L'histoire partagée se construit à plusieurs: soutenez notreHistoire.ch
00:00:00
00:31:55

Claude DEBUSSY, Le Martyre de Saint Sébastien, 1ère et 2e «mansions», OSR, Ernest ANSERMET, mercredi 16 décembre 1953

16 décembre 1953
RSR resp. RTSR
Radio Suisse Romande, R.Gagnaux, sources indiquées dans le texte

Le Martyre de Saint Sébastien, musique pour le Mystère en 5 «mansions» de Gabriele D'ANNUNZIO, L 124, est une oeuvre monumentale, la version intégrale de Gabriele D'Annunzio dans sa forme originale durant plus de 4 heures - la musique elle-même ne fait toutefois qu'environ 1 heure. C'est pourquoi l'oeuvre intégrale n'est que très, très rarement jouée: plus souvent jouées - et enregistrées pour le disque - sont des versions avec la musique de Claude Debussy, parfois arrangées avec un récitant et des extraits du texte de Gabriele D'Annunzio. Debussy en tira en 1912 des «Fragments symphoniques» et, en 1916, forma le projet, dont il ne reste aucune trace, de transformer l'oeuvre en opéra.

"[...] Mon cher Maitre, un jour lointain, sur la colline de Settignano qui est le pays de plus mélodieux des sculpteurs toscans [Desiderio da Settignano], Gabriel Mourey me parla de vous et de Tristan avec un accent profond. Je vous connaissais et vous aimais déjà. Je fréquentais un petit cenacle florentin, où quelques artistes sévères avaient le culte de votre oeuvre et se passionnaient à votre "réforme".

Alors comme aujourd'hui je souffrais de ne pouvoir pas écrire la musique de mes tragédies. Et je songeais à la possibilité de vous rencontrer. Cet été, tandis que je dessinais un Mystère longuement médité, une amie avait l'habitude de me chanter les plus belles de vos chansons avec la voix interieure qu'il vous faut. Mon oeuvre naissante en tremblait, parfois. Mais je n'osais pas vous espérer.

Aimez-vous ma poésie?

A Paris, il y a deux semaines, j'ai eu envie de venir frapper à votre porte. Quelqu'un m'a dit que vous n'étiez pas là.

Maintenant je ne peux plus me taire. Je vous demande si vous voulez bien me voir et m'entendre parler de cette oeuvre et de ce rêve.

Envoyez-moi un simple mot. Je partirai.

J'aurai au moins la joie de vous dire ma reconnaissance pour les belles pensées que parfois vous avez bercées et nourries dans mon esprit sans repos [...]"

C' est en ces termes(*), aux accents fervents tout autant que séducteurs, que le poète italien Gabriele D'Annunzio entreprenait de convaincre Claude Debussy d'écrire la partition musicale du grand projet qu'il concevait avec - et financé par - la danseuse russe Ida Rubinstein.

(*) Lettre datée du 25 novembre 1910, voir par exemple cette page.

D' Annunzio et Ida Rubinstein avaient d'abord envisagé plusieurs compositeurs, avant de ce décider pour Claude Debussy: il ne fut donc engagé que tardivement, début décembre 1910, soit seulement cinq mois avant les représentations qui devaient avoir lieu en mai 1911! Heureusement que Debussy fut enthousiasmé par ce projet, malgré une certaine inquiétude liée à la brièveté des délais, la difficulté de mener plusieurs commandes de front - une autre danseuse, Maud Allan, lui ayant commandé un ballet intitulé Khamma, sur un sujet égyptien.

