Pierre Alfred Chappuis naturaliste

Pierre Alfred Chappuis naturaliste

1937
auteur inconnu
Dodis

Dans le document ci-dessus nous avons esquissé une biographie de Pierre Alfred Chappuis, que l'on peut légitimement placer dans les naturalistes, par la diversité de ses intérêts et son travail acharné sur un terrain d'observation très vaste et international.Pierre Alfred a hérité d'une position particulière entre la filiation par son père Pierre Eugène Chappuis, vaudois "expatrié volontaire à Bâle " et scientifique et celle passant par sa mère Esther Sarasin, membre d'une puissante famille très représentative de Bâle. L'association naturaliste et Sarasin nous a renvoyé à un chapitre signé par Serge Reubi (1974) "Au service de la science et de leur ville, Fritz et Paul Sarasin", dans le livre Les Naturalistes, à la découverte de la Suisse et du monde (1800-2015) de Kupper et Schär (Hier und Jetzt Verlag, Baden, 2015). L'historien étudie dans le cas particulier de Fritz et Paul Sarasin le lien apparaissant entre la recherche scientifique des naturalistes de la fin de XIXe s. et la cité de Bâle, par l'intermédiaire de la constitution de collections d'objets qui trouveront leur place et leur fonction dans les musées de la ville. D'un côté le pôle social:

la famille Sarasin compte parmi les plus importantes

de celles qui composent le patriciat. Active dans le domaine textile

depuis son arrivée à Bâle au XVII• siècle, cette famille de réfugiés

huguenots connaît un succès économique et commercial

très important, et voit bientôt certains de ses membres accéder

aux charges honorifiques de la gestion de l'Etat.

De l'autre 2 chercheurs à la solide formation zoologique

Nés en 1856 et 1859, Paul et Fritz Sarasin sont à la fois des membres du patriciat bâlois avec lequel ils partagent leur conception de la politique de la science, et les héritiers tardifs d'une certaine tradition humboldtienne (supposant une certaine indépendance du chercheur) de la recherche, dont la trace s'observe dans leurs pratiques savantes fondées sur les expéditions exploratoires et les collections. Cette double tradition dans laquelle ils s'inscrivent marque profondément leurs activités savantes et citoyennes.

Le texte de Reubi fait une analyse des engrenages, dans le cas particulier des cousins Sarasin, entre cité et recherche naturaliste et démontre les pratiques interactives que cela suppose et conclut

La complexité et l'entremêlement des enjeux dans le champ naturaliste,

la multiplicité des acteurs, de leurs stratégies et de leurs

intérêts expliquent dans une large mesure le succès du modèle

de la collection dans les pratiques savantes des Sarasin. Satisfaisant

les règles de fonctionnement de domaines variés puisqu'elle

contribue à la fois à reconstituer en miniature la diversité du

monde au musée, à élever l'objectivité des résultats savants, à

valoriser les donateurs, à l'enrichissement des collections municipales

ou à faire valoir les qualités de certaines collectivités urbaines

face à d'autres, moins riches ou moins intégrées au processus

de globalisation, la collection s'impose comme pratique

qui va de soi dans la zoologie et l'ethnographie bâloise.

Avec les liens existant avec le patriciat des Sarasin, Pierre Alfred Chappuis, naturaliste, actif dans la 1ère moitié de XXe s peut-il être comparé à la façon de faire de ses petits-cousins qui ont parfaitement su faire coexister cité et science ? De prime abord, l'activité de Pierre Alfred semble essentiellement dévouée à la recherche scientifique quand bien même elle a pu bénéficier du soutien financier de sa famille, et la part dévolue à sa ville d'origine n'apparaît pas dans sa biographie.

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Philippe Chappuis
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3 décembre 2020
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