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Robert SCHUMANN, Concerto pour piano et orchestre, Clara HASKIL, OSR, Ernest ANSERMET, mercredi 10 octobre 1956

10 octobre 1956
Radio Télévision Suisse
Radio Suisse Romande, R.Gagnaux, sources indiquées dans le texte

Robert Schumann n'a publié que trois oeuvres pour piano et orchestre, bien que le piano ait toujours été son instrument de prédilection: le concerto en la mineur, op. 54 (1845), le « Konzertstück» Op. 92 (1849) et le «Konzertstück» Op. 134 (1853).

En 1841, à Leipzig, il compose pour Clara Schumann une Fantaisie pour piano et orchestre [*] qu'il révise à Dresden en 1845, pour en faire le premier mouvement du Concerto en la mineur op. 54

"[...] S'il se résolut à mettre au point un concerto dans les règles, c'est que sa vie, à cette époque, était portée par une sérénité ardente qui fut loin d'être l'humeur la plus constante de sa vie. Une partition en trois mouvements, pour le Schumann de trente-cinq ans, c'est aussi bien un hommage à la stabilité d'une forme qu'un cri de joie devant l'équilibre personnel tout à coup retrouvé après des crises de folie douloureusement maîtrisées (la première remontant à 1833).

L'oeuvre toute entière baigne dans un constant enthousiasme. Le premier mouvement, après quelques mesures d'introduction, fait entendre l'un des thèmes les plus généreux qui soient sortis de la plume de Schumann, et qui portera le morceau tout entier, jusqu'à la cadence pleine d'une belle tension dramatique que suit une coda éclatante et impérieuse. Le radieux intermezzo, avec son solo attendri de violoncelle, est soutenu par une sorte d'émerveillement qui conduit au rondo, exubérant et sûr de lui, avec des ruptures de dynamique et des retours de flamme qui trahissent un état d'esprit fougueux, d'une allégresse rare chez Schumann.Oeuvre sublime qui fait dialoguer avec passion et délicatesse l'instrument soliste et l'orchestre (celui-ci d'une belle étoffe transparente, à cent lieues de la grisaille que certains croient deviner dans l'écriture symphonique de Schumann), le Concerto en la mineur est, selon le compositeur lui-même, «quelque chose entre le concerto, la symphonie et la grande sonate». [...]" cité d'un texte de Christian Wasselin publié dans ce programme de concert du site de l'OCL.

C'est bien évidemment Clara Schumann qui joua le concerto en première audition. En fait, il connut une double première audition officielle: la première à Dresden, le 4 décembre 1845, sous la direction de Ferdinand Hiller, le dédicataire de l'oeuvre, la seconde au Gewandhaus de Leipzig, le 1er janvier 1846, dans le cadre des concerts d'abonnement, dirigée par Felix Mendelssohn, avec de nouveau Clara Schumann au piano.

(*) La Fantaisie de 1841 se révéla être une impasse: elle fut certes jouée en répétition à huis clos au Gewandhaus dans le courant du mois d'août, Clara Schumann tenant la partie soliste, l'oeuvre ne fut toutefois jamais interprétée en public et aucun des éditeurs sollicités ne se déclara disposé à en imprimer la partition. Les nombreuses modifications que Schumann y apporta par la suite n'y changèrent rien. (d'après un texte de Roman Hinke publié dans ce livret du site Harmonia Mundi).

Premier concert de l'abonnement de la saison 1956-1957, Ernest ANSERMET dirigeait son Orchestre de la Suisse Romande, le concert fut retransmis en direct sur l'émetteur de Sottens, c'était le traditionel concert du mercredi soir...

Pour le concerto de Schumann avec Clara HASKIL en soliste, un extrait du compte-rendu pour le concert donné la veille à Lausanne:

"[...] Il y avait aussi le «Concerto» pour piano de Schumann, chargé de gloire et de souvenirs, dont on ne saurait se lasser tant il se renouvelle au gré de son interprète. J'y attendais Clara Haskil inquiète et frémissante, je la trouve d'un lyrisme délicatement dosé, faisant part égale au poème et au piano. Et c'était souverain, d'autant plus qu'Ernest Ansermet accompagnait avec sa sollicitude particulière qui laisse parler le génie du pianiste et fait obéir l'orchestre à toutes ses inflexions. Le duo intime du soliste et de son important partenaire s'établit dès le début dans un même esprit et le final a connu une sérénité rythmique extraordinaire par les vertus conjuguées d'une grande pianiste et d'un grand chef. [...]" cité de la page 6 de la Gazette de Lausanne du 9 octobre 1956

L' enregistrement que vous écoutez...

Robert Schumann, Concerto pour piano et orchestre en la mineur, op. 54, Clara Haskil, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, Victoria-Hall de Genève, 10 octobre 1956

1. Allegro affettuoso - Andante espressivo 14:12 (-> 14:12)

2. Intermezzo. Andantino - attaca

3. Allegro vivace 15:27 (-> 29:39)

Provenance: Radiodiffusion, Archives Radio Television Suisse

Clara HASKIL, photo de presse Decca

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René Gagnaux
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3 février 2018
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