Photographie de la pharmacie Andréæ à Fleurier prise avant janvier 1880

Photographie de la pharmacie Andréæ à Fleurier prise avant janvier 1880

1879
Inconnu
Stéphane Thurnherr

Cette photographie de la pharmacie Andréæ à Fleurier a été prise avant le dimanche 25 janvier 1880, mais après 1871. En effet dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 janvier 1880, ce bâtiment a brûlé. Dans les commentaires au crayon de papier, l’auteur fait référence aux soldats de l’armée du Général Bourbaki qui ont été internés en Suisse en février 1871.

Comme le relate l’Express dans son numéro du mardi 27 janvier : « Dans la nuit de dimanche à lundi, un incendie a consumé entièrement , à Fleurier, la grande maison occupée parla pharmacie Andréæ, au centre du village. Il paraît que le feu a pris d'abord à une cheminée , et de là s'est communiqué au galetas. Quand on s'en est aperçu, à 10 heures et demie, les flammes ravageaient déjà toutes les matières inflammables placées dans les combles , et les habitants du second étage n'ont eu que le temps de fuir. On a pu encore sauver une partie des objets garnissant le local de la pharmacie. Le travail des pompes, accourues de tous côtés , a été entravé par le gel ; il faisait cette nuit-là à Fleurier 15 degrés Réaumur. On a réussi à préserver les maisons voisines, grâce à l'absence de vent et au dévouement des pompiers. »

Il y a quelques lignes de commentaire inscrites au crayon de papier en-dessous de la photographie : « M. Andréæ, le frère de M. Andréæ qui ne mettait jamais de chapeau, au balcon Mme Richardet, mère de Mme Andréæ, debout à la fenêtre Mme Andréæ. C’est de cette fenêtre que maman regardait les Bourbakis. La pharmacie était à droite de la porte d’entrée. »

Le M. Andréæ dont il est question est certainement Henri-Volkmar Andréæ, pharmacien, membre de la commission d’état de santé du canton de Neuchâtel depuis le 26 juin 1874. Il est également membre de la société d’émulation du Val-de-Travers et actif au sein de la paroisse allemande. Il est l’inventeur de l’odontine à l’arnica pour laquelle son fils Philippe recevra une médaille d’or en 1901. Selon une dépêche de l’Agence Télégraphique Suisse du 24 septembre 1901, publiée dans l’Impartial du 25 septembre 1901 : « Berne, 24 septembre. — La maison Philippe Andreae, à Berne et Fleurier, a obtenu à l'exposition d'Ostende, la médaille d'or pour sa pâte odontine à l'arnica. »

La maison visible Grand-Rue 4 à Fleurier est très différente de celle représentée ici. Sur la façade est indiquée l’année 1880 et une plaque gravée « PHARMACIE » surplombe la porte d’entrée, il s’agit peut-être de la même que celle que l’on aperçoit en-dessous du balcon du cette photographie.

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Stéphane Thurnherr
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3 avril 2022
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