A. Borodin, Symphonie No 2, OSR, E. Ansermet, 1954
A. Borodin, Symphonie No 2, OSR, E. Ansermet, 1954
Alexandre Borodin a composé trois symphonies, la troisième étant restée inachevée. Il commence de composer sa deuxième symphonie en 1869, la même année que le début de la composition de son opéra le Prince Igor, avec lequel cette symphonie a d'ailleurs d'étroits rapports: Borodine réutilise des parties déjà présentes dans l'opéra, ou qui lui étaient destinées, renforçant leurs liens de climat et de couleur. Il termine sa symphonie en 1876.
La symphonie No 2 fut surnommée «Épique», étant parcourue d'un puissant héroïsme, notamment son premier mouvement, dont le thème «épique» revient tout au long de l'oeuvre (selon certaines sources, c'est le compositeur lui-même qui lui a donné ce surnom, selon d'autres c'est Vladimir Stassov, un critique d'art et journaliste russe).
Après la première représentation du 26 février 1877 - qui fut un échec, dû en partie à une orchestration trop lourde - Borodine la révisa, avec le concours de Rimski-Korsakow: cette version définitive fut donnée en première audition en 1879 sous la direction de Rimski-Korsakow. Elle est devenue, depuis, l'une de ses oeuvres des plus populaires, "[...] au même titre que le Prince Igor dont elle constitue un remarquable pendant. Comme l'opéra, elle est inspirée par l'épopée médiévale russe. Borodine confia à Stassov que le premier mouvement dépeignait un rassemblement de preux, l'Andante faisant entendre la cantilène du barde légendaire Baïan qui s'accompagne aux «gousli», tandis que le finale mettait en scène le festin triomphal des preux. [...]" cité du Guide de la musique symphonique de François-René Tranchefort.
Ernest ANSERMET l'enregistre avec son Orchestre de la Suisse Romande en 1954, aussi bien en monophonie qu'en stéréophonie (c'est un des premiers enregistrements en stéréophonie faits par Decca, une stéréo du tout début, avec le célèbre arbre à deux micros de Decca) - SAR905-12, Pr: Victor Olof Eng: Gil Went (m), Roy Wallace (s), 14.10.-11.11.1954, Victoria Hall, Genève. L'enregistrement paraît d'abord en mono en février 1955 sur Decca LXT 5022 et en juin 1955 sur London LL 1178, puis en stéréo en novembre 1959 sur London CS 6126, réédité en mars 1971 sur Eclipse ECS 576. Le disque est dédié à trois oeuvres de Borodine: sa symphonie No 2 sur la première face, la 3e symphonie et l'ouverture du Prince Igor sur la deuxième face.
Cet enregistrement fut très apprécié par la critique: "[...] I was soon completely with Ansermet and full of admiration for the orchestral playing as well as for the most successful interpretation. It was good to continue and find the Scherzo taken at a reasonable speed, one that is playable clearly and rhythmically. The rest of the symphony is equally well done and altogether this performance should revive the interest of anyone who feels he has heard, enough of the work, especially as the recording is also exceptionally good. [...]" (cité d'après Gramophone, avril 1955, page 31, parution du Decca LXT 5022).
L'enregistrement que vous écoutez:
Alexandre Borodin, Symphonie No 2 en si mineur, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 14.10.-11.11.1954
1. Allegro - Animato assai 07:20
2. Scherzo - Prestissimo - Allegretto - Tempo I 05:35
3. Andante, 4. Finale. Allegro 13:08
Provenance: Decca CS 6126, ZAL 2403-1A
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