J'avais 5 ans quand ma maman m'a tendue aux bras de Saint-Nicolas pour réciter le poème qu'elle m'avait appris "Un gros corbeau tout noir Est venu me voir Il m'a dit bonsoir ! Du fond de mon lit Moi je lui ai dit Chut, ne crie pas si fort Je dors !" Je me souviens bien de ce moment de gloire, la poésie était tirée me semble-t-il d'un magazine, Femina ou La Semaine de la Femme ? J'ai entendu dire bien plus tard que Saint-Nicolas était peut-être collègue du laitier Graber. Les photographes Curchod et Nicolet suivaient à l'époque toutes les manifestations. Ils affichaient ensuite les images sur de grands panneaux en bois devant leur échoppe (une bâche en plastique transparent était prévue s'il pleuvait). Après la Fête des Promotions, par exemple, on se bousculait pour se retrouver sur une photographie numérotée (il y en avait des dizaines ) qu'on pouvait commander. L'arrivée de Saint-Nicolas était toujours suivie par toute la jeunesse, je me souviens y être allée encore avec mes copains de l'école secondaire. Chaque année, le bon personnage arrivait autrement ; je me rappelle une arrivée en hélicoptère ! Voici ce que relate le journaliste de La Sentinelle le 7 décembre 1959 :"La Saint-Nicolas au Locle - Descendu des hauteurs du Communal, où il était allé faire connaissance de la patinoire, Saint-Nicolas est arrivé vers 17 heures, hier, à la rue du Temple, où l'attendait tout un petit monde auquel il a adressé une harangue.Des enfants ont récité leurs poésies de Noël au micro ; ils ont été récompensés, tandis qu'à l'issue de la manifestation, les commerçants du vieux Moutier ont distribué force surprises."