Maître de sa parole
Maître de sa parole
Dès 1939, et malgré la guerre, Henri Guillemin, alors professeur à l'Université de Bordeaux, donne régulièrement des conférences littéraires en Suisse. Ces événements semi-mondains font salles combles. La presse, unanime, salue «un des maîtres français de la parole», admire son «éloquence torrentielle» et évoque un «public médusé».
Dans ce bref entretien diffusé deux jours après l'entrée clandestine en Suisse de Guillemin, alors qu'il fuit la police de Vichy, l'écrivain dévoile quelques-uns de ses secrets de conférencier, le rôle de la mémoire et les liens qu'il cherche à établir avec son auditoire.
Ce n'est qu'au milieu des années 1950 qu'il tiendra ses premières causeries régulières sur les ondes de la Radio romande, avec un succès jamais démenti, redorant le blason d'un genre qui était tombé en désuétude car assez vite rejeté par les auditeurs.
Parler à chacun en s'adressant à tous, des masses aux élites, Guillemin partait à la conquête de l'espace public. Belle perspective pour celui qui fut tenu à la lisière du monde académique, refusé par la Sorbonne, en 1946, puis par l'Université de Fribourg, en 1950.
(Source photo: Gazette de Lausanne, 5 octobre 1942)
Journaliste: Victor Andréossy
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