Dans ses souvenirs, son éditeur Jacques Durand relate: "[...] La composition fut rapidement enlevée. Debussy écrivit cette admirable partition dans l'exaltation. Mais le temps marchait, il restait peu de semaines avant le commencement des répétitions. Il fallait encore mettre au point l'orchestration. Le canevas orchestral était fait, puisque Debussy avait écrit son manuscrit, suivant son habitude, sur plusieurs portées, mettant en route le nom des instruments auxquels devaient être confés certains passages, dosant ainsi la couleur qu'il voulait obtenir. Un développement raisonné de ce canevas permettait une mise en partition rapide. Debussy s'adjoignit, pour ce travail d'écriture, André Caplet qu'il appréciait beaucoup. Ils travaillèrent jour et nuit. Au fur et à mesure, les pages de la partition étaient copiées, les parties séparées extraites, pendant que je m'occupais de faire graver le matériel choral. À l'échéance fixée, le travail minutieux des répétitions put commencer. [...]" Jacques Durand, Quelques souvenirs d'un éditeur de musique, 2e série (1910-1924), pages 22-23

Le manuscrit autographe de la partition d'orchestre est aux deux tiers de la main de Caplet (la ressemblance entre leurs deux écritures rend le décryptage, sur le manuscrit, un peu difficile entre la part de l'un et celle de l'autre). Maheureusement la partie avec les indications orchestrales de Debussy n'a pas été retrouvée, ce qui ne permet pas de déterminer avec certitude la part que Caplet a prise à l'orchestration. Il semble toutefois incontestable que Debussy garda la main sur la composition entière de l'oeuvre, y compris le dernier choeur, longtemps attribué à Caplet.

"[...] Le projet, profondément original, se définit comme un «mystère», c'est-à-dire un drame médiéval sur sujet religieux. L'oeuvre se découpe en «mansions», terme ancien signifant «maisons», c'est-à-dire décors, et donc actes. Malgré la participation de la musique, du mime et de la danse, l'oeuvre est avant tout littéraire, et poétique avant d'être théâtrale. La longueur du texte parlé, son caractère statique et contemplatif, rendent presque impossible, malgré sa beauté, une restitution intégrale. Ces particularités sont à l'origine de l'échec de sa création et de la relative rareté de ses représentations ou enregistrements, qui, tous, abrègent le texte. La disproportion entre texte et musique s'est encore aggravée du fait que Debussy n'a pas réalisé toutes les parties prévues dans le livret. [...]" cité d'un texte d'Anne Rousselin publié dans cette brochure de la Philharmonie de Paris.

Après plusieurs péripéties dues au texte romanesque et théâtral de D' Annunzio, mélant le sacré et le profane - il fut même menacé d'excommunication par la Congrégation romaine et l'archevêque de Paris - la première représentation put avoir lieu le 22 mai 1911 au Théâtre du Châtelet de Paris: mise en scène d'Armand Bour, décors et costumes de Léon Bakst, chorégraphie de Michel Fokine, orchestre et choeurs dirigés par André Caplet (chef des choeurs: Désiré-Émile Inghelbrecht; chefs de chant: M. Chadeigne et E. Vuillermoz); Ida Rubinstein, Sébastien; Rose Féart, Voix seule, Âme de Sébastien; Eugénie [Ninon] Vallin, Voix du ciel, Voix de la Vierge érigone; Mmes Courso et M. Chadeigne, les deux Jumeaux.

Les thèmes des cinq parties:

  • 1 La Cour des Lys. Les jumeaux Marc et Marcellien (soprano et contralto) sont torturés en place publique. Sébastien les soutient, demande un signe à Dieu et l'obtient devant la foule ébahie. Il danse sur les braises enflammées tandis que surgissent des lys du sol. Sept séraphins apparaissent et chantent les louanges à Dieu.
  • 2 La Chambre magique. Sébastien renverse alors les idoles, pénètre dans le temple sacré de la Vierge Erigone et soumet les forces païennes.
  • 3 Le Concile des Dieux. Devant l'empereur, Sébastien danse la Passion du Seigneur, la foule est en délire, l'empereur ordonne alors la mort de son chef des gardes.
  • 4 et 5: Le Laurier blessé. Exécution et marche funèbre pour Sébastien. La 4e partie - se terminant par "Eros pleurez!" - est liée par un court interlude orchestral à la 5e partie, Le Paradis, commençant par le premier des 4 choeurs - choeur des Martyres "Gloire! sous nos armures" - suivi des choeur des vierges, choeur des apôtres, et choeur des anges. Dans un chant final de tous les saints, Saint Sébastien chante sa victoire.

