Travaux du Bied à la Combe Girard

Travaux du Bied à la Combe Girard

1899
Inconnu
Stéphane Thurnherr

Carte stéréoscopique montrant les travaux de canalisation du Bied à la Combe Girard en 1899.

Un article du National suisse du 20 mars 1897 :

« La correction du Bied

La Chaux-de-Fonds, le 19 mars 1897.

Le Conseil des Etats vient de nommer une commission chargée d'étudier la question de la subvention à accorder au canton de Neuchâtel en faveur de la correction du Bied au Locle. Il faut savoir gré à nos autorités de la diligence qu'elles ont mise à établir le projet de correction que, le 29 janvier déjà, moins d'une année d'après les malheureuses inondations de mars 1896, le Conseil d'Etat du canton de Neuchâtel remettait au Conseil fédéral. »

Le National suisse du 17 juin 1899 fait l’état des travaux accomplis :

« Lettre du Locle

Les travaux du Bied. — Un nouveau bâtiment pour les services industriels.

Le Locle, le 15 juin 1899. Les ouvriers italiens — Tessinois pour la plupart — sont particulièrement nombreux cette année-ci aa Locle où les travaux publics occupent un nombre considérable de bras. Sans parler des constructions particulières, les travaux exécutés par la commune sont fort importants : ceux de la canalisation du Bied et la construction des bâtiments destinés aux services indnstriels, entre autres. Chacun sait que le Bied, ce petit ruisseau fort inoffensif en temps habituel, a des moments de révoite, veut jouer au grand personnage et montrer à ses riverains qu'ils doivent compter avec lui et n'en pas faire fi. Qu'un fort orage éclate à l'envers de la vallée, qu'après une forte chute de neige sur un terrain gelé, une pluie tenace vienne visiter nos coteaux, il n'en faut pas davantage pour que notre gentil petit Bied d'humeur vagabonde ne monte sur ses pieds de derrière et ne veuille jouer le rôle de la grenouille de la fable, mais, hélas! avec infiniment plus de succès. Le ruisseau s'enfle démesurément, sort de son lit, inonde ses rives, entre dans les caves, voire même dans les appartements, ravine les routes, transforme les rues basses en lacs desquels émergent, comme des îlots, les maisons, donnant ainsi au Locle l'aspect d'une Venise montagnarde, aux eaux boueuses et nauséabondes, aspect des plus pittoresques, je le veux bien, mais dont, paraît-il, bien des gens se plaignent. C'est alors un sauve-qui-peut général : les horlogers serrent leurs fins outils dans les layettes, qu'ils portent chez le locataire du premier étage; les boulangers sauvent les sacs de farine, les industriels et les commerçants leurs marchandises, etc. Quelques heures après, le Bied, content de sa besogne, rentre tranquillement chez lui et coule tout innocemment, comme s'il avait toujours été bien sage. Aussi les autorités communales se sont-elles émues de cet état de choses et ont-elles décidé, dans leur haute sagesse, de punir l’insolent et de mater une fois pour toutes l'intrus. Après avoir consulté différents ingénieurs, on a compris que le petit ne pouvait pas toujours rester dans son berceau, qu'il lui fallait un autre lit, et qu'il n'y avait qu'une chose à faire: l'enfermer complètement dans un vaste canal à travers toute la ville, après avoir régularisé le cours d'une de ses sources, celle de la Combe Girard. Les travaux, commencés vigoureusement au printemps 1898, arrêtés l'hiver suivant, ont été repris de bonne heure cette année, et si de gros contre-temps ne viennent entraver leur marche, se termineront cet automne. »

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Stéphane Thurnherr
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7 mai 2024
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