Histoire de fontaines...et d'eau_627
Histoire de fontaines...et d'eau_627
Une histoire de fontaines…
Quelques fontaines du Locle… parmi les 28 que possède la ville et qui toutes offrent de l'eau potable provenant des nombreuses sources des combes avoisinantes.
Les deux premières sont dues au ciseau du sculpteur et médailleur loclois Fritz Jeanneret (1920-1985), Celle au-dessus orne le Jardin Klaus et porte la date de 1956.
Celle ci-dessous se trouve dans le Jardin du Marais, et porte la date de 1951.
Concernant Fritz-Jeanneret, voir aussi :
http://www.notrehistoire.ch/photo/view/82067/?msg=photoUpdateSuccess
L'eau, c'est la grande histoire du Locle. Une eau à la fois favorable car elle permit, au XIIIème siècle, l'installation des moines de l'Abbaye de Fontaine-André puis des premiers colons, nommés francs-habergeants, car disposant de franchises accordées par la Seigneurie de Valangin.
Cette abondance d'eau permettra aussi de créer, en 1890, dans la gorge de La Rançonnière, une usine hydro-électrique et la commune du Locle sera une des premières de Suisse à disposer de l'éclairage électrique.
Mais l'eau peut aussi être hostile et elle compliquera tout le développement de la cité : un grand marécage s'est formé au fond de la vallée et les premiers habitants s'installèrent à sa périphérie.
Ce n'est qu'au XIXème siècle qu'on commencera à construire sur ce marécage, après avoir asséché la cuvette et en utilisant des pilotis de bois de sapin d'une dizaine de mètres, enfoncés tête en bas
Mais les problèmes ne seront pas tous résolus et plusieurs inondations mémorables envahiront le centre ville. Puis, le dessèchement provoqué par ces importantes modifications provoquera des lésions aux immeubles.
Bref, il fallut beaucoup travailler, entre la fin du XIXème siècle et la première moitié du vingtième, pour résoudre toutes les complications successives.
Ecoutons une locloise, Elvina Huguenin, qui écrivit ses souvenirs dans le « Messager Boiteux » il y a plus d'un siècle. Elle y raconte Le Locle d'autrefois :
J'ai mentionné nos inondations; c'est peut-être le moment d'en parler pour n'y pas revenir.
De la Saint-Georges 1843 à la Saint-Martin 1897, j'ai habité la rue Bournot, la plus basse et par conséquent la première submergée. Dans cet espace de temps, j'ai vu quatre fois la maison que j'habitais entourée par les eaux au moins pendant quelques heures, ainsi que sa voisine dont elle est séparée par la ruelle Sylvain-Mairet. La première fois, ce fut à la fin de 1847 ou l'un des premiers jours de 1848. C'est alors que nous vîmes M. Charles Perrochet naviguer dans nos caves au moyen d'une grande seille, et, du jardin, l'eau entrer par les fenêtres dans l'appartement du sous-sol habité par le marguillier Huguenin et sa famille.
La seconde inondation eu lieu le 25 septembre 1863 après plusieurs jours d'une pluie diluvienne. Pendant la nuit, l'eau était montée dans les caves le long du bied ; la pluie continuant, l'eau montait toujours, et couvrit enfin les jardins du voisinage et la rue. Nous étions comme dans une île…
Le soir, la pluie cessa et l'eau se retira pendant la nuit….
Ci dessous, La baigneuse, déesse gardienne des sources d'eau vive (1930) sculpture d'André Huguenin-Dumittan (1888-1975), sculpteur chaux-de-fonnier, loclois d'origine, qui créa beaucoup d'œuvres pour les villes du Locle et de La Chaux-de-Fonds au début du vingtième siècle.
Elle est en bronze, elle soulève un voile et nous montre une cruche contenant le précieux liquide : l'eau. Lorsqu'elle a été restaurée en 2010, les Loclois on dit que c'était le lapin Lindt, il ne manquait que les oreilles. Car, de grise qu'elle était, la statue était devenue dorée. C'est pourtant la couleur d'origine. En 2010, elle a seulement été poncée et recouverte d'une laque transparente. A l'époque on mettait de l'huile de lin mais cela ne tenait pas. Mais qui est donc cette petite déesse ? On dit que c'était la femme à Quéqué, le batelier Houriet des Brenets. Il avait épousé une demoiselle Meylan, des Monts, une très jolie fille, dont les parents étaient furieux de voir leur fille dénudée au centre-ville du Locle.
Fontaine au sud du jardin de l'hôtel de ville. Offerte par les italiens du Locle, elle est signée P. Galina 1951 :
voir aussi : http://www.notrehistoire.ch/photo/view/81236/
Fontaine de la Poste, rue du Pont :
Il y en a beaucoup d'autres à découvrir...
"Dis voir", l'appli
Les Romands batoillent, mais de Sierre à Saignelégier leur accent varie. Le chercheur Mathieu Avanzi lance une application mobile pour étudier la diversité du parler romand. Le projet « Dis voir » invite les utilisateurs à enregistrer leur voix sur leur smartphone, à deviner des mots typiquement romands, et à tester leurs connaissances des accents régionaux.