Voir le texte d'Anne Rousselin référencié plus haut pour des descriptions un peu plus détaillées, pages 10 à 13 du fichier pdf, ainsi que les notes d' Ernest Ansermet - voir au bas de la page https://www.notrehistoire.ch/medias/115834 - publiées lors de la parution de l'enregistrement Decca en 1954.

Quelques années plus tard, l'oeuvre resp. des extraits commencent bien entendu d'apparaître dans les programmes des concerts d' Ernest ANSERMET avec l'Orchestre de la Suisse Romande. D'abord seulement un court extrait, le Prélude de l'oeuvre, donné le 7 décembre 1918 au Victoria Hall de Genève - 2e concert de l'abonnement, à la mémoire de Claude Debussy - et le 9 décembre 1918 au Théâtre de Saint-François à Lausanne - voir cette page de la Gazette de Lausanne pour un compte-rendu de ce concert. Quatre ans plus tard viennent au programme les «Fragments symphoniques»: 2e concert d'abonnement du samedi 21 octobre 1922, première audition en Suisse.

Albert PAYCHÈRE écrivait le mardi suivant dans le Journal de Genève du 24 octobre 1922, en page 6:

"[...] J'ai été fortement impressionné par les fragments symphoniques extraits du Martyre de Saint-Sébastien, que M. Ansermet nous a donnés samedi soir. Ces pages frappent par la qualité de l'émotion et par celle de la matière sonore à ce point unies qu'on ne peut les dissocier dans la pensée, elles frappent encore par la concision et par la simplicité du style. L'expression y est grave, austère même, mais belle et sans sécheresse, le syle est dénué d'artifices: c'est une langue d'une pureté parfaite et qui donne la mesure où un art peut atteindre non seulement à l'exactitude, mais à la chaleur dans la sobriété, lorsque le génie et le goût s'y rencontrent.

J'ai dit que dans cette oeuvre l'expression était austère et simple de style, je n'ai pas dit que que Claude Debussy y avait pour une fois renoncé aux ressources de cette richesse harmonique et de cette magique palette orchestrale dont il ne fit jamais parade et auxquelles on s'est peut-être trop exclusivement attaché, mais les raffinements dont il usa pour nous confier des impressions troublantes et délicieuses il les fait servir ici avec une sûreté et une économie qu'il faut admirer à l'expression d'une pensée grave et forte. Et cet art est simple ou du moins paraît tel parce que rien n'y est inutile et que tout y est nécessaire, parce que tous les éléments s'y fondent dans une unité parfaite, à tel point que trois des fragments qui nous ont été joués: la Cour des Lys, la Passion, le Bon Pasteur, se conçoivent et s'entendent, dans leurs subtiles nuances poétiques, aussi aisément qu'une monodie.

Le Martyre de Saint-Sébastien a bénéficié d'une exécution très soignée. Il faut en louer M. Ansermet et les artistes de l'orchestse et souhaiter que cet effort serve à plus d'une audition. [...]" Albert PAYCHÈRE, Journal de Genève du 24 octobre 1922, en page 6.

Et enfin, l'année suivante en première audition en Suisse, une représentation complète de l'oeuvre de Debussy: jeudi 17 décembre 1923 (6e concert d'abonnement), avec en solistes Rose Féart et Mmes. Bourqui et De Stoppani, le choeur de la Société Symphonique, chef de choeur Albert PAYCHÈRE, l'Orchestre de la Suisse Romande ayant été renforcé à 90 musiciens. Je n'ai toutefois pas encore pu trouver de compte-rendu pour ce concert.

