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E. Blanchard, Te Deum, 1 à 5

20 mars 1957
Disques Erato
René Gagnaux

Esprit BLANCHARD (Joseph-Antoine-Esprit BLANCHARD), Te Deum pour soli, choeur et orchestre, Édith SELIG, soprano solo, Basia RETCHITZKA, 2e soprano, Jeannine COLLARD, contralto, Michel HAMEL, André MEURANT, ténors, Camille MAURANE, baryton, Michel PLOKYN, André DENIS, flûtes, Huguette FERNANDEZ, violon, Pierre PIERLOT, Jacques CHAMBON, hautbois, Roger DELMOTTE, trompette, Noëlie PIERRONT, orgue, Anne-Marie BECKENSTEINER, clavecin Pleyel, Choeurs de la Radiodiffusion-Télévision Française, Ensemble Instrumental J.-M. Leclair, Louis FRÉMAUX, Erato LDE 3060, 20 et 21 mars 1957, Enregistrement réalisé à Notre-Dame du Liban à Paris, Prise de son du Centre d'Enregistrement des Champs-Élysées, Paris

Pour quelques détails sur Joseph-Antoine-Esprit BLANCHARD et son Te Deum, voir au bas de cette page.

Pour le texte latin et les traductions en français voir par exemple la page suivante de Wikipedia:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Te_Deum

Il s'agit d'un des premiers disques de musique classique avec Basia RETCHITZKA en soliste, ici comme deuxième soprano dans le Duo "Tu rex gloriae, Christe". La distribution est splendide, pas seulement à cause des chanteuses et chanteurs, mais aussi à cause des solistes instrumentaux!

Le verso de la pochette indique que l'enregistrement a été réalisé dans l'Église Notre-Dame du Liban de Paris, une prise de son du Centre d'Enregistrement des Champs-Élysées. La banque de données CHARM indique que cet enregistrement a été fait les 20 et 21 mars 1957, une datation provenant apparamment des données de Michael H. Gray.

Voici la première partie, avec à la fin le duo de sopranos avec Basia RETCHITZKA (pour ceux qui ne désirent qu'écouter ce duo, voir la page suivante: http://www.notrehistoire.ch/group/basia-retchitzka/audio/1137/ ), qui correspond à la première face du disque:

1. Introduction et choeur: "Te Deum laudamus..." 05:10
2. Choeur: "Tibi omnes angeli..." 04:41
3. Récit de contralto: "Pleni sunt coeli et terra..." 05:59
4. Duo de ténors: "Patrem immensae majestatis..." 02:06
5. Duo de sopranos: "Tu rex gloria, Christe..." 05:21

Pour la deuxième partie, voir la page suivante: http://www.notrehistoire.ch/audio/view/1139/

Erato LDE 3060 -> WAV -> léger à moyen DeClick avec ClickRepair, des réparations manuelles -> MP3 320 kbps, le tout effectué par moi-même: l'enregistrement est donc de ce fait libre de droits d'autres personnes ou sociétés, le disque étant paru il y a plus de 50 ans.

L'enregistrement peut être aussi téléchargé sur la page suivante de mon site, en format FLAC (donc comprimé sans pertes):

http://renegagnaux.ch/497933/543482.html

Suite: voir http://www.notrehistoire.ch/group/basia-retchitzka/audio/1138/

Quelques détails sur le compositeur et sur l'oeuvre:

Joseph-Antoine-Esprit BLANCHARD est né en 1696 à Pernes dans le Vaucluse. Il fut à Aix-en-Provence élève de Guillaume Poitevin. D'abord Maître de Chapelle à l'Église St-Victor à Marseille, il occupe successivement des postes analogues à Besançon, Amiens avant d'être nommé à la Chapelle Royale en 1738, en remplacément de Nicolas Bernier.****"[...] Quelle fut sa place dans le monde de la musique religieuse? Contemporain d'André Campra (comme lui "du midi "), de Charles Hubert Gervais, son aîné, il retrouve dans les habitudes, les traditions de la Chapelle, un aliment naturel à son style, mais il y apporte rapidement une couleur, un bouillonnement très personnels, et ses polyphonies, souvent d'une mysticité adorable, savent se relier, quelquefois, par dessus les procédés en usage, directement aux polyphonistes des XVe, XVIe siècles avec ce souci de la guirlande bâtie sur les "cantus firmus" du plain chant (Bernier quelquefois, Ch.-H. Gervais ont souvent les mêmes préoccupations); il rompt aussi avec les espèces de "versets" sonores en usage à Versailles et qui font de la musique une sorte de discours à chutes régulières et stéréotypées. Esprit Blanchard a de la musique en lui, et son sens de la peinture des mots, des sentiments, des architectures, allié à ce lyrisme jaillissant de la phrase, ses couleurs transparentes mais hautes en "ton", font à coup sûr de lui l'un des meilleurs musiciens religieux du XVIIIe siècle.

Le message d'Esprit Blanchard, d'une autre conception que celui de Rameau (chez les jésuites depuis 1736) ne peut être classifié dans le chapitre des "musiques fades" qui, au cours des années, vont amener une certaine décadence du Haut style d'Église avec le "Concert spirituel" et les théories plus ou moins pernicieuses (autant que leur exemple) de certains membres du mouvement de "l'encyclopédie".[...]

Ce TE DEUM [...], cette hymne d'action de grâces est extrait du précieux fonds des manuscrits de la Bibliothèque du Conservatoire de Paris. Les couleurs, les volumes sonores (instrumentistes et chanteurs) sont ceux indiqués par le compositeur lui-même et la doctrine de leur répartition appert de l'élément primordial du "goût musical". [...] ce [...] grand disque qu'est le TE DEUM représente avec le reflet fidèle de la pensée d'Esprit Blanchard un document exceptionnel pour l'intronisation de ce nouveau fleuron important de la musique du XVIIIe siècle dans l'histoire de l'art.

Disque de fresque grandiose où tour à tour les foules prient (Te Ergo, Dignare, Salvum Fac), exultent (Cantus Firmus du "Te Aeternum, Sanctus" - "Tibi Angeli et Seraphim" - espèrent (Per singulos, qui, avec son vocatif transcende l'Hymne à la joie de... Beethoven de... 1810 (11 notes sur 13) "Non confundar "avec ses arpèges vocaux, etc... sans oublier le duo extraordinaire du "Tu Rex Glorie", le tout entremêlé de "beau chant" de solistes... Oui, cette hymne répond bien à la fois au but collectif fixé par le Compositeur dans sa préface: "Célébrer les conquêtes de Louis XV de la Campagne de cette année... "nous citons dans la "course au Rhin": "Courtray, Ypres, Furnes, le fameux siège de Menin, mais il répond aussi à la mystique et à l'amour que tout un chacun nourrissait envers le Monarque "Bien Aimé "à qui le courage guerrier ne fit jamais défaut et que le Peuple entier pleurait de l'apprendre malade le 4 Mai, alors qu'il commandait à Metz. Il est vraisemblable, comme le signale Norbert Dufourcq, que ce TE DEUM servit en 1745 à la célébration de la victoire de Fontenoy.
Humaniste, le message de Nôtre Vieille France l'est pleinement, et cet art, qui se perpétue encore une bonne partie du
XVIIIe siècle et qui possède au loin de si grandes résonances, mérite bien notre Amour, nos méditations musicales et... la fierté de nos coeurs de Français."

Citations extraite du verso de la pochette du disque, texte de "Guy-Lambert, Lauréat de l'Institut".

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René Gagnaux
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1 septembre 2012
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