TV scolaire, 1951

TV scolaire, 1951

juillet, 1951
«S.»
revue «Je vois tout»

Des écoliers assistent à une leçon télévisée

"[...] Leur attention, c'est visible, est extrême; leur instituteur (à gauche, au dernier rang) — car c'est bien en effet d'une classe d'écoliers qu'il s'agit — n'est pas le moins intéressé. Vous l'avez deviné, en observant, sur la droite de la photo, le récepteur de télévision: cet instantané a été pris au cours de la première émission scolaire télévisée, organisée à Lausanne, la semaine dernière, par le studio radiophonique de cette ville et la Commission lausannoise des émissions scolaires.

La télévision à l'école est-elle donc déjà entrée dans nos moeurs helvétiques?

Non pas! Cependant, comme il n'est jamais prématuré de prévoir l'avenir, la Commission lausannoise des émissions scolaires a jugé à propos de tenter cette expérience: réunir dans une classe un certain nombre d'écoliers — filles et. garçons — et leur faire voir, sur l'écran du récepteur, un programme spécialement conçu et exécuté à leur intention.

Pour aussi audacieuse qu'elle ait été — n'oublions pas, en effet, que la télévision ne s'implantera guère en Suisse que dans deux ou trois ans! — l'expérience a parfaitement réussi. Animée par notre très estimé collaborateur M. Maurice Mayor-de Rham — qui fit il y a vingt-cinq ans la première émission radiophonique destinée aux enfants — par l'excellent dessinateur Wüst, de Morges, par Fernand-Louis Blanc, Marie-Claude Leburgue et un expert en circulation routière, cette première émission suisse de «télévision scolaire» a démontré que cette dernière pourra fort bien non pas remplacer le maître, mais au contraire l'aider, l'assister dans son activité au service de ses élèves. Pas plus que la radiophonie scolaire — actuellement en plein essor dans notre pays — n'a supprimé l'instituteur, la télévision scolaire ne fera concurrence au corps enseignant; elle aura simplement pour mission utile d'apporter aux élèves des éléments culturels nouveaux, de leur ouvrir des horizons, bref, de compléter l'enseignement direct donné de vive voix par le maître.

Parvenu, en ce début de juillet, au terme de ses démonstrations régulières de télévision — lesquelles se sont échelonnées avec succès sur trois mois à raison de six émissions par semaine — le Studio de Lausanne a eu, pensons-nous, la main heureuse en organisant cette première séance scolaire télévisée; à l'unisson avec la Commission lausannoise de la radiophonie scolaire, il a prouvé par là, en effet, que la télévision n'était pas seulement propre à nous divertir, mais encore qu'elle sera parfaitement capable, le moment venu, de remplir une tâche utile au service de l'instruction. [...]" signé «S.» dans la revue «Je vois tout» du 04 juillet 1951, No 27, Page 876.

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René Gagnaux
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5 août 2019
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