Ernest ANSERMET donna par la suite de nombreux concerts avec cette oeuvre, resp. les Fragments symphoniques, au programme. Le concert qui nous intéresse ici plus particulièrement date du mercredi 16 décembre 1953, 6e concert de l'abonnement, avec Suzanne DANCO, soprano, Marie-Lise de MONTMOLLIN (*), contralto, Nancy WAUGH, contralto, Paul PASQUIER, récitant, et l'Union Chorale de La Tour-de-Peilz, chef du choeur: Robert MERMOUD.

Le lendemain, Franz WALTER écrivait dans le Journal de Genève:

"[...] Au sixième concert de l'abonnement - Le martyre de Saint Sébastien de Debussy

Curieuse association, à la vérité, que celle de Gabriel D'Annunzio et de Debussy dans cet amphigourique drame écrit à l'intention d'une danseuse, Ida Rubinstein, muée en tragédienne. Car autant le premier cède aux élans d'une redoutable verbosité, autant le second a su trouver de teintes légères et d'allusions discrètes pour traduire les états d'âme ou les atmosphères suggérées par le poème.

J'imagine, à feuilleter cet ouvrage fort long, que l'atmosphère intégrale de l'oeuvre originale représentait une rude épreuve. Ce n'est point que le texte français de D'Annunzio manque de souffle ni delyrisme, et la version que nous entendions hier nous en révélait même des bouffées de poésie. Et c'est précisément le mérite de cette version, due à Ernest Ansermet, d'avoir, par un adroit découpage et un choix de citations sobres, su créer un cadre simple et parfaitement adapté à la partition de Debussy comme aux besoins de l'auditeur.

On voit donc aujourd'hui ce texte se faire l'auxiliaire d'une musique destinée primitive ment au seul service de ce texte - et sauver de l'oubli une bien belle oeuvre.

Car c'est une partition singulièrement attachante que celle-ci. Sans doute ses origines mêmes de musique de scène ne sauraient-elles lui conférer cette unité et cette continuité ou même cette pénétration d'une partition comme Pelléas. Et l'on sait aussi que Debussy, qui plus tard songeait à la transformer en opéra, l'écrivit en grande hâte en l'espace de deux mois. Mais son pouvoir est autre. Elle a en elle quelque chose de séraphique, une sorte de transparence spirituelle qui en fait une oeuvre de grand prix. Si elle est inégale, il me semble qu'à partir du troisième tableau notamment, elle nous vaut quelques-unes des plus belles inspirations debussystes. C'est à partir de ce troisième tableau aussi que l'interprétation atteignit le meilleur équilibre et le fondu le plus parfait.

Une fois de plus, Ernest Ansermet régla en maître et avec une rare autorité tous les rouages d'une aussi délicate et complexe composition, modelant avec ce tact et ce sens des inflexions les plus subtiles dont il a le secret, toute la trame si riche de cette oeuvre.

Il fut remarquablement secondé, il faut le dire, par ses interprètes: Suzanne Danco, en particulier, dont la qualité de voix est exactement celle que l'on peut souhaiter ici, et qui mit dans ses interventions toute la grâce et la luminosité sollicitée par ses divers rôles. Marie Lise de Montmollin et Nancy Waugh, ensuite, qui se tirèrent fort à leur honneur de quelques duos des plus délicats d'intonation.

Enfin on ne saurait que féliciter l'Union chorale de La Tour-de-Peilz (directeur Robert Mermoud), qui fit preuve d'un belle vaillance, tout en témoignant d'une remarquable mise au point et oui, en dépit de voix assez médiocrement timbrées, sut trouver des nuances fort joliment et finement dotées.

Quant au rôle fort important du récitant, il fut assumé de manière parfaite par Paul Pasquier, dont la voix chaude sut conférer de la grandeur à son texte.

