Pièce Identité Croix-Rouge_413
Pièce Identité Croix-Rouge_413
Voilà le "collier" que mes soeurs et moi devions porter pendant la guerre 1939-1945.
Mes soeurs, nées en 1942 et 1943 avaient le même.
Je ne me souviens pas de l'avoir beaucoup porté.
Si j'ai bien compris les explications de ma mère, ce collier aurait permis de nous identifier en cas de blessures ou de décès pendant les bombardements, lors des alertes. Heureusement, à Genève, si nous avons rejoint les caves un certain nombre de fois, si je me souviens même être descendue dans la cave de l'école enfantine des Asters, les alertes ont été sans conséquences (Sauf une fois, je crois, du côté de Rive : une maison a été bombardée).
Je serais intéressée à en savoir plus sur cet objet, mes parents n'étant plus là pour les questionner : Qui avait proposé cette plaquette d'identification ? Tous les enfants de Genève portaient-ils ou possédaient-ils cette plaquette ? La mesure avait-elle quelque chose d'obligatoire ? etc.
Je dois dire que nous étions alors des étrangers à Genève car mon père, bien qu'ayant vécu dans cette ville depuis l'âge de 5 ans, n'a jamais été naturalisé. L'envie ne manquait pas mais la naturalisation était alors hors de prix. Il était donc français. Ayant épousé ma mère (suissesse) c'est elle qui a perdu sa nationalité. Biensûr, la famille avait le permis C. Plus tard, des lois ont permis à ma mère et à ses enfants de recouvrer la nationalité suisse. Est-ce pour cela que nous étions enregistrés à la croix-rouge ?
voir l'autre face :
http://www.notrehistoire.ch/photo/view/46207/
En avril 2023, Mme Chloé Collet publie le commentaire ci-dessous qui donne la clé de l'énigme :
Voici deux citations trouvées dans les archives des journaux (letempsarchives.ch) qui apportent un peu plus de détails
"Parents ! La Croix-Rouge pense à vos enfants.
Au moment de la retraite de l'armée française en 1940, de l'exode des populations civiles fuyant devant les armées d'invasion et, plus récemment, des déportations, des évasions, un grand nombre d'enfants en bas âge furent brusquement séparés de leurs parents et perdus pour longtemps sinon pour toujours, étant trop jeunes pour pouvoir dire leur nom et donner leur adresse. Aujourd'hui, où les bombardements s'intensifient de jour en jour et revêtent un caractère de plus en plus terrifiant, nous devons prévoir qu'un pareil bouleversement pourrait bien se produire chez nous, provoquant la même dispersion des familles si la guerre devait jamais sévir dans notre pays. Aussi la Croix-Rouge genevoise vient-elle de prendre une initiative qui rencontrera l'approbation de tous les parents soucieux du sort de leurs petits : Celle de distribuer à tous les enfants une plaque d'identité analogue à celle que portent les soldats ; munie d'un cordon que l'on passera au cou de l'enfant en cas de danger ou même de séparation momentanée (voyages, vacances, etc.) ; elle porte les nom, prénoms, date de naissance, adresse du porteur. Cette plaque d'identité, que son coût minime fr. 0,50) permet à chaque famille d'acquérir, est délivrée sur simple demande présentée au moyen d'un formulaire d'inscription que l'on trouve dans toutes les pharmacies. Parents n'attendez pas qu'il soit trop tard, prenez dès maintenant cette précaution élémentaire qui peut vous éviter bien des angoisses et peut-être même des catastrophes irréparables." Journal de Genève, Vendredi 17 Septembre 1943, p.5
"Plaques d'identité pour enfants
Le Conseil d'Etat du canton de Genève a décidé de rendre obligatoire le port des plaques d'identité pour les enfants au-dessous de six ans. Ces plaques sont obtenues aux bureaux des Services économiques de la Ville de Genève. La Croix-Rouge genevoise ne distribue donc, dès maintenant, que des plaques d'identité destinées aux enfants âgés de plus de six ans. Les formulaires d'inscription se trouvent dans toutes les pharmacies." Journal de Genève, Vendredi 21 Janvier 1944 p.4
Je vais suivre très attentivement les commentaires concernant ce collier d'identification.....cela m'intéresse beaucoup....
Je suis surprise d'apprendre que des enfants de Genève portaient un collier d'identité fourni par la Croix-Rouge.
