Béla BARTÒK, Concerto pour violon et orchestre No 2, Sz 112,Tibor VARGA, RIAS, Ferenc FRICSAY, 1951
Béla BARTÒK, Concerto pour violon et orchestre No 2, Sz 112,Tibor VARGA, RIAS, Ferenc FRICSAY, 1951
Béla Bartòk composa ce concerto entre août 1937 et décembre 1938. Traduit des notes de János KOVÁCS publiées en 1971 dans l'album Hungaroton SLPX 11350 :
Dans sa correspondance, on trouve au début 1938 les premières traces de travail sur le concerto pour violon (lettre à Wilhelmine Creel à Tokyo, le 31 janvier 1938); le 9 octobre, dans sa lettre adressée à Mme Müller-Widmann, à Bâle, il fait déjà état de la fin de l'oeuvre. Il est possible que le concerto ait été achevé à cette date sous la forme d'une réduction pour piano; la date du 31 décembre indique probablement l'achèvement de l'orchestration.
Bartòk y travailla cependant encore au début de l'année 1939 et apporta de petites modifications et corrections à son oeuvre. Au milieu d'un travail intense, il envoya des photocopies de la réduction pour piano et de la partition à Amsterdam, où la première audition devait avoir lieu (lettre à Madame Zoltán Székely, le 10 janvier 1939); quelques semaines avant la première audition, début mars 1939 à Paris, il discuta de l'oeuvre avec Zoltán Székely, cette discussion fut suivie de plusieurs petites modifications urgentes (lettre du 9 mars 1939 à Madame Zoltán Székely). On peut supposer que le solo de violon final du finale (dans les partitions imprimées, la 1ère version de la conclusion) n'a été achevé qu'au début de l'année 1939. La photocopie de la partition manuscrite conservée aux Archives Bartòk de Budapest ne contient que la conclusion sans solo de violon (à partir de la 593e mesure du troisième mouvement) - (dans les éditions imprimées, il s'agit de la 2e version de la conclusion). À l'époque de la première, la version de la conclusion avec solo de violon était déjà prête: c'est elle qui fut choisie par Zoltán Székely pour être jouée.
La dédicace est adressée à Zoltán Székely - „À mon cher ami, Zoltán Székely“ figure en tête de la première page de la partition. Székely étant le commanditaire de l'oeuvre, il obtint le droit exclusif de l'interpréter pour une durée déterminée - à l'origine, deux ans.
L'oeuvre fut donnée en première audition lors du concert de l'orchestre du Concertgebouw, le 23 mars 1939, sous la direction de Willem Mengelberg, bien entendu avec Zoltán Székely en soliste.
Une excellente description , citée des notes de programme de Péter LAKI - dans une traduction de Péter BARIA - publiées en 2010 dans la brochure du HSACD 32509 de Hungaroton Classic:
[...] La mélodie d'ouverture du Concerto pour violon «de style nouveau» est suivie d'un sujet secondaire plus mouvementé. Peu après, le troisième thème est présenté, dans un tempo plus lent, qui contient les douze tons de la gamme chromatique. Indubitablement, Bartok fait allusion à la méthode dodécaphonique de Schoenberg, mais il traite la gamme de douze degrés seulement comme mélodie sans la soumettre à des procédures sérielles. Le mouvement suit la forme de sonate classique: la fin de l'exposition est marquée par des trilles fortissimo de trompettes et de trombones, et la section de développement commence par le rappel des accords de harpe ouvrant le morceau. La figure d'accompagnement simple des mesures de l'introduction devient une mélodie de violon de grande envergure. Un des moments les plus caractéristiques de la section de développement arrive lorsque le violon solo joue la mélodie de début de façon inversée, «la tête en bas»: de nouveau, Bartok utilise cette technique typique de la dodécaphonie de manière tout à fait originale. Dans la reprise, le sujet principal apparaît sous sa forme originale, alors que le deuxième et le troisième sujets sont inversés. La cadenza commence par un effet inhabituel: les trilles lents d'un quart de ton du violon. Le mouvement se clôt par une coda puissante basée sur le thème principal.
Il n'est pas exagéré de dire que le thème du mouvement lent constitue une mélodie des plus belles du XXe siècle. La première fois il est interprété par le violon solo, accompagné des cordes, de la harpe et de la timbale. Pendant les variations, apparaît toute une série de timbres particulières. À un certain moment, le tempo s'accélère et la mélodie lyrique se transforme en un épisode de staccato à caractère de scherzando. Autre part, ce sont la timbale et la caisse claire qui servent de contrepoint aux trémolos rapides du violon solo. Finalement, le thème retrouve sa forme initiale dans le plus haut registre du violon solo avant de s'évanouir progressivement. C’est la timbale qui a le dernier mot avec deux battements doux.
Comme déjà mentionné, la matière thématique du finale correspond à celle du premier mouvement: la hauteur des notes est identique, le rythme restant différent. Le thème d'ouverture chaudement mélodique (comme désigné par Bence Szabolcsi) se transforme en mélodie de danse qui se joue d'abord sans accompagnement, puis avec les additions imitatives de l'orchestre. Pareillement au premier mouvement, le tempo se ralentit ici aussi en arrivant au thème dodécaphonique. Dans l'accompagnement, on peut entendre ici la harpe, le triangle et les cymbales (selon les instructions de Bartok, on doit frapper le bord de ces dernières par la lame d’un couteau). Ensuite, le tempo rapide revient et la forme de sonate, reflétant le premier mouvement très fidèlement, continue. Le mouvement se termine par une brève cadence, puis dans la section finale, les intervalles de quarte du thème principal s'arrangent dans une nouvelle formation motivique surprenante. [...]"
L'interprétation proposée ici date du 13 septembre 1951, une prise de son de la «RIAS» faite en concert dans le «Titania-Palast» de Berlin-Steglitz, dans les années d'après-guerre l'une des rares salles de Berlin pouvant être utilisée pour des concerts. Ferenc FRICSAY dirigeait l'Orchestre Symphonique de la RIAS - dont il fut le chef titulaire de 1948 à son décès, en 1963 - avec Tibor VARGA en soliste.
Béla Bartòk, Concerto pour violon et orchestre No 2 en si mineur, Sz 112,Tibor Varga, Orchestre Symphonique de la RIAS, Ferenc Fricsay, 13 septembre 1951, Titania-Palast, Berlin
- 1. Allegro non troppo......15:11 (-> 15:11)
- 2. Andante tranquillo.....10:18 (-> 25:29)
- 3. Allegro molto..............11:48 (-> 37:17)
Provenance: Radiodiffusion
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