Magnifique, merci pour ce précieux document.

Au magasin Végé, Agnès Epiney. Les lugeurs: François Epiney, Marco Genoud et Renato Bisaro. Le chauffeur du car postal, Aimé Melly. Avec Simone Salamin-Zufferey, Michelle Savioz-Genoud. En Vélomoteur, est-ce Richard Vianin? Reconnaissez-vous d'autres personnes?

C’est un acteur phare du secteur valaisan de la boulangerie qui disparaît. L’entreprise Alcide Epiney SA, basée à Sierre, cessera ses activités au soir du 31 octobre. Les collaborateurs ont été informés de cette nouvelle mardi. Plus d’une quarantaine de personnes vont perdre leur emploi.

Un coup porté par la pandémie

L’entreprise a pris cette décision en raison des difficultés financières induites par la pandémie. «Le tourisme, en particulier dans le val d’Anniviers, est l’un des fers de lance de notre activité», commence le directeur, Frédéric Epiney.

Il poursuit. «Nous avions l’habitude de travailler avec des complexes hôteliers tels que le village de vacances Intersoc de Zinal, où nous livrions du pain et des viennoiseries pour 500 touristes chaque semaine, durant la saison haute. Avec la pandémie, les restrictions d’entrée en Suisse pour les voyageurs ont eu un impact considérable sur notre chiffre d’affaires.»

Concurrence accrue

La difficulté croissante à trouver du personnel a également pesé dans la balance. Frédéric Epiney explique que face aux incertitudes liées à la crise, de nombreux employés du secteur de la boulangerie se sont reconvertis dans d’autres domaines au cours des derniers mois.

«Pour pallier le manque de personnel, j’ai travaillé sept jours sur sept durant quatre mois. Je n’en peux plus», lâche celui qui doit aussi faire face à une concurrence de plus en plus forte, générée notamment par les importations de pain précuit depuis l’Europe de l’Est. «Pour régater et garder nos gros clients, nous n’avons d’autre choix que de baisser nos prix. Tous ces éléments rendent la situation intenable à long terme.»

«Les salaires seront honorés»

Fondée en 1912, la boulangerie Alcide Epiney compte, en plus de son laboratoire aux Iles Falcon, cinq points de vente: deux à Sierre, un à Veyras, un à Sion et un à Vex. «Nous regrettons évidemment cette situation et ferons notre possible pour honorer les salaires de tous nos employés jusqu’au délai légal fixé dans leur contrat», assure Frédéric Epiney, qui précise que l’entreprise n’est pas en faillite. «Toutes nos factures seront réglées.»

Président de l’Association valaisanne des artisans boulangers-pâtissiers-confiseurs, Albert Michellod se dit «surpris et très attristé» par cette nouvelle. «J’ai bon espoir qu’à l’approche de la saison d’hiver, les employés retrouveront du travail.»

Il explique que la branche paie un lourd tribut à la pandémie, en particulier pour les livraisons dans les hôtels et restaurants, mais aussi pour l’événementiel. «Les magasins des boulangeries ont très bien fonctionné. Je reste optimiste, tout en insistant sur le fait que la qualité des produits doit plus que jamais être au rendez-vous.»