L'œuvre d'Abraham Louis Breguet, le célèbre horloger du XVIIIe siècle

1923
SIDF
Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds

35 mm nitrate ; noir/blanc et teinté ; muet, intertitres (français) ; 368 m, 15'40" à 20 i./s.

L'oeuvre d'Abraham Louis Bréguet, le célèbre horloger du XVIIIe siècle fut réalisé par une société française, SIDF, à l’occasion de l’exposition du centenaire d’Abraham-Louis Breguet (Neuchâtel, 1747 - Paris, 1823), présentée à Paris au Palais Galliéra (25 octobre - 25 novembre 1923). Le film appartient à une série intitulée « Collection scientifique », si l’on en croit les intertitres.

Dans Le moniteur de la bijouterie, Paul Piazza soulignait ainsi la dimension instructive de l’exposition du Palais Galliéra : « Avec quel enthousiasme [la jeunesse] ne verra-t-elle pas les chefs-d’œuvre de Breguet exposés à ses regards avides de connaître. Par tous ces adolescents et par tous les visiteurs profanes ou non, quelle renommée viendra encore augmenter la valeur du précieux dépôt ». Mais la situation du musée, sis dans le seizième arrondissement, n’est pas idéale : « Son éloignement du centre de Paris, les moyens de communication limités qui le desservent seront toujours un obstacle à l’envahissement des foules ».

Le cinéma répond en quelque sorte aux inconvénients de l’événement en assurant une permanence à une circonstance exceptionnelle et éphémère et en mettant à la portée de tous ces objets d’instruction. Inférieure à vingt minutes, la durée du film en fait autant une production susceptible d’illustrer une conférence ou un cours qu’un élément d’avant-programme.

A Neuchâtel, le 17 mars 1924, une séance spéciale accompagnée d’une « causerie » fut organisée au cinéma Palace. Selon une annonce de la Feuille d’avis de Neuchâtel, on y présenta trois films aux côtés d'Actualités Pathé, Des mécanismes des premières montres et horloges aux chefs d’œuvres de Breguet, Les inventions de Breguet (vues prises à l'Exposition du Musée Galliéra et au Conservatoire des Arts et Métiers) et Le Centenaire de Breguet, à Paris, en octobre 1923 : a) à l’observatoire, b) visite de T.S.F de Sainte-Assise la plus puissante du monde. Nous ignorons s’il s’agit d'images filmées par Gaston Chelle ou d’un autre tournage.

Le centenaire d’Abraham-Louis Breguet, dont la prestigieuse carrière se déroula en France depuis 1763, fut célébré parallèlement à Paris et à Neuchâtel.

Edouard Gélis, l’un des deux collectionneurs mentionnés dans le générique, participa aux festivités neuchâteloises du 17 septembre 1923, en tenant une conférence au Locle, à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds, avec projection, de diapositives probablement. On le retrouvera en 1928, associé à Alfred Chapuis pour Le monde des automates. En 1923, Chapuis est membre du comité du Centenaire qui fut l’instigateur d’une plaque commémorative et d’une compétition internationale de chronomètres organisée à l'Observatoire de Neuchâtel.

Ce film appartenant au fonds du Musée international d'horlogerie (MIH) de La Chaux-de-Fonds a fait l'objet d'une réédition sonorisée en 1976. Cette dernière, recadrée, fut par ailleurs tirée en noir/blanc, ne tenant pas compte des teintages que présente l'original nitrate. Les travaux de sauvegarde réalisés entre 2021 et 2023 ont non seulement abouti au tirage d'une copie safety adéquate mais également à la sauvegarde des chutes et éléments non montés du film.

Cette vaste opération de sauvegarde fut menée conjointement entre le DAV, la Cinémathèque suisse, le laboratoire Cinegrell, avec le concours financier de Memoriav et le soutien du Musée international d'horlogerie (MIH) de La Chaux-de-Fonds.

(texte adapté de Neuchâtel, un canton en images, Filmographie tome 1 (1900-1950), Neuchâtel, Editions Attinger, 2008, notice n°38, pp. 52-53).

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15 avril 2024
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