Frank MARTIN, Petite fanfare, OSR, Edmond APPIA, 15 juin 1945
Frank MARTIN, Petite fanfare, OSR, Edmond APPIA, 15 juin 1945 Repérage
Un enregistrement de cette Petite Fanfare, parfaitement conservé dans les archives de la RSR resp. RTS, fut rediffusé récemment dans la splendide série de Jean-Pierre AMANN «Poussière d'étoile - Les annales radiophoniques de l'OSR, épisode 1945». Dans sa présentation, Jean-Pierre Amann - resp. les archives de la RTS - datent ce document du 15 juin 1945, une prise de son effectuée par Radio-Genève.
Sur cette oeuvre, un court texte de Maria MARTIN, l'épouse de Frank MARTIN, cité de la préface de la partition éditée par les Éditions Marc Reift.
"[...] La musique de cette pièce a été écrite en deux étapes, dont la première, qui débute à la mesure 21 de cette édition, date de 1945, à l'occasion de l'évènement décrit ci-dessus [*], avec le titre de «Petite Fanfare». La seconde étape a eu lieu au moment où Frank Martin a fait précéder cette «Petite Fanfare» des vingt premières mesures pour répondre à une demande de Victor Desarzens d'élargir cette pièce pour la faire figurer dans le concert organisé par Radio-Lausanne le 15 septembre 1960 à l'occasion des 70 ans du compositeur. Ce prélude porte le titre de «Sonnerie de cuivre pour Radio-Lausanne» et s'enchaîne directement à la musique composée en 1945. Comme la partition et le matériel d'exécution de ce prélude ont disparu (il n'en reste qu'une esquisse au crayon, notée sur deux portées), son instrumentation a été réalisée par Didier Godel. Le titre général de «Petite Fanfare» doit néanmoins être conservé pour l'ensemble de la pièce, car c'est ainsi qu'elle figure dans les catalogues des oeuvres de Frank Martin. Les musiciens qui souhaitent exécuter cette pièce peuvent donc librement choisir entre la version complète ou la version brève (à partir de la mesure 21), qui constitue à elle seule une page autonome.
Naarden, le 28 septembre 2003
Maria Martin [...]"
[*] voir un peu plus bas sur cette page
Maria et Frank MARTIN, une photographie faite par Dinu Lipatti en 1945, citée de l'ouvrage de Maria MARTIN «Souvenirs de ma vie avec Frank Martin»
Pour les souvenirs très touchants de Victor DESARZENS sur cette oeuvre, voir cette page de notrehistoire.ch avec une photographie de ce texte et de la première page manuscrite de la partition, présentée et commentée par Martine DESARZENS. Ce texte fut également publié en première partie de la préface de la partition éditée par les Éditions Marc Reift:
"[...] En automne 1966, l'Orchestre de chambre de Lausanne devait partir avec son chef, Victor Desarzens, en Pologne pour une tournée. Il avait inscrit à son programme les «Etudes pour orchestre à cordes» de Frank Martin.
Comme des amis de Victor Desarzens venaient d'acquérir le château de Bavois, il décida de faire une avant-première de son programme dans la belle Salle des Chevaliers dont ce château disposait, pour des invités dont nous étions, évidemment.
Une fois bien installés, nous vîmes apparaître, par une porte à droite du petit podium, au lieu des cordes de l'orchestre, six cuivres qui se rangèrent le long du mur fraîchement blanchi, au fond du podium. Victor Desarzens se tourna vers le public pour lui faire part de l'histoire que voici:
Peu avant la fin de la guerre, on avait organisé à Lausanne une grande vente au profit de musiciens français qui avaient souffert pendant la guerre. Victor Desarzens avait prié un ami compositeur d'écrire un petit prélude pour cuivres pour ouvrir cette vente dignement. Et c'était cette composition qu'on allait nous jouer à présent.
Pendant l'écoute de la pièce, Frank me glissa à l'oreille: «Ça ne peut être que de Honegger». A la fin. pendant les applaudissements frénétiques, il me dit: «Si on me demandait d'écrire quelque chose pour une occasion de ce genre, c'est comme ça que je le ferais».
Quand Victor Desarzens, au lieu de saluer, fit des signes de la main vers le public, nous nous retournâmes, curieux de voir qui allait se lever:... personne! Comme à ses gestes toujours plus énergiques personne ne se levait, il descendit dans la salle et tira Frank par le bras devant le public. Il ne se souvenait absolument pas d'avoir écrit cette pièce (il faut avouer qu'il ne l'avait jamais entendue). Les musiciens se retirèrent et furent remplacés par l'orchestre à cordes. Et Victor Desarzens était fier et ravi de la réussite de son entreprise. [...]".
Un enregistrement de cette Petite Fanfare, parfaitement conservé par les soins de Radio-Genève resp. la Radio Suisse Romande, fut rediffusé récemment dans la splendide série de Jean-Pierre AMANN « Poussière d'étoile - Les annales radiophoniques de l'OSR, épisode 1945» avec Edmond APPIA dirigeant l'Orchestre de la Suisse Romande.
Pour écouter ce document, cliquer sur le lien ci-dessous...
... qui ouvre la page correspondante des archives de la RTS dans une nouvelle fenêtre, l'audio démarrant au début de la présentation de cette courte oeuvre par Jean-Pierre Amann (soit 00 minutes 54 secondes après le début de l'émission).
Les quatres enregistrements présentés dans cet épisode 1945, sont tous des enregistrements exceptionnels - d'une qualité de prise de son remarquable pour cette époque - qui méritent d'être écoutés, et réécoutés!!
Le sommaire, avec les minutages sur les débuts de chaque séquence:
00:54 Frank Martin, Petite fanfare, Orchestre de la Suisse Romande, Edmond Appia, 15 juin 1945
02:54 Frank Martin, Première partie de In Terra Pax, Oratorio pour soli, 2 choeurs et orchestre, Madeleine Dubuis, soprano, Nelly Grétillat, alto, Ernst Haefliger, ténor, Paul Sandoz, bariton, Fernando Corena, basse, Maîtrise Protestante (chef de choeur: Roger Vuataz), Choeur de la Société symphonique (chef de choeur: Jean Dupérier), Groupe choral Ecole supérieure de jeunes filles (chef de choeur: Albert Paychère), Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 12 mars 1945
Présenté dans cet article(https://www.notrehistoire.ch/medias/114702) de Notre Histoire
27:28 Emmanuel Chabrier, Suite pastorale, pour orchestre, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 10 décembre 1945
Voir cette page (https://www.notrehistoire.ch/medias/114621) de Notre Histoire pour l' enregistrement de cette Suite pastorale.
47:43 Dmitri Schostakowitsch, fragments de la Symphonie no 7 en ut majeur, dite Leningrad, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 19 décembre 1945
Présenté dans cet article(https://www.notrehistoire.ch/medias/114704) de Notre Histoire.
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