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Première équipe du FC Vaulion

Première équipe du FC Vaulion

1947
André Reymond

Le terrain n'était pas à l'endroit actuel, mais au bord de la route qui monte à la Vallée de Joux, au niveau des Vyneuves.

D'autres photos ici.

Je n'ai pas pu obtenir les noms des joueurs, mais je vous livre ici les lignes que j'ai écrites dans l'Omnibus en mars 2021.

En fin d'article, la genèse du club vous est narrée.

FC VALLON DU NOZON, le compte à rebours a commencé.

En attendant la fusion entre le FC Croy le FC Vaulion, rendons-nous chez le Detch pour rencontrer cette figure emblématique du club vaulieni.

Il y a encore des traces de neige en ce milieu de mars quand le Detch nous ouvre la porte de sa jolie villa, à côté de la laiterie de Vaulion. André Reymond a reçu ce sobriquet car à l’époque, il n’y avait « que » cinq André Reymond dans le village et qu’il fallait donc bien un moyen de les distinguer. Dans son sous-sol, des cloches, une grande table dont on devine les bons moments vécus et à vivre encore, mais surtout des photos de foot, des diplômes, des coupes. Le tableau est donc vite dressé, il est tombé dans la marmite très tôt. A tel point que c’est déjà à 15 ans qu’il s’inscrit au club du village et qu’à 19 il entre au comité. Suite à des brouilles au sein de ce comité, tous les membres démissionnent … sauf lui. Fait unique certainement dans l’histoire, il se trouve donc seul aux commandes, à moins de vingt ans, jusqu’à l’assemblée suivante. Il s’en tirera fort bien, au point qu’il gardera sa présidence, officielle celle-là, jusqu’en 2014. Quarante ans sans baisser pavillon. Chapeau bas !

De cette époque, il a de la peine à retirer des anecdotes ; une des seules qu’il laisse filtrer nous raconte qu’il lui est arrivé d’aller sortir des gars du lit le dimanche matin pour aller jouer et de devoir réveiller la copine par la même occasion. Ça laisse imaginer le profil du président, mais il ne nous en dira pas beaucoup plus. Et Dieu sait s’il en saurait. Ah si, tout de même : il se rappelle aussi qu’il lui est arrivé d’aller « pêcher » des joueurs pour renflouer le contingent, parfois jusqu’à Yverdon. On se souviendra d’ailleurs que le FC Vaulion a vu, un temps, la majorité de son effectif venir de la plaine ou d’ailleurs. Ils devaient apprécier l’ambiance particulière qui régnait dans le village. Mais s’il a de la peine à évoquer sa vie de président, il est intarissable quand on le branche sur l’arbitrage qu’il a pratiqué de 1993 à 2015 : « Un jour, on m’envoie à Gland, je devais arbitrer une finale de juniors. J’arrive avec une demi-heure de retard, la seule fois, … » . Là, il enchaîne les anecdotes. C’est d’ailleurs par la force des choses qu’il choisit cette voie ; tout club devait fournir un arbitre sous peine de dissolution. Il fut le seul candidat à ce poste et cumula donc son mandat de président avec celui de directeur du jeu afin que le club survive. Il fut aussi entraîneur juniors de 1978 à 1986 où il déplorait les conflits d’intérêts entre clubs ou avec les parents quand il s’agissait de l’avenir de ces jeunes. Vous l’aurez compris, André Reymond est un « fondu », à tel point que le terrain porte son nom.

Mais son club est de sept ans son ainé. C’est en effet en 1947 qu’il a été fondé. C’est Jean Kaesslin qui, à l’époque, avait rassemblé suffisamment d‘intéressés pour inscrire une équipe au championnat. Il est à noter que le terrain était situé « aux Rippes », sur le plateau en-dessus du village, au bord de la route cantonale direction la Vallée, sous le téléski actuel. La première victoire sur ce terrain fut contre le FC La Sarraz. Jean Kaesslin fut d’ailleurs président jusqu’en 1954. Puis vinrent, dans l’ordre : Michel Reymond, Arsène Magnenat, Jean Delessert, Michel Raymond à nouveau, Samuel Raymondaz, Herman Evard, Edgar Reymondaz, Frédy Guignard, Jules Delafoge puis le Detch.

Pour en revenir à la petite histoire, les premiers matchs se déroulèrent à Vallorbe et à Arnex, avec deux défaites à la clé, mais aussi les moyens du bord, parfois sans souliers à crampons. C’est alors qu’on loua le terrain des Rippes à Elie Magnenat. Cette solution ne sera jamais idéale et c’est en 1958 que le club devient le propriétaire de son propre terrain, fait très rare à l’époque. En 1968, elle vivra ses heures de gloire en accédant à la 3e ligue pour deux ans. C’est en 1986 que la buvette est inaugurée ainsi que l’agrandissement du terrain actuel et qu’Erika Hess en devient la marraine. Quoi de plus normal quand on sait que Jacques Reymond, son mari, était très attaché à Vaulion. Depuis, le FC Vaulion vit des hauts et des bas, avec parfois l’inscription de deux équipes, fait à remarquer pour un village si excentré. Il a même été en mesure d’avoir ses propres équipes juniors, avec l’obligation régulière de s’inscrire dans les mouvements des autres clubs environnants, Croy, Arnex et Orbe.

Pour Maxime Roch, actuel président du club, sa présidence de 4 ans prendra bientôt fin avec la satisfaction du travail bien fait. Il a remplacé Steve Magnenat qui avait fait la transition avec le Detch pendant un an. Malgré cela, il n’a pas été facile de prendre la succession du dernier cité. Maxime relève pourtant que l’ancien président ne lui a jamais fait de l’ombre et lui a passé les commandes avec pleine confiance. Il retire de grandes satisfactions de ces quatre ans et surtout celle d’avoir pu inscrire une deuxième équipe, fait rare par les temps qui courent. Il sent que Vaulion est un village qui tient à ses valeurs ; le club en est une qu’il a eu plaisir à développer.

En ce qui concerne la fusion elle-même, un nouveau staff de sept personnes des deux clubs travaille ferme avec le souci de collaborer avec les comités en place. Les démarches auprès de l’ASF et ACVF suivent leur cours pour officialiser la dissolution des deux clubs et l’inscription du nouveau. Les préparations vont bon train en ce qui concerne la mise en place de la nouvelle structure, les nouveaux maillots ou la recherche de sponsors. Les chantiers ne manquent pas et l’équipe dirigée par Simon Suter, futur président du nouveau club, voit son enthousiasme être le moteur des changements à venir.

Il n’y aura donc plus de derbys entre Vaulion et Croy et cela va manquer. Mais Arnex n’a qu’à bien se tenir !

Serge Goy

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Serge Goy
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9 novembre 2022
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