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L'école primaire (valaisanne) en 1889

L'école primaire (valaisanne) en 1889

21 janvier 1883
éditeur de l'Ecole primaire
Pierre-Marie Epiney

Le document présenté ci-dessus est une carte de remboursement adressée aux abonnés de l'Ecole primaire, organe de la société valaisanne d'éducation.

Voici le premier article de cette revue en janvier 1889. A part une vision héroïque de l'enseignant, les préoccupations de l'époque rejoignent en partie celles d'aujourd'hui.

"Nécessité pour l'instituteur de continuer à s'instruire.

C'est à l'école normale que l'instituteur fait l'apprentissage de sa profession. S'il est vrai qu'il reçoit dans cet établissement une instruction théorique suffisante et même approfondie sur certaines parties du programme, il faut avouer que les connaissances pratiques qu'il y acquiert sont loin de suffire. On ne s'en aperçoit que trop lors de ses débuts dans la carrière de l'enseignement; il est mal à son aise. gauche, embarrassé. souvent très maladroit; il enfreint, dans ses leçons, les règles les plus élémentaires de la méthodique. Quelles dangereuses illusions se ferait le jeune régent qui, au sortir de l'école normale, se figurerait que les connaissances acquises dans cet établissement lui suffiraient pour toute sa carrière !

On se dit : « Bah ! j'en saurai toujours assez pour apprendre à lire et à écrire à des enfants! » Et l'on s'endort sur cet argument fallacieux que peuvent tout au plus se permettre des personnes étrangères à l'enseignement, mais contre lequel nous ne saurions trop protester, car, il faut bien le dire, il n'y a de bon instituteur que celui qui domine, et de très haut, par ses connaissances générales, la classe qu'il fait. Non, le jeune régent ne doit pas s'endormir sur les lauriers conquis à l'école normale, il doit - et son avenir est à ce prix - chercher sans cesse à s'instruire, à se perfectionner. On connaît les belles paroles de l'un des douze Césars: « Si un empereur doit mourir debout, un instituteur doit mourir sur ses livres». Et pourquoi devons-nous sans cesse travailler à notre perfectionnement ? Parce que le travail est une loi de la nature, parce que tout ici-bas change et se modifie, parce que le progrès dans les sciences et dans les arts suit sa marche ascensionnelle et bienfaisante, parce que pour enseigner l'exact et le vrai, il faut les connaître. Et beaucoup de ce qui était reconnu pour vrai hier ne l'est plus aujourd'hui, comme ce que l'on croit juste et vrai aujourd'hui ne le sera peut-être plus demain. Certes, nous devons et nous pouvons être fiers de l'état actuel de nos sciences, mais qui nous dit que, dans cent ans, nos petit-fils seront aussi contents de nous que nous paraissons l'être de nous-mêmes "? Que restera-t-il, ou plutôt qui sait ce qui restera des hautes conceptions et des grands travaux scientifiques auxquels nos savants ajoutent tant d'importance ?

Des transformations que subit la science découle la nécessité pour l'instituteur de continuer ses études et d'acquérir chaque jour de nouvelles connaissances: Du reste, qui ne travaille pas rouille, dit le proverbe. "

Source : cliquez sur ce lien.

Un peu plus loin dans la revue, voici la statistique de l**'examen des recrues pour l'année 1887 :**

On mesurera le degré de moralisme en lisant les "notions de civilité et de politesse" dont les deux extraits suivants concluent l'article :

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Pierre-Marie Epiney
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14 janvier 2019
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