Chapelle de St-Jean, Sembrancher
Chapelle de St-Jean, Sembrancher
Cette chapelle, probablement érigée en 1460 sur la colline de Bémontet qui domine Sembrancher aurait dû, selon l'archéologue Blondel, se situer au nord d'un château aujourd'hui disparu. Selon lui, ʺsur cette arête allongée, quelque peu bosselée et étroite s'élevait un château dont l'entrée principale s'ouvrait du côté de la Garde et se terminait quasi à l'aplomb de Sembrancher par une courtine dans laquelle on éleva plus tard ce qui devint la chapelle de St-Jean.ʺ A l'appui de cette affirmation, M. Blondel dresse un plan sur lequel il fait figurer l'emplacement de diverses constructions, comme une tour, et un fossé du côté de La Garde. Comme l'a relevé le Chanoine Alfred Pellouchoud dans son ouvrage « Essai d'histoire de Sembrancher », il est curieux de ne trouver aucune mention de ce château dans les archives de la Commune. Mais cela n'est pas là la seule bizarrerie. En effet, sur la rive opposée de la Dranse, on trouve sur un éperon de rocher sur la crête de l'Armanet à 1'400 mètres d'altitude, les ruines d'une construction qui affleurent le sol et par endroits, selon Louis Blondel, mesurent jusqu'à 1.50 mètre de hauteur. Ce lieu s'appelle St-Jean du nom sans doute, conclu Blondel, d'une chapelle ou ermitage qui s'installa dans les ruines du château. N'étant ni historien, ni archéologue, nous n'avons rien à ajouter
La chapelle a échappé à une disparition probable lorsqu'en 1949, pour les travaux de restauration de l'Hôtel-de-Ville de Martigny, on ouvrit une carrière pour extraire des dalles au flanc de la colline de Bémontet. Les fortes vibrations provoquées par les coups de mine donnés quelques dizaines de mètres en-dessous de la chapelle eurent comme conséquence l'apparition de fissures dans les murs, ce qui conduisit la Commune à ordonner la fermeture de la carrière. La chapelle fut, par la suite, restaurée. Si l'on peut se féliciter de la manière dont l'intérieur fut restauré, on a des doutes sur la façon dont les travaux furent conduits à l'extérieur, la chapelle ressemblant, à notre avis, plus à un ouvrage militaire qu'à un lieu de culte.
Petite histoire à propos de chapelle: A ma connaissance, c’est Saint Martin de Tours qui - vers 350 – alors qu’il innove en se lançant dans une évangélisation des campagnes, crée des lieux de recueillements hors les villes dont on fera par la suite des chapelles. ( Martyrium ?) Durant l’époque romaine, on évangélisait les villes et c’est dans les villes que vivaient les évêques, se trouvaient les églises et que se disait la messe. L’église n’était qu’une maison de particulier a l’aspect anodin, dont une ou plusieurs pièces du rez étaient dévolues aux cérémonies religieuses, tandis qu’on habitait à l’étage. Les premières chapelles, situées dans des domaines éloignés des villes, étaient des lieux de rassemblement et de recueillements destinés, non à des messes (il n’y avait pas d’autel) mais à présenter à la vénération du public des reliques ou d'objets liés à la foi. C'est pourquoi elles étaient dédiées aux saints ou à la Vierge Marie. (PS : on octroie aussi le titre de reliques (ce qui reste) à des objets ayant été en contact avec les corps des saints ; vêtements, etc…) Donc, logiquement, il devrait y avoir une relique de Saint Jean-Baptiste...). Bien que le trafic de fausses reliques de saint Jean Baptiste aie été assez phénoménal, il serait intéressant de savoir si ces chapelles ont un rapport avec Saint-Jean-de-Maurienne. Il s’y était développé depuis le VI siècle, un pèlerinage à St Jean-Baptiste dont un pouce aurait été obtenu miraculeusement enTerre sainte. ... Ou s’il y a un lieu-dit au nom approchant de Martyrium/ Marteret/ Martoray /… dans ce secteur ) Sembrancher est tout près de la ville d’Octodure (Martigny) qui en 381 devient le premier évêché de Suisse avec Saint Théodule comme premier évêque. Il retrouvera les reliques des martyres de Saint Maurice et de la légion Thèbéenne martyrisée à Agaune 80 ans plus tôt et les réunira dans un lieu situé hors les murs permettant aux chrétiens d’aller y faire leurs dévotions. Saint Martin, ami de Théodule, emporta des reliques de St Maurice pour l’église de Tours et d’Angers.