Jean-Claude Pont : en coulisse
Caméra à la main, Pierre-Marie Epiney aime aller à la rencontre des gens pour recueillir leur témoignage. Ses capsules vidéos sont régulièrement à découvrir sur notreHistoire.ch. Dernièrement, il a réalisé plusieurs entretiens avec Jean-Claude Pont (né en 1941), à qui l'on doit la création de la course Sierre-Zinal qui fête cette année sa 50e édition. A cette occasion, notreHistoire.ch s'est intéressé aux conditions de tournage de Pierre-Marie Epiney. Il nous révèle tous ses secrets.
Comment vous êtes-vous mis à la vidéo ?
Je me suis mis à la vidéo après m'être essayé à l'écriture, puis à l'enregistrement audio. C'est un média difficile à "dompter" mais comme c'est le média le plus vivant, j'ai acquis un matériel de qualité puis je me fais toujours conseiller par un spécialiste qui ne manque pas de signaler mes erreurs. Ma marge de progression est encore très grande...
Comment entrez-vous en contact avec les personnes qui apparaissent dans vos capsules? Les connaissez-vous toutes, vous semblez avoir un carnet d'adresse long comme le bras.
J'aime les gens, leur parcours, qu'il soit prestigieux ou tout à fait simple. Pourvu qu'ils aient quelque chose à raconter. La plupart de temps, ce sont des personnes de mon entourage direct ou indirect. Et puis parfois, je prends le risque de sortir de mon carnet d'adresse. C'est rare qu'on refuse. De ces entretiens, j'en retire toujours une grande satisfaction : la joie de la rencontre et surtout l'envie de mettre en valeur ces précieux témoins. Contrairement à un journaliste qui veut peut-être prouver quelque chose, je me mets au service de mon "répondant". Mon principal souci est que la production lui convienne.
**Que faites-vous pour vous en assurer ? **
Mon "répondant" a tout loisir de dire oui ou non avant publication. Avant diffusion, je publie la proposition de capsule en "non-répertoriée" sur YouTube, je demande ensuite l'aval de la personne. Parfois, il faut refaire la capsule ou corriger et, dans certains cas hélas, complètement oublier de lui donner une suite. Je ne vous cacherai pas qu'il faut beaucoup de temps pour réaliser une seule capsule. Je compte une à deux heures de travail par minute de vidéo. Sans compter les recherches préliminaires.
Comment avez-vous rencontré Jean-Claude Pont- ? Qu'est-ce qui vous a intéressé chez lui? Est-ce son côté touche-à-tout ?
Mon premier contact avec Jean-Claude Pont a été ma participation à une soirée astronomique, son et lumière sur les hauts de Saint-Luc. Il m'avait demandé de constituer une équipe d'acteurs et nous avions enregistré les textes de sa composition - truffé d'humour dont il a le secret - textes diffusés lors de la soirée. notreHistoire.ch garde d'ailleurs une trace de cet événement dans une de mes capsules vidéo. Ensuite, il s'est agi de définir les thèmes à aborder avec lui. C'est un touche-à-tout et ses différents combats ne laissent pas indifférents. A contrecourant de la climatologie officielle, son climato-scepticisme par exemple agace prodigieusement certains. Mais l'homme est complexe et ce serait lui faire injure que de passer sous silence certains combats controversés.
Merci Pierre-Marie Epiney d'avoir présenté ici vos secrets de fabrique et levé le voile sur l'importance du travail fourni en amont de chacune de vos capsules. Tous les entretiens avec Jean-Claude Pont sont à retrouver dans la galerie "Jean-Claude Pont : Parcours de vie. Histoire d’émerveillements". Ils permettent d'aller à la découverte d'un Annivard au carré qui a su transmettre au public son amour de la montagne et des sciences.
Il faut savoir gré à Pierre-Marie Epiney de son engagement soutenu au service de la mémoire individuelle qui recoupe, en bien des points, la mémoire collective. L'habitent la passion irrépressible de la relation, la curiosité, le respect de la personne, le courage devant le travail imposant que constitue le montage d'une capsule. Et la discrétion d'un homme qui s'efface devant son sujet. Bravo et merci !