Le port Saladin est l'un des lieux les plus importants de la Commune de Bellevue.

Le Port Saladin en 2012

Cet emplacement a appartenu à la famille Picot depuis le XVIIe siècle puis à son héritier, André Argand.

Lors de sa mort, le 18 août 1829, il légua ses terres à dix-sept héritiers qui vendirent à Mme Catherine-Marie Fabri, épouse de Michel-Jean-Louis Saladin.

Le 12 mai 1836, Mme Saladin-Fabri décéda et laissa 4 héritiers : Alexis, Auguste, Clémentine et Charles. Les deux derniers étant mort sans enfants, ce sont les deux fils, Alexis et Auguste, qui héritèrent des biens de leur mère.

Le 21 juin 1869, alors qu'Henri Saladin, fils d'Alexis, était maire de la Commune. Félix Eggly expliqua qu'ils pourraient créer un port de déchargement de matériaux.

A la séance du Conseil Municipal du 15 juillet 1869, la Commune obtient gratuitement une parcelle donnant accès au lac grâce à un généreux don des messieurs Alexis et Auguste Saladin. La seule condition est de laisser à perpétuité ce terrain en place publique d'embarquement, le débarquement et l'entrepôt des marchandises et matériaux. Cet endroit devait être également accessible à tous les habitants de la Commune, sans distinction, pour se promener, monter ou descendre de bateau et également faire la lessive. Le Conseil Municipal accepta et nomma cet endroit « Port Saladin ».

Plaque commémorative rénovée en 2013.

Pendant de nombreuses années, le Port Saladin fut utilisé pour décharger des pierres de construction, de sable ou de gravier. Les transports arrivaient le soir, les ouvriers (les bacounis) travaillaient pendant la nuit et finissaient leurs journées avant l'aube. Le débarcadère encore utilisé de nos jours est mis en service en 1874.

Photo d'un « bacouni » chargeant ou déchargeant son embarcation (Edouard Fatio, vers 1880).

Le 25 août 1884, Edouard Fatio demanda au Conseil Municipal l'autorisation de faire construire, un abri à l'usage des voyageurs qui attendaient le bateau à vapeur : le Guillaume Tell, l'Helvétie, le Léman ou le Chillon.

Le Léman au Port en 1883 vu de la propriété Fatio, Photo de Edourad Fatio

Quelques années plus tard, on fit placer des bancs et planter deux tilleuls. Ces derniers survivront jusqu'en 2013, année où ils furent remplacés par un jeune platane accompagné d'une barrière et d'une plantation de vivaces.

Au XXe siècle le Port Saladin a été le lieu de nombreuses célébrations comme, le 60ème anniversaire de la fondation de la Société de Sauvetage du lac Léman.

En 1955, le Port fut à l'honneur à l'occasion du centenaire de la Commune de Bellevue.
Les autorités fêtent le centenaire de l'indépendance communel à Port Saladin, Photo de la famille Tissot-Guichard.

De nos jours le Port Saladin est utilisé pour embarquer ou débarquer dans les bateaux de la CGN ou dans les bateaux de particuliers. La Flottille s'y attèle également à initier les navigateurs en culottes courtes depuis 1995. Des emplacements sur les racks à canoës, paddles et planches à voiles sont loués pour les particuliers, respectant ainsi la volonté initiale des donateurs, celle de donner un accès au lac à un maximum de personnes.

Sources :

• FATIO G. (de l'origine à 1945) et BOUVIER G. (de 1945 à nos jours), Bellevue Commune genevoise, Ed. Slatkine, Genève, 1997, 306 pages.
• BOUVIER G., Bellevue 1855-2005 Mémoire des lieux, Ed. Commune de Bellevue, Bellevue, 2005, 102 pages.