Repérage
Le fantôme et les deux grand-mères

Le fantôme et les deux grand-mères

Photographe inconnu
Gabrielle Hånde

Toute illuminée et surexposée par le soleil sur le parvis de la cathédrale St-Nicolas se tient ma tante nouvellement communiée, flanquée de ses deux grand-mères. La différence entre les deux femmes est marquante. L'une est Rosalie Barras (née Wyss, 1987-1951), petite et exclusivement francophone. La géante ne parle que le suisse allemand et son nom est Célina Corpataux (née Rigolet, 1891-1980). Les deux femmes sont réunies pour l'occasion et n'auront pas pu communiquer sans interprète mais elles sont venues pour leur petite fille commune.

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  • Pierre-Marie Epiney

    Très émouvante photo : la petite sainte (votre tante) tout auréolée de la communion solennelle qu'on vient de lui administrer, "flanquée" - comme vous le dites bien - de ses deux grands-mamans au contraste évident : à la haute taille et à l'aspect sévère de Mme Corpataux (qui ne doit pas rigoler souvent malgré son nom de jeune fille) s'oppose Mme Barras au visage plus avenant et à la taille plus humaine. Il est toutefois surprenant de voir la petite communiante plus proche de la "régente". Peut-être a-t-elle reçu une injonction bien directe... (commentaire à ne pas trop prendre au sérieux)

    • Gabrielle Hånde

      Merci pour ce commentaire, il m'a bien faire rire! Je n'ai malheureusement jamais connue Rosalie qui est décédée bien avant ma naissance mais elle a en effet l'ai très gentille. Je pense que ma tante la connaissait moins bien car elle habitait à Grolley, ce qui représentait un terrible périple à l'époque. Quant à mon arrière-grand-mère Celina, c'était en effet une balaise! Elle avait les épaules carrées et la haute taille de la famille Rigolet (qui comptait parmi les spécimens mâles des gardes pontificaux et des gendarmes). Mon grand-père m'emmenait parfois la trouver et je me souviens très bien de la ferme de Dirlaret, du grand poêle ancien avec un carrelage en céramique et du jardin,... mais ce dont je me rappelle le mieux, c'est du sourire bienveillant de Celina à mon égard. Elle ne parlait que Suisse Allemand alors mon grand-père qui traduisait parfois ce qu'elle disait en me regardant, et parfois pas. Son apparente sévérité sur la photo doit être due à la solennité de l'évènement, je pense! La dernière fois que je l'ai vue, j'avais 8 ans et je venais de commencer à apprendre l'allemand. La seule chose que j'aie jamais pu lui dire fut "Ich bin hier". En y repensant, elle l'avait forcément constaté elle-même mais elle avait pris la peine de sembler très impressionnée et heureuse et m'avait félicitée par grand-père interposé. Des années plus tard, des parents ont commenté à quel point je lui ressemblais, chose qui m'avait beaucoup surprise. Mais en découvrant ces photos, j'ai compris! C'est d'elle que je tiens mon 1,81cm et ma carrure de frigidaire!

      Photographie de Célina (moins statuesque parce qu'assise) avec ses petits enfants (Marie-José à l'arrière, Monique sur ses genoux et Roby à gauche) notrehistoire.ch/entries/0wBe7...

    • Pierre-Marie Epiney

      Excellent ! C'est vrai que sur la photo citée, Célina prend visage avenant et taille humaine. J'ai beaucoup apprécié votre réponse. Belle journée.

Gabrielle Hånde
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9 avril 2020
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