L'église de Rougemont a été construite vers l'an 1080 par des moines de Cluny que le comte de Gruyère avait appelés pour construire un monastère. Ce prieuré est le premier et le seul couvent des Alpes Vaudoises. Rougemont appartient ainsi à la même famille spirituelle que les abbayes de Payerne et Romainmôtier. Le sanctuaire est dédié à Saint-Nicolas de Myre, martyre du IVème siècle, patron des enfants, fêté le 6 décembre. et les célèbres concerts dans l'église de Rougemont : http://www.evaccord.ch/concerts/concert-a-leglise-de-rougemont/

Cette église, comme beaucoup d'autres édifices, a certainement subi des modifications aux cours des siècles. Si l'on voit effectivement que le corps du bâtiment est très ancien, le clocher est lui typiquement de style Bernois, donc rajouté par ces derniers entre 1536 et 1798! Est-ce à la suite d'un incendie ou pour des raisons pratiques (plus de cloches pour appeler les fidèles plus loin à la ronde -la présence d'au moins une personne par famille au culte était obligatoire- ou pour des raisons d'alarme?)?. Très intéressant!

L'église n'a pas subi de transformations importantes, à par le chœur, le transept et le clocher. Elle est de style romane, bâtie selon le modèle clunisien classique : elle a la forme d'une croix latine; la nef haute s'appuie sur des bas-côtés. Le chœur comprend trois absides. Sur la croisée du transept, une tour carrée porte les cloches.Des modifications ont été apportées à ce plan, particulièrement à l'époque bernoise. Le transept a été raccourci; le chevet agrandi. Un toit unique, à forte inclinaison, a remplacé les toits de la nef et des bas-côtés. Le toit bas, romain, de la tour, a été remplacé par un clocher pointu du style oberlandais. Dans les siècles passés, le clocher de Rougemont , comme celui de Château-d'Oex, abritait quatre cloches , dont la plus ancienne remontait au XIIIème siècle. Pour une petite paroisse, c'était admirable. Ce privilège était certainement dû à l'existence du Prieuré. En 1299, les visiteurs de l'Abbaye de Cluny, faisant une inspection du monastère de Rougemont , signalent une cloche neuve à l'église et une cloche fraîchement réparée. C'est la plus ancienne mention découverte jusqu'ici à ce sujet. Après cela, trois cloches furent fondues dans le cours du XVème siècle. En 1910, le Conseil municipal commande à M. Perret une nouvelle cloche et lui vend la vielle cloche de 1299. A ce jour, e clocher abrite quatre cloches : trois datant du XVème siècle, la quatrième a été fondue pour le 900ème anniversaire de Rougemont en 1980. Sources : http://www.rougemont.chhttp://www.swissisland.ch/Pages/Cloches/PaysEnHaut.html

Mesdames, vos précisions précieuses me remplissent à nouveau d'admiration! Vive N.H.ch!

Pour en revenir au clocher; il en style du Simmental (influence de l'architecture bernoise). A l'époque romane, le clocher beaucoup plus bas avait une forme carrée. Cependant, nous sommes en montagne. Les hivers sont longs, parfois rigoureux. La neige est abondante. L'expérience du climat montagnard obligea, dès longtemps, les constructeurs à remplacer le clocher traditionnel par un clocher à pans inclinés, ainsi que le toit de l'église. En faisant déborder les toits sur les façades et en donnant au clocher une forme pointue, la neige au lieu de peser sur la charpente glisse au fur et à mesure, comme la pluie d'ailleurs, ce qui évite une humidité permanente, cause de détériorations durables. Clocher et toit sont couverts de tavillons qui assurent une protection efficace contre l'eau, la neige ou la glace. Pour permettre aux cloches de se faire entendre au loin, le clocher est comme posé sur une galerie ajourée. Il abritait quatre cloches. L'une disparut mystérieusement au début de ce siècle. Elle était fêlée, paraît-il, et fut échangée contre la petite cloche actuelle de l'école communale. Dès lors et malgré les recherches faites, on perdit sa trace... Réf: Rougemont et son église : neuf cents ans d'histoire / Alain Chesaux [S.l.] : [s.n.], 1980 (Château d'Oex : Impr. Burri)

Pour en revenir à saint Nicolas patron des enfants et ancêtre du père Noël, ses reliques qui reposaient en l'église saint Nicolas à Myra (Turquie) furent volées et apportées à saint Nicolas de Bari (Italie).