entre Genève, les tournés de ballets et l'Argentine où il a créé un orchestre national. Sa réputation internationale est faite. Son amitié avec Stravinsky le conduira à créer l'Histoire du Soldat, le Chant du Rossignol, Pulcinella, les Noces, Renard, le Capriccio pour piano, la Messe, durant la même période il dirige les premières auditions du Tricorne de De Falla, de Chout De Prokofiev, de Parade de Satie.
En 1918, il crée l'Orchestre de la Suisse Romande (OSR). En 1932, il fait signer une convention avec Radio-Genève pour assurer la diffusion de tous les concerts de l'OSR. Mais trois ans plus tard, la SSR décide de transférer cet orchestre à Lausanne. Un partie des musiciens reste pourtant à Genève, fidèle au «patron». Après quelques années d'incertitudes l'Orchestre de la Suisse romande trouve sa stabilité. En 1938, Radio-Genève construit un nouveau studio, doté d'une grande salle de concert dans laquelle Ansermet dirigea plus de 450 concerts,(aujourd'hui «Studio Ernest Ansermet»). L'OSR prend son siège définitif à Genève. Ansermet restera à sa tête jusqu'en 1967: à 84 ans, il décide de prendre une demi-retraite et cède sa place à Paul Klecki. Il dirigera pourtant encore l'OSR jusqu'au 30 décembre 1968, emmenant son orchestre aux Etats-Unis et au Japon. Il s'éteint le 20 février 1969.
Ernest Ansermet a largement utilisé le disque pour promouvoir la musique classique et créa un nombre considérable d'oeuvres majeures du XXe siècle: Stravinsky, Britten, Debussy, Copland, Hindemith, Lutoslawski, Kodaly, Martin, Honegger, Beck, Bloch…
Ecrits :
- Le geste du chef d'orchestre, Lausanne, 1943.
- Débat sur l'art contemporain, Neuchâtel, 1948
- Les fondements de la musique dans la conscience humaine, Neuchâtel, 1961
- Entretiens sur la musique, avec Jean-Claude Piguet, Neuchâtel, 1963
Liens internet
En français
- Note biographique du Dictionnaire historique de la Suisse.
- L'article biographique de Wikipedia.
- Les premiers pas d'Ernest Ansermet comme chef d'orchestre sur le site de l'Association vaudoise des Amis de l'OSR.
- Le dossier du site des archives de la RTS consacré à Ernest Ansermet.
- Présentation de la série sur Ernest Ansermet chez Decca Australie Éloquence,
- Voir également ce portrait d'Ernest Ansermet par Pierre-Yves Lascar.
En allemand
- Notre biographique du Dictionnaire historique de la Suisse.
- Sur les liens entre Ernest Ansermet et Wilhelm Fürtwangler, article de la Neue Zürcher Zeitung.
En anglais
- Les cantates de Bach, présentation avec plusieurs photographies intéressantes.
- Le site de Naxos qui, sur cette page, contient à la fin la liste des enregistrements disponibles chez Naxos. Il est à souligner que certains des anciens enregistrements d'Ernest Ansermet ne sont disponibles que chez Naxos.
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