Repérage
L'ancienne épicerie Rufener à La Chaux-de-Fonds

L'ancienne épicerie Rufener à La Chaux-de-Fonds

1918
Photographie de famille
Sylvie Savary

En 1915, mon arrière-grand-père Georges Rufener (1882-1956), horloger de formation, et son épouse Rose Jacot (1878-1967) rachètent une ancienne mercerie à la rue du Collège 13, à l’angle avec la rue du Sentier. Grâce aux régales obtenues du canton et de la Confédération pour la vente de sel et de poudres, auxquelles s'ajoutait le poids public, les affaires sont vite florissantes. On lit sur les enseignes : Débit de sel, Dépôt des poudres, Vins & liqueurs détail, Denrées coloniales mi-gros, Cigares, Chocolat Suchard, Peter, Cailler, Kohler, Milka & Velma, Savon Sunlight, Maggi. Dans les années 1930-1940, mon grand-père Henri Rufener (1908-1972), sur la photo avec un béret et une cape à côté de son père en tablier, a repris et transformé l’épicerie pour l’adapter aux nouveaux besoins de la clientèle. Les marchandises, vin, bière, jus de pomme, eaux minérales, liqueurs, eaux-de-vie étaient stockées dans les vastes caves. Le galetas (qu’on appelait « chambre haute ») servait aussi au stockage, notamment du miel, et des décorations pour le magasin et la vitrine. La vente se pratiquait comme dans les épiceries en vrac d’aujourd’hui. Les céréales (qu’on appelait « gruau »), le riz, le sucre, la farine étaient dans de grands tiroirs en bois munis d’une vitre pour les identifier. La quantité souhaitée était emballée dans des sachets en papier, pesés individuellement. Le vin se vendait au détail, et les clients venaient avec leur bouteille vide. Les additions se faisaient essentiellement de tête car ma grand-maman excellait en calcul mental ! A la fin des années 1960, mes grands-parents ont remis leur commerce, non sans mal, car la Coop et la Migros avaient créé une forte concurrence. Aujourd'hui, c'est un épicerie Caritas.

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