Bioley-Orjulaz

Bioley-Orjulaz

19 mai 2012
A.M. Martin
Anne-Marie Martin-Zürcher

Histoire de la chapelle de Bioley-Orjulaz : La chapelle protestante de Bioley-Orjulaz a été construite en 1903 par

la confrérie réformée de Bioley. Les confréries du district d'Echallens, sont des institutions uniques dans ce canton. Elles se sont constituées, entre le 17e s et le 18e s, au temps des baillages communs.

Les villes de Berne et de Fribourg administraient alternativement, par période de 5 ans, les 10 communes dites historiques du district d'Echallens. Echallens, Assens, Bottens, Bioley-Orjulaz, Etagnières, Poliez-le-Grand, Poliez-Pittet, Saint-Barthélemy, Malapalud et Villars-le-Terroir. Il y avait donc une confrérie protestante et une confrérie catholique dans chacune des communes citées, sauf Malapalud où seul existait une confrérie catholique. Donc 19 confréries au total. A ce jour elles sont pratiquement toutes dissoutes.

Nous ne trouvons pas d'écrits sur la date à laquelle la confrérie de Bioley-Orjulaz a été constituée. Les premiers écrits datent du 31.10.1781, alors qu'elle s'adressa LL. EE. De Berne pour réclamer un don afin de pouvoir assumer les charges qui étaient les siennes à l'époque. La confrérie devait payer le régent 160Fr/an, assister les bourgeois en difficultés financières, aux dépenses de l'école et assurer les frais de culte. Berne a entendu l'appel et accorda un don de 500 florins.

Les bourgeois de l'époque, 26 au total, Dony, Fontannaz, Gachet, Gaudard, Maillet, Pelot et Thélin versèrent des dons variant de 5 à 100 florins, constituant ainsi une petite fortune de base d'environ 176 livres ou francs suisse, soit 440 florins, environ 2000 francs suisses. Avec les versements et don, la confrérie a eu une cagnotte s'élevant, en 1903, à 35'772 francs suisse, une véritable fortune pour l'époque.

En 1833, la commune demanda au gouvernement, la permission de bâtir une chapelle pour le service religieux des deux confessions. Le projet échoue.

Suite à un bruit comme quoi, le canton voulait centraliser l'assistance des pauvres et que l'état allait mettre le grappin sur les biens des confréries, la décision de construire une église fut adoptée en 1903.

Le terrain de 303m2 fut trouvé et acheté par le syndic M. Edouard Gachet pour le prix total de 400 frs. Un architecte de Lausanne fut choisi en la personne de M. Charles-François Bonjour dont le projet fut inspiré par l'église de Rennaz. Les 2 cloches furent fondue par la fonderie de Vallorbe Heny Matthey, la grande de 241 Kg et la petite de 143 Kg.

La chapelle fut inaugurée le 8 mai 1904 et bien entendu il fallait trouver un pasteur pour y prêcher. Or le pasteur de la paroisse, à ce moment-là était M. Auguste Vuilleumier, imposante personnalité, forte stature et caractère bien trempé. Il était très fermement opposé à la construction d'une église à Bioley-Orjulaz, argumentant que cela lui prendrait des fidèles dans son église paroissiale d'Assens. Il y eu bien des palabres entre le pasteur, la confrérie, les communes et le canton jusqu'à ce qu'un compromis survienne. Etagnières et le pasteur cédèrent un dimanche par mois pour Bioley et l'état, bon prince, assurerait, à ses frais, un deuxième service par mois en envoyant un retraité ou un tout jeune pasteur. Cela s'appelait le ''subside''. Au fil des ans, l'état se déchargea de cet engagement et mit les frais à la charge de la confrérie.

Cette situation se perpétra jusqu'en 1970, année où M. le pasteur Charles Pittet, arrivant dans la paroisse se déclara outré par cette situation et mit fin à ce régime en assumant lui-même et gratuitement ce deuxième service mensuel à Bioley.

En 1934, l'église fut électrifiée. Le chauffage fut un souci de tous les instants au long des années. Lors des cultes, une température de 10° était sensée réchauffer les fidèles, ce qui n'était pas beaucoup surtout que les hivers dans ce temps-là, étaient beaucoup plus rigoureux qu'aujourd'hui. Ce n'est qu'en 1967 que le chauffage à mazout fit son apparition. Cet appareil était d'un excellent rendement, mais sur le plan esthétique, c'était une horreur. Gros cube gris, au fond de la nef, il abîmait tout le charme intérieur de la chapelle. Heureusement en 1970, lors de la restauration extérieure de l'église, deux petites annexes extérieures, de part et d'autre du clocher, furent aménagées. L'une devenant une petite sacristie pour accueillir les pasteurs et l'autre pour recevoir le vilain chauffage.

En 1990, le chauffage dut être changé faute de pièces de rechanges et aussi pour se mettre aux normes de l'état. Aujourd'hui. Les cultes où l'ont grelottaient, sont de l'histoire ancienne.

En 1954, la pose d'un vitrail nord, nécessita la création d'une grande fenêtre et le déplacement de la chaire. Par ailleurs, les parois passablement enfumées par les années, méritaient un rafraichissement. Cela permit à Mademoiselle Everilda de Fels, auteur du vitrail, de compléter la décoration intérieure par des peintures murales et des textes relatifs à la Confrérie en 1959.

A noter que les personnages représentés sur le vitrail, sont tous des habitants de Bioley-Orjulaz de cette époque.

La chapelle fut restaurée en 1954 et 1959, intérieur, 1970, toit, extérieur et 1998, électrification des cloches.

Réf : Monsieur Robert Dory, ancien préfet d'Echallens

Vitrail : « Elles préparèrent aromates et myrrhe. Durant le sabbat, elles se reposèrent selon le commandement. Le premier jour de la semaine, à l'aube profonde, elles vinrent à la tombe en portant les aromates qu'elles avaient préparés. » Luc 23 v56 à 24 v1.

Se reposer n'est donc pas forcément ne rien faire. N'est-ce pas au contraire l'action fidèle qui permet d'entrer dans le vrai repos, dans la vraie vie ?

Les femmes ont fait de leur mieux : rester fidèles à Jésus jusque dans la mort, malgré son absence.

Leur offrande d'aromates et de myrrhe révèle le meilleur d'elles-mêmes : la foi, même quand il n'y a plus rien à espérer.

Paradoxalement, en se relevant d'entre les morts, Jésus rend inutile le geste des femmes. Il ne faut pas s'en étonner : l'onction de myrrhe a déjà eu lieu, du vivant de Jésus (Luc7). Ainsi, en offrant le meilleur de moi, je découvre que Dieu m'a déjà offert son meilleur.

Qu'est donc devenu ce parfum superflu, dans son coffret portant une croix ? Sur le vitrail de Bioley-Orjulaz, il ressemble à une Eglise désignant le ciel.

Eric Bornand / Pâques 2010

Vous devez être connecté/-e pour ajouter un commentaire
  • Renata Roveretto

    Chère madame Anne-Marie Martin-Zürcher, je viens de découvrir cette belle et excellente documentation et je vous en remercie pour ce partage. Par la même je me permet de poser un lien concernant le lieu ou se trouve cette chapelle, voici :

    fr.wikipedia.org/wiki/Bioley-O...

    Amicalement Renata

20 mai 2012
1,542 vues
2 likes
1 favori
1 commentaire
7 galeries