Théâtre en Cavale - saison 2008-2009

1 septembre 2008
Théâtre en Cavale
Théâtre En Cavale

PROLOGUE

Le fond de l'air est frais, vous ne trouvez pas ?

Rassurez-vous, je ne parle pas de la température à laquelle vous êtes soumis au moment où vous me faites l'honneur de lire ces quelques lignes.

Non, je pensais plutôt au monde, à notre société, aux lendemains qui (dé)chantent, à notre quotidien ; à notre avenir, quoi !

Je sais, je sais, ce n'est pas vraiment une bonne façon de démarrer un texte d'introduction censé vous inviter à suivre notre saison théâtrale.

Ça n'a effectivement pas beaucoup de sens. Ce n'est pas très productif et certainement pas très vendeur, convenons-en. Nous en convenons ? Et pourtant.

J'aimerais vous dire, en toute simplicité, mon inquiétude pour l'avenir ou mes espoirs, partager avec vous mon sentiment sur le monde dans lequel nous vivons, vous proposer des pistes de réflexion, d'interrogation, d'innovation, cela a un sens ! Et vous le faire dans l'innocence du parfait béotien que je suis, doublé du légitime citoyen planétaire que je suis aussi, a également un sens !

Je n'ai rien à vous vendre. J'ai des questions à nous poser. C'est tout. Et je ne souhaite pas les emberlificoter, les masquer, les édulcorer, les aseptiser, les noyer dans un flamboyant emballage. Un menu royal reste un menu. C'est ce que je mange qui compte… et qui me nourrit.

Bien sûr, bien sûr, bien sûr. L'appétit passe aussi par les yeux. Un plat dégusté dans de la porcelaine a souvent meilleur goût que dans des assiettes en plastique. Mais ne nous y trompons pas, l'emballage ne fait pas le cadeau. Et nous, gens de théâtre, notre métier, c'est le cadeau.

Mais attention, pas n'importe quel cadeau et pas à n'importe quels prix. Nous, nos cadeaux, nous les voulons ludiques et chatouillants ! Nous voulons qu'ils vous fassent plaisir mais que vous ne sortiez pas indemnes de ce plaisir. Nous voulons vous taquiner, vous gratouiller, vous enquiquiner. Nous ne voulons pas vous expliquer le monde mais vous le raconter ; vous le faire voir différent. Et nous voulons nous rappeler cette évidence que non seulement le doigt qui montre la lune n'est pas la lune mais qu'en plus nous aimerions bien savoir ce qu'est la lune !

Question idiote, me direz-vous ? Inutile ? Non, je ne crois pas. Les questions idiotes sont celles qu'on ne pose pas. Et savoir pourquoi la lune existe et comment l'atteindre a permis à l'humanité de sortir de sa grotte. Avec bonheur.

Ce florilège de questions salutaires, cela s'appelle la culture ; dont le théâtre n'est qu'une des formes d'expression. Et non, culture n'est pas un gros mot qui suppose une connaissance encyclopédique, l'adhésion à un parti, un goût certain et un comportement adéquat. La culture signifie que l'on veut savoir d'où l'on vient et qu'on s'interroge sur la direction où l'on va. La culture suppose que le monde est vaste, que ses surprises sont infinies et qu'il est un espace de vie, de conflits, de dialogue et de création potentiellement accessibles à tout un chacun. La culture affirme qu'on ne peut être une femme, un homme tout seul. La culture est une colonne vertébrale qui nous maintient debout. Donc, cultivons-nous ! Même si c'est difficile et même si ça fait mal.

Alors, je nous invite à sortir de nos grottes ou à continuer l'exploration du monde. Le seul risque que nous prendrons vraiment, c'est de le voir autrement. Je ne crois pas que nous le regretterons. Même si le fond de l'air est frais. Mais c'est plutôt vivifiant, non ?

Miguel Fernandez-V.

P.S. Grande nouveauté ! Dès la rentrée, nous ouvrons un blog Cavale ! N'hésitez pas à le visiter !

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8 juillet 2013
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