Oeuvres de la gare (1990)

Oeuvres de la gare (1990)

1 janvier 1905
C. Messaz, Lausanne
Musée gruérien

Au début du XXe siècle, Bulle possède deux gares ferroviaires. À droite, la gare du Bulle-Romont, à voie normale et traction à vapeur. À gauche, la gare du Palézieux-Montbovon, à voie étroite et traction électrique. L'existence de deux bâtiments a fait l'objet de plusieurs cartes postales. Expression des tensions politiques, la Compagnie du Bulle-Romont, d'obédience radicale, et celle des Chemins de fer électriques de la Gruyère (CEG), initiative des conservateurs, n'ont pas pu s'entendre sur une gare unique. Carte postale C. Messaz, Lausanne, vers 1905.

La peinture du hall et les mosaïques au sol de la gare ferroviaire (1992) sont l'œuvre de Jacques Cesa. Couvrant plus de 300 m2, les fresques murales de la gare routière ont été réalisées en 1990 par les artistes Jacques Cesa, Georges Corpataux, Pierre-André Despond, Dominique Gex, Jacques Rime et Daniel Savary. Elles décrivent La Gruyère de jour et de nuit.
La ligne de chemin de fer Bulle-Romont est inaugurée en 1868. Elle permet de relier le chef-lieu du district de la Gruyère à la transversale Lausanne-Berne (1862). Les lignes régionales Châtel-Bulle-Montbovon, Châtel-Palézieux et Bulle-Broc sont réalisées au début du XXe siècle par la compagnie des Chemins de fer électriques de la Gruyère (CEG). La création d'une ligne Bulle-Fribourg, imaginée en 1912, reste à l'état de projet. L'aménagement actuel de la gare ferroviaire et de la gare routière est réalisé par les Transports publics fribourgeois (TPF) entre 1987 et 1992. Plusieurs œuvres sont créées par des artistes régionaux à cette occasion. Voici le texte explicatif rédigé à l'époque par Jacques Cesa, artiste peintre à Bulle et membre de la commission artistique de la gare:

Gare routière, gare ferroviaire, à la croisée des étoiles, sous l'aiguillage de la Grande Ourse, j'ai toujours rêvé depuis l'enfance, à une gare très belle, toute peinte en couleurs, ressemblant avec tous ces signes ferroviaires à une toile de Fernand Léger.

La beauté nue des matériaux, les ouvriers de la gare, cheminots et techniciens, intégrés par le peintre aux couleurs des trains et des locomotives.

Vaste réseau électronique à l'aube du 20e siècle, comme une galaxie, le ballast et le rail qui restent, beaux et fonctionnels, la route, le voyage, la fête. Et dans ce vaste réseau qui relie les villes, les pays, les voyageurs, les gens, les enfants, les hommes et les femmes, qui pour un moment traversent la gare, porteurs de beaucoup de joies et de rêves par les vacances, ou se rendant au travail, matin et soir, ouvriers, employés, enfants, collégiens, mères avec un bébé se rendant chez le médecin, ou retraités venant en bal<a href=""></a>ade le jeudi à Bulle pour faire «sa partie de carte». Vaste réseau, je disais, grande vitrine d'une région, pour nos hôtes, avec ce passage obligé pour celle ou celui qui va à pieds: les deux gares, le pays de gares, la gare routière et la gare ferroviaire.

Le maître d'ouvrage, les architectes et les concepteurs ont désiré, dès le début du projet, intégrer l'art et les artistes dans leur vaste entreprise. La présence artistique est visible aujourd'hui dans le choix des couleurs et des matériaux.

Dans les deux gares, cette présence est réalisée par les pavés au sol qui rappellent la ville, par le bleu pour toutes les parties techniques et par le jaune pour les barrières qui guident le voyageur d'une gare à l'autre et jusqu'au parking par le rouge bordeaux pour la signalétique écrite.

Dans le passage sous-voies, l'esthétique est soulignée par les carrelages et leur composition abstraite.
Dans la gare routière, l'art est présent sur le grand mur du fond peint à l'acrylique par six peintres gruériens directement sur la peau du béton : Jacques Rime, Daniel Savary, Dominique Gex, Georges Corpataux, Pierre-André Despond et Jacques Cesa. Cette fresque décrit du jour à la nuit, de la lune grise au soleil de midi, le pays de Gruyère vibrant de tout son épiderme lisse et bruissant. Le silence et la beauté de la terre, les lichens, les forêts, les torrents, les éboulis, les névés, les nuages, grands jeux d'ombres et de lumières en relation cyclique avec les poissons, les oiseaux, les animaux sauvages et les bêtes domestiques à l'échelle, à la taille de l'homme.

Dans la gare ferroviaire, l'art est intégré dans le grand hall avec les grues de granit et de marbre au sol qui prennent leur envol vers le plafond peint de la galaxie à la croisée des étoiles sous l'aiguillage de la Grande Ourse, avec la façade de granit du bâtiment vibrante sous le soleil par les veines de sa pierre et cuivrée sous l'orage quand la pluie arrive, avec la grande horloge qui marque le temps.

Dans le restaurant, conçu dans un décor de mosaïque, l'art est associé au vitrail composé par les sœurs Anne et Marie-Pierre Monférini, sur les fleurs de la Gruyère.
© Musée gruérien

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16 avril 2013
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