Tout commence en 2020, avec l'envoi d'un courriel signé de René Dee sur mon adresse FONSART. Ce citoyen britannique né à Bâle dans les années 40 veut me parler de son aïeul, un peintre peu connu et pourtant prolifique. Son nom est Maurice Kaspar. En 1946, ce grand-père qui habite Genève meurt en laissant derrière plusieurs centaines d'aquarelles représentant Genève, Carouge, plusieurs lieux reconnaissables de Suisse et de France. Maurice était un architecte-hygiéniste de la Ville de Genève et ses travaux ne lui ont pas toujours procuré le plaisir et la fierté qu'il aurait sans doute espéré obtenir. Force est de constater que son talent d'architecte s'exprimait aussi dans ses aquarelles. Quant à René, sa mission a été remarquable. Réinstaller cet artiste inconnu dans le quotidien des Genevois et Carougeois. René fut d'abord un aventurier qui a travaillé dans le domaine des expéditions, et ce dans les endroits les plus spectaculaires du monde. Il a aussi œuvré au service de l'armée de Sa Majesté, se spécialisant dans l'intelligence militaire. Il n'est pas étonnant de l'avoir vu une fois sa carrière terminée multiplier les aller-retours entre le Royaume-Uni et Genève pour partir à la recherche d'aquarelles de son grand-père. Après moult périples européens, il est finalement parvenu à rassembler plus de 300 aquarelles. La plupart d'entre elles furent exposées à Londres, à la Royal Watercolour Society (une galerie nommée Bankside héberge cette société à côté de la Tate Modern), entre le 12 et le 17 juillet 2022. J'y étais pour rencontrer René Dee, son neveu Alexandre Kaspar, les représentants de la communauté suisse au Royaume-Uni que sont Chantal Moser, la suppléante au Chef de Mission à l'Ambassase suisse et Camilla Ghislanzoni de la New Helvetic Society, représentant la communauté des Suisses en Grande-Bretagne. Voici une galerie qui reprend les témoignages de la soirée d'inauguration le 12 juillet dernier et une sélection de documents relatifs au parcours artistique et professionnel de cet inconnu, descendant d'une famille de pharmaciens de la Grand-Rue à Genève.
Photo de René Dee, prise le 23 juillet 2022 au 16 de la Grand Rue dans la Vieille ville de Genève, le bâtiment accueillait la pharmacie de la famille Kaspar (copyright David Glaser).
"Dis voir", l'appli
Les Romands batoillent, mais de Sierre à Saignelégier leur accent varie. Le chercheur Mathieu Avanzi lance une application mobile pour étudier la diversité du parler romand. Le projet « Dis voir » invite les utilisateurs à enregistrer leur voix sur leur smartphone, à deviner des mots typiquement romands, et à tester leurs connaissances des accents régionaux.