Après courriels échangés avec deux amies d'école qui vivaient à Genève et qui ont le même âge que moi, j'apprends qu'elles n'ont, en ce qui les concerne, aucun souvenir d'avoir possédé ou porté une semblable plaquette.
Je n'arrive pas à trouver le lien au bas de la description; cela arrive sur une page vide qui annonce "erreur".....est-ce que je suis la seule personne qui n'arrive pas à trouver cette page ?....cela arrive de temps en temps, peut-être faut-il essayer de remettre ce lien....
Merci de m'avoir signalé le problème....Je crois que c'est réparé....
Merci, en effet ce document de la Croix Rouge est très "questionnant", je continue à suivre très attentivement ce "dossier" enfants identifiés durant la guerre ....
Voir également : http://www.notrehistoire.ch/photo/view/46459/
Voici deux citations trouvées dans les archives des journaux (letempsarchives.ch) qui apportent un peu plus de détails (il peut y avoir des erreurs de frappe, j'ai fait un copié-collé à partir de la reconnaissance de texte).
"Parents ! La Croix-Rouge pense à vos enfants
Au moment de la retraite de l'armée française en 1940, de l'exode des populations civiles fuyant devant les armées d'invasion et, plus récemment, des déportations, des évasions, un grand nombre d'enfants en bas âge furent brusquement séparés de leurs parents et perdus pour longtemps sinon pour toujours, étant trop jeunes pour pouvoir dire leur nom et donner leur adresse. Aujourd'hui, où les bombardements s'intensifient de jour en jour et revêtent un caractère de plus en plus terrifiant, nous devons prévoir qu'un pareil bouleverse- ment pourrait bien se produire chez nous, provoquant la même dispersion des familles si la guerre devait jamais sévir dans notre pays. Aussi la Croix-Rouge genevoise vient-elle de "rendre une initiative qui rencontrera l'approbation de tous les parents soucieux du sort de leurs petits : celle de distribuer à tous les enfants une plaque d'identité analogue à celle que portent les soldats ; munie d'un cordon que l'on passera au cou de l'enfant en cas de danger ou même de séparation momentanée (voyages, vacances, etc.) ; elle porte les nom, prénoms, date de naissance, adresse du porteur. Cette plaque d'identité, que son coût minime fr. 0,50) permet à chaque famille d'acquérir, est délivrée sur simple demande présentée au moyen d'un formulaire d'inscription que l'on trouve dans toutes les pharmacies. Parents n'attendez pas qu'il soit trop tard, prenez dès maintenant cette précaution élémentaire qui peut vous éviter bien des angoisses et peut-être même des catastrophes irréparables." Journal de Genève, Vendredi 17 Septembre 1943, p.5
"Plaques d'identité pour enfants
Le Conseil d'Etat du canton de Genève a décidé de rendre obligatoire le port des plaques d'identité pour les enfants au-dessous de six ans. Ces plaques sont obtenues aux bureaux des Services économiques de la Ville de Genève. La Croix-Rouge genevoise ne distribue donc, dès maintenant, que des plaques d'identité destinées aux enfants âgés de plus de six ans. Les formulaires d'inscription se trouvent dans toutes les pharmacies." Journal de Genève, Vendredi 21 Janvier 1944 p.4
Merci mille fois pour cette recherche et son résultat. Je vais recopier votre texte (il y a quelques petites imperfections dues au copié-collé) et je vais l'insérer dans mon document. Encore merci !
Intéressant qu'en janvier 1944 ces plaques soient obligatoires pour les enfants de moins de 6 ans et que la Croix-Rouge prennent en charge les enfants plus âgés. Croyez-vous que la limite de 6 ans soit en lien avec l'âge du début de la scolarité obligatoire?
Merci pour votre message. C'est possible... J'émettais l'hypothèse qu'à six ans révolus, un enfant est peut-être capable de donner son nom, son prénom et son lieu de résidence... Mais je n'en suis pas sûre... surtout avec les enfants d'aujoud'hui, sur-protégés et peu habitués si tôt à une certaine autonomie... A cinq ans, j'allais seule ou avec des camarades de la rue de l'Orangerie à l'école enfantine des Asters. Je n'ai pas souvenir que ma mère m'accompagnait. Peut-être le premier jour ? Mais la vie à Genève était alors beaucoup plus calme... malgré la guerre qui sévissait autour du pays.