Parallèlement aux grands établissements de cure de Leysin, aux cliniques destinées aux malades fortunés ou, tout au moins, pourvus de ressources, se créaient d'importantes oeuvres sociales d'assistance. En 1890, lors de la première assemblée d'actionnaires de la future « Société Climatérique », on avait décidé, sur l'initiative du Dr Fritz Morin (1852-1925), de fonder une oeuvre qui permit aux malades de la classe indigente ou modeste de profiter des ressources thérapeutiques de Leysin. D'année en année augmentaient les demandes de cure: le manque de place obligeait d'en refuser plusieurs ou bien les personnes admises devaient parfois attendre assez longtemps, au grand détriment de leur santé, une vacance qui leur permît d'entrer. II fallut dix ans pour recueillir les fonds nécessaires à la construction d'un immeuble ; constituée en 1897, exploitant depuis 1898 deux petits chalets, l'un pour les femmes et l'autre pour les hommes, la "Société de l' Asile de Leysin" passa une convention avec le canton de Vaud en 1900 : l'Etat s'engageait à lui payer la pension de dix personnes. La construction commença aussitôt, construction pour laquelle la commune de Leysin fournit gratuitement la pierre nécessaire; et les premiers malades entraient au " Sanatorium Populaire" en novembre 1902.En 1903, sur un total de 70, le nombre des lits d'Etat était de 20, en 1904, de 24 et, avec ses 115 malades, le Sanatorium Populaire de Leysin était alors le plus grand des sanatoriums populaires de la Suisse.En 1909, devant l'affluence des malades, il fallut l'agrandir.

lntimement lié au Sanatorium Populaire, un sanatorium pour enfants s'était ouvert en 1903. La même année déjà, il devait déménager dans un chalet plus grand et, en 1910, il possédait enfin son propre immeuble, le Sanatorium des Enfants,comprenant 50 lits, dont 15 lits d'Etat.

(in Bulletin de la Société neuchâteloise de Géographie tome 47, 1940)