Fribourg, Le couvent et le pensionnat des Ursulines
Fribourg, Le couvent et le pensionnat des Ursulines
.
Histoire
Arrivées à Porrentruy en 1619 à la demande du prince-évêque de Bâle, Guillaume Rinck de Baldenstein, les sœurs de Sainte-Ursule doivent bientôt affronter la Guerre de Trente ans. Aussi, en mars 1634, la communauté se disperse et une douzaine de sœurs part pour Fribourg, où une fondation était demandée depuis plusieurs années par des personnes proches des Jésuites établis au Collège Saint-Michel.
Après avoir séjourné quelque temps à la Rue de Morat, elles s'installent, en 1638, dans une maison située près de la porte du Jaquemart, appelée la Cigogne. Elles commencent immédiatement à ouvrir des classes et à accueillir des jeunes filles fribourgeoises désireuses d'entrer dans la Compagnie de Sainte-Ursule.
Reçues officiellement par les autorités d'abord en 1646, puis en 1677, les sœurs agrandissent leurs bâtiments, et la nouvelle église est consacrée en 1655 par Monseigneur Knab, prévôt de Lucerne et évêque de Lausanne, qui manifeste alors son souhait de voir des Ursulines s'installer à Lucerne. Le désir de l'évêque est exaucé en 1659 et cinq sœurs fondent la communauté de Lucerne qui connaîtra un grand rayonnement (ouverture notamment de communautés à Baden, à Freiburg en Brisgau en 1696) jusqu'à sa fin brutale en 1847, suite à la guerre du Sonderbund. En 1661, c'est à Brig que les sœurs vont fonder une nouvelle communauté.
A Fribourg, la réputation de l'école Sainte-Ursule s'accroît rapidement et les effectifs atteignent bientôt plusieurs centaines d'élèves, réparties entre les pensionnaires, les élèves de l'externat populaire et les servantes qui bénéficient d'une instruction spéciale le dimanche. Les femmes adultes, quant à elles, ont la possibilité de recevoir des cours particuliers, de faire une retraite annuelle ou de devenir membres de la congrégation mariale.
En 1798, les troupes françaises de la Révolution réquisitionnent le couvent Sainte-Ursule et les sœurs reçoivent l'hospitalité des cisterciennes de la Maigrauge, sise en basse ville. Elles assistent au pillage et à l'incendie de leur maison et ce n'est qu'en 1804 que les lieux leur seront restitués, sur décision du Grand Conseil. Le couvent est transformé, réparé, grâce à l'aide du canton et de l'Eglise. Les classes rouvrent bientôt, les vocations affluent.
Le Sonderbund apporte son lot de misères et, en 1848, l'Etat s'empare de tout ce qui appartient aux sœurs, disperse élèves et novices, et n'accorde aux 44 sœurs qu'une subvention de subsistance. Il faut attendre jusqu'en 1859 pour que l'école et le noviciat puissent rouvrir. De nouvelles communautés voient le jour dans la campagne fribourgeoise, par exemple à Charmey en 1867 et à Orsonnens en 1868.
Au début du XXe siècle, le nombre de sœurs connaît une grande croissance et de nombreux pensionnats et écoles sont ouverts: école supérieure de commerce, école normale, école agricole, école de nurses, école de langues etc.
En 1947, la Maison de Porrentruy se trouve dans une situation difficile, elle cherche à s'unir à une autre communauté et c'est vers Fribourg qu'elle se tourne. Elle devient ainsi une filiale de Fribourg.
Dans la deuxième partie du XXe siècle, la communauté abandonne plusieurs écoles, faute de sœurs, et la moyenne d'âge ne cesse de monter. Plusieurs secteurs du bâtiment de Ste-Ursule sont réaffectés: création du Centre spirituel Sainte-Ursule dans les locaux de l'Ecole Ste-Ursule qui déménage dans le bâtiment de Ste-Agnès, vente d'une partie du bâtiment à la Fondation Hängi.
Au début des années 60, dans la mouvance du Concile Vatican II, plusieurs sœurs partent pour la Guinée où elles resteront quelques années avant d'être chassées par le régime en place. En 1969, une nouvelle communauté s'installe au Tchad et travaille dans le développement, l'éducation et la formation d'adultes. En 2009, les premières Tchadiennes sont accueillies dans la communauté. Elles commencent leur formation à la vie religieuse dans leur pays et la poursuivent en République démocratique du Congo, dans la communauté des sœurs de la Maison de Tours.
En 2013, la Compagnie Sainte-Ursule de Fribourg compte une cinquantaine de sœurs, réparties en plusieurs communautés dans les cantons de Fribourg et Genève, ainsi qu'au Tchad. Quelques sœurs collaborent avec les sœurs de la Maison de Tours en France et en République démocratique du Congo.
Document très intéressant, merci Marcel.