La première partie du concert s'était ouverte par une Huitième de Beethoven, qu'Ansermet nous donna dans un mouvement vigoureux et alerte. [...]" Franz WALTER, cité du Journal de Genève du 17 décembre 1953, page 7

De ce concert - à l'époque diffusé en direct par la Radio Suisse Romande sur l'émetteur de Sottens - furent conservés au moins les 1ère et 2e parties du Martyre: je ne peux qu'espérer que le reste existe encore dans les archives de la RadioTélévision Suisse Romande, surtout à cause de la participation de Paul PASQUIER, qui rend cet enregistrement très captivant.

Paul PASQUIER en 1969, Instantané cité du film «Alice, où es-tu?» de Paul Siegrist. Voir cette page du site notrehistoire.ch pour quelques photos de Paul Pasquier un peu plus jeune, en 1956.

À noter que l'année suivante, dans la période du 14 au 26 mai 1954, Ernest Ansermet et les mêmes interprètes - mais hélas sans récitant - enregistrèrent le Martyre pour le disque, en mono ET en stéréo: ce fut l'un des premiers enregistrements stéréophoniques de Decca.

Pour les textes chantés de l'enregistrement radiodiffusé, voir au bas du descriptif de l'enregistrement Decca de 1954. Je n'ai pas encore pu établir formellement qui a rassemblé ce texte si admirablement bien récité par Paul PASQUIER, ni le texte lui-même: la diction de Paul PASQUIER est toutefois tellement parfaite, qu'il n'est vraiment pas nécessaire d'avoir le texte sous les yeux pour le comprendre.

Le compte-rendu de Franz Walter cité un peu plus haut - plus particulièrement les lignes "[...] Et c'est précisément le mérite de cette version, due à Ernest Ansermet, d'avoir, par un adroit découpage et un choix de citations sobres, su créer un cadre simple et parfaitement adapté à la partition de Debussy comme aux besoins de l'auditeur [...]" - semblent impliquer qu'il devrait s'agir d'un texte rassemblé et remanié par Ernest Ansermet lui-même.

L' enregistrement que vous écoutez...

Claude Debussy, Le Martyre de saint Sébastien, musique pour le Mystère en 5 «mansions» de Gabriele D'Annunzio, L 124, 1ère et 2e «mansions», Suzanne Danco, soprano, Marie-Lise de Montmollin, contralto, Nancy Waugh, contralto, Paul Pasquier, récitant, Union Chorale de La Tour-de-Peilz, chef du choeur Robert Mermoud, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 16 décembre 1953, 6e concert de l'abonnement, Victoria-Hall, Genève

1. Présentation, La Cour des Lys 19:17

2. La chambre magique 12:37

Provenance: Radiodiffusion, Archives RSR resp. RTSR

.

(*) Marie-Lise de Montmollin

30 septembre 1918, Neuchâtel - 2015

Marie-Lise de Montmollin étudie la musique dès son enfance. Elle étudie ensuite au Conservatoire de La Chaux-de-Fonds sous la direction de Ch. et Caro Faller, puis à Genève avec Rose Féart et Maroussia le Marc-Hadour, à Prague chez Carpi.

Elle débute en chantant surtout des oratorios et des cantates de Bach, puis - peu à peu - pénètre l'esprit de la musique contemporaine.

Parmi ses interprétations célèbres on peut relever la 9e symphonie de Beethoven et la 2e de Mahler sous la direction de Carl Schuricht, Pelléas, le Martyre de Saint Sébastien, Le Roi David, L'Enfant et les Sortilèges sous la direction d'Ernest Ansermet.

Parmi ses interprétations de musique contemporaine: Martinet au festival de la SIMC, 1958, à Strasbourg; le Vin Herbé à l'Exposition de Bruxelles, Golgotha, In Terra Pax, le Cornet de Frank Martin; les Goethelieder de Dallapiccola; des oeuvres de Hindemith, Sutermeister, Schibler, Oboussier et Wiblé.

Vous devez être connecté/-e pour ajouter un commentaire
Pas de commentaire pour